DUAL de Riley Steams (2022)

DUAL

Titre Original : Dual
2022 – Etats Unis
Genre : Comédie noire
Durée : 1h34
Réalisation : Riley Steams
Musique : Emma Ruth Rundle
Scénario : Riley Steams

Avec Karen Gillan, Aaron Paul, Theo James, Beulah Koale et Maija Paunio

Synopsis : Dans un futur proche, Sarah est une alcoolique déprimée dans une relation terne avec son petit ami Peter et généralement déconnectée de sa mère harcelante. Un jour, Sarah se réveille et trouve une mare de sang dans son lit et apprend peu après qu’elle est en phase terminale et on lui annonce qu’elle mourra avec certitude. Le médecin admet une marge d’erreur de 2 %, mais insiste sur le fait que la mort de Sarah est certaine. Pour sauver ceux qui lui sont chers de la douleur de la perdre, Sarah opte pour une procédure de clonage d’elle-même afin que son double prenne sa place.

Parfois, il en faut peu pour se lancer dans un film. Pour Dual, ce fut une pochette énigmatique montrant bien qu’il s’agira de doubles, et le nom du réalisateur, Riley Steams, dont j’avais beaucoup aimé son premier long métrage qui mine de rien date déjà de 2014 (il n’en aura fait que deux par la suite en comptant Dual), Faults, avec Mary Elizabeth Winstead, qui traitait du sujet des sectes dans un quasi huis clos plus que maitrisé. Je ne savais pas à quoi m’attendre du coup avec Dual dont j’ignorais tout, et qu’elle ne fut ma surprise de me retrouver devant un récit se déroulant clairement dans le futur (le clonage, tout ça) mais traité comme s’il était à notre époque, le tout dans un récit blindé d’humour très noir et absurde, et avec un casting qui semble se faire plaisir à être là, malgré le jeu volontairement sans âme qu’ils livrent. Dual donc, c’est l’histoire de Sarah, malade en phase terminale, vivant seule ou presque puisque son petit ami est toujours absent pour le travail et qu’elle essaye d’éviter les conversations avec sa mère, qui l’appelle tout le temps, tous les jours, pour parler de tout et de rien. Si comme moi, ça vous énerve quand on vous appelle tout le temps alors que l’on n’a rien de nouveau à raconter, vous comprendrez bien la situation. Et d’entrée de jeu, Dual montre sa carte principale, celle de l’humour absurde donc. Que ce soit dans les dialogues, les réactions des personnages, et ce jusqu’aux plus petits détails. Oui, Sarah avant de répondre à un appel téléphonique regarde du porno sur son ordinateur, le bien nommé « Pool Orgy Fucking in backward of confirmed haunted house ». Si ça n’existe pas pour de vrai, il y a un coup à jouer je vous le dis. L’instant d’après, Sarah se rend à l’hôpital après avoir recouvert ses draps de sang, et accessoirement l’accueil de l’hôpital aussi, et le docteur lui annonce le plus naturellement du monde qu’elle a une maladie en phase terminale, qu’elle a 98% de chances de crever, mais que malgré les 2% restants, c’est totalement sûr. Avec un ton comme si elle commandait des frites au McDo.

Mais pas de soucis, la docteur, elle semble un peu s’en foutre mais par contre, elle lui rappelle que dans le futur, elle peut créer un clone d’elle-même pour que sa famille ne soit pas trop triste après son décès. Chose qu’on nous présente le plus naturellement du monde via une vidéo assez hilarante tant tout semble déconnecté des événements. En fait, c’est ça Dual, tout le monde semble déconnecté des autres, des événements, et cela donne un ton résolument absurde souvent hilarant. Et le Dual du titre ? On y arrive, puisque Sarah fera son clone, et le souci, c’est qu’un an après, le docteur lui dit que, ah, pas de bol, les 2% en fait, ils sont importants, et elle ne va plus mourir, miracle alors. Et le clone, après un an, il a le droit de vivre d’après la loi, mais comme la loi interdit que deux doubles soient là en même temps, un duel à mort est organisé, pour être diffusé à la télévision. Oui le futur, il n’est pas très sympa. Voilà en gros pour la grosse base de l’intrigue. Et que dire de plus ? Dual est un film qui va surprendre le spectateur. Si avec un tel titre vous attendez de l’action et un duel tout plein de tension, vous pouvez passer votre tour. Dual, c’est un tout petit budget certes, mais qui fait très bien les choses, et ne cherche pas à être un film d’action, mais plutôt réellement une comédie, pleine de personnages assez barrés quand on y réfléchit deux secondes. Entre Karen Gillan (Jumanji, Gunpowder Milkshake) qui semble souvent sans émotion, Aaron Paul (Need for Speed) en coach sportif assez allumé et qui va vous surprendre plus d’une fois et qui m’aura d’ailleurs valu deux fous rires, merci à lui, et le reste du casting et des personnages, c’est du tout bon. Mais au-delà du casting, on doit la réussite au scénario, signé encore une fois par le réalisateur lui-même

Il sait nous surprendre en allant totalement dans l’absurde, mais au sein d’un univers qui semble de base tellement absurde qu’en réalité, tout semble crédible, si cela a du sens. En général, quand un docteur annonce une mauvaise nouvelle, il ne le fait pas ainsi, il hésite, il joue le jeu quoi. Quand un coach sportif veut nous entrainer pendant un an et nous donne un dvd à regarder le soir à la maison, en général, on pensera plutôt à un dvd fitness ou autre, pas à une série Z gore totalement risible. Dit comme ça, ce n’est peut-être pas le plus tordant du monde, mais lors de la vision, ça l’est. Et mine de rien, le film soulève aussi malgré tout des points plutôt intéressants, comme la déshumanisation générale de la société et la complexité souvent des relations, l’hypocrisie de certains. Seule chose qui m’aura légèrement déçu, ce sera le final, qui m’a laissé sur ma faim, clairement. Pour le reste, c’est du tout bon, car si j’ai parlé de l’humour, du scénario et du casting, il faut aussi parler de la technique. Car Dual, visuellement, c’est aussi du tout bon. Maitrisé, avec quelques très beaux plans, et par moment, une ambiance vraiment unique et très réussie, comme le prouve la scène d’ouverture avec Theo James, ou ce passage dans la forêt vers la fin. Le réalisateur soigne les plans et son ambiance, et c’est très réussi. Un atout de plus pour le film, qui néanmoins, via son approche de comique absurde, ne plaira clairement pas à tous. Mais tant pis, il en faut des films uniques comme ça.

Les plus

Très bon casting
L’humour absurde et parfois hilarant
Les personnages
Des situations juste folles
Techniquement maitrisé

Les moins

Un côté absurde qui ne plaira pas à tous
Le final m’aura un peu déçu

En bref : Dual est une comédie absurde et décalée de science-fiction qui, dans le fond, ne plaira pas à tous par son parti pris. Mais moi, il m’aura séduit et amusé, et quand en plus, le tout est très bien rodé, je lui pardonne ses quelques défauts.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A very good cast
♥ The absurdity of it all, it made me laugh
♥ The characters
♥ Some crazy situation
♥ Technically strong
⊗ Too absurd for some
⊗ The finale disappointed me a bit
Dual is an absurd comedy sets in the future, and just with that, it won’t be for everyone. For me, it worked, it seduced me, amused me too.

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