REC 2 de Jaume Balagueró et Paco Plaza (2009)

REC 2

Titre Original : Rec 2
2009 – Espagne
Genre : Horreur
Durée : 1h25
Réalisation : Jaume Balagueró et Paco Plaza
Musique : –
Scénario : Jaume Balagueró, Manu Diez et Paco Plaza

Avec Jonathan Mellor, Óscar Zafra, Manuela Velasco, Alejandro Casaseca, Pablo Rosso, Ariel Casas, Pau Poch et Álex Batllori

Synopsis : Les autorités ont perdu tout contact avec qui que ce soit à l’intérieur de l’immeuble, ce dernier ayant été mis en quarantaine. Personne ne sait exactement ce qu’il s’est passé à l’intérieur. À l’extérieur, c’est le chaos avec une foule importante qui s’est massée devant le bâtiment. Il est alors décidé de faire entrer une unité d’intervention spéciale à l’intérieur afin de contrôler la situation et d’en apprendre plus sur les événements qui se sont déroulés. Le docteur Owen, un représentant du ministère de la Santé, les accompagne.

Comme beaucoup, j’avais adoré Rec lorsque je l’avais découvert en 2007 à sa sortie. Et pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas le found footage, la surprise n’en était que plus grande. C’était court, intense, bien fichu. Ça n’appelait certainement pas une suite, mais succès oblige… Deux ans plus tard, j’étais dans la salle de cinéma pour voir avec une amie Rec 2. Nous n’attendions pas un chef d’œuvre, mais au moins un film dans la continuité du premier, et tout aussi efficace. Et la déception fut immense. Il aura fallu attendre plus de 15 ans pour que je décide, après avoir revu le premier métrage, de lui donner une seconde chance. Le verdict est sans appel, surtout vu coup pour coup après le premier opus, c’est toujours une immense déception. Par contre, on ne peut pas lui retirer un point, c’est fortement efficace. Dès le départ, on comprend l’intention du film, qui bénéficie d’un budget beaucoup plus grand que le premier. Rec 2, ça veut aller plus loin, multiplier les personnages, les menaces, les séquences d’horreur, mais aussi les scènes musclées. Ça veut être le Aliens de la saga. Quand tout commence, nous sommes dans un van pour faire connaissance, rapidement, avec l’équipe de militaires armés de fusils d’assauts qui vont entrer dans l’immeuble du premier film. Car Rec 2, en plus d’être une suite directe, est une suite qui se déroule, en gros, au moment même où le premier se terminait. Et c’est ambitieux. Très ambitieux. Trop ambitieux. Multiplication des personnages, avec d’un côté un groupe de militaires, puis un groupe de civils qui parvient lui aussi à rentrer dans l’immeuble en passant par les égouts, puis les retrouvailles avec Angela, héroïne du premier film que l’on croyait tous mort après ce plan final marquant.

Si ça donne un côté plus ambitieux, reste que la plupart des personnages sont totalement oubliables, à l’exception du docteur Owen, qui vient apporter des réponses sur l’origine de la contamination, et ce que serait le virus, et bien entendu, Angela, que l’on a plaisir à retrouver. Visuellement, Rec 2 bénéficie d’un plus gros budget, et les deux réalisateurs se lâchent alors. Plus d’infectés, plus d’attaques, et bien entendu, cette fois-ci, nos personnages peuvent se défendre, et du coup, ça mitraille, ça explose des têtes, bref, c’est gore, c’est hyper bien fichu, et c’est ce que l’on attendait du film. Sur ce point, ça ne déçoit pas, surtout qu’avec ses 1h25, ça va à l’essentiel et il n’y a aucun temps morts, comme sur le premier film, qui était d’ailleurs encore plus court. Dommage que certains personnages paraissent vraiment stupides (les trois jeunes qui rentrent mi-parcours dans le bâtiment), mais en l’état, les scènes d’attaques sont encore une fois violentes, pleines de tensions, et malgré le côté chaotique qui s’en dégage, cela n’empêche pas de comprendre ce qu’il se passe. Alors du coup, Rec 2, ça coince à quels niveaux ? Outre certains personnages énervants donc, mais ça, on le comprend très vite, car nous présenter des personnages en nous les montrant tenter de faire s’envoler une poupée gonflable en accrochant des feux d’artifices sur elle, ça nous donne une idée du niveau, il y a un autre gros problème, qui s’avère lui aussi être d’ordre scénaristique. Rec 2 veut donc nous donner plus d’explications, sur son virus et son origine, et donc, en faisant ça, il vient aussi en quelque sorte réécrire des événements du premier film, pourtant simples, hyper efficaces, mais qui du coup, ben, se voient un peu être brisés. En clair, on passe, très rapidement, d’un simple film d’infectés à… un film de possession.

L’idée n’est pas nouvelle, elle était hyper rapidement pointée du doigt dans le premier film via la découverte d’un appartement recouvert de journaux, mais cela n’en faisait pas une vérité totale, cela donnait plutôt du background à certains possibles personnages. Ici, Rec 2 accepte cet élément et nous le met, très rapidement en plus, de plein fouet dans la gueule, avec des infectés que l’on peut calmer en récitant la bible, d’autres que l’on peut enfermer dans une pièce en mettant tout simplement une croix sur la porte, et ça vient totalement casser le délire. Peut-être que les deux réalisateurs s’en sont d’ailleurs rendu compte, trop tard, puisque ni l’affreux Rec 3 ni le médiocre Rec 4 ne partiront dans cette direction, préférant la voie de la comédie gore avec infectés et de l’infection via un parasite. C’est en tout cas la plus grosse erreur de cette première suite, qui perd clairement en pertinence, mais du coup, aussi en réalisme, là où l’apparition d’un virus rendant fou les personnages restait plausible dans le premier film. Et comme le premier film, Rec 2 veut s’achever sur un twist, qui vient donc réécrire quelques événements du premier film, et là aussi, ce n’était pas le meilleure idée du monde. En tout cas, Rec 2 n’est pas un mauvais film, il reste bien rodé techniquement, violent, rythmé et efficace, mais bien moins prenant.

Les plus

Toujours cette maitrise technique du genre
Des moments diablement efficaces
Plus violent, plus efficace

Les moins

Certains personnages énervants
Des choix de scénario discutables
Au bout du compte, il fallait rester sur le premier film

En bref : Rec 2 n’est pas mauvais, mais est une suite très décevante. Ses choix pour prolonger l’aventure viennent changer radicalement l’expérience, qui si elle reste efficace, se fourvoie dans des révélations qui ne fonctionnent pas.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The two directors know how to handle the genre
♥ Some parts are so effective
♥ More violent, more effective
⊗ Some annoying characters
⊗ Some choices in the script are… not that good
⊗ In fact, it’s better to stop after the first film
Rec 2 isn’t bad, but it’s a disappointment. Its choices change radically the experience, and if it remains effective, the revelations don’t work.

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