EN QUARANTAINE (Quarantine) de John Erick Dowdle (2008)

EN QUARANTAINE

Titre original : Quarantine
2008 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h29
Réalisation : John Erick Dowdle
Musique : – 
Scénario : John Erick Dowdle et Drew Dowdle d’après le film REC de Jaume Balaguero et Paco Plaza

Avec Jennifer Carpenter, Colombus Short, Johnathon Schaech, Jay Hernandez, Marin Hinkle et Steve Harris

Synopsis: Angéla est journaliste pour une télévision locale. Accompagnée de son caméraman, elle relate le quotidien de ceux qui travaillent la nuit. Ce soir, elle est dans une caserne de pompiers. La nuit est calme, aucune urgence. Jusqu’au coup de fil d’une vieille dame qui réclame du secours. Le tandem suit les pompiers et découvre en arrivant sur place des voisins très inquiets. D’horribles cris ont été entendus dans l’appartement de la vieille dame. Angéla perçoit la tension des habitants, son reportage devrait enfin sortir de la routine… Elle n’imagine pas à quel point !

Bon, et bien que dire ? Faire la critique d’un film qui est un remake d’un film sorti il y a à peine un an et qui reprend quasi l’intégralité de celui ci plan par plan n’est pas chose aisée. Finalement, faire cette critique demande bien plus de réflexion qu’il n’en a fallut au réalisateur et aux deux scénaristes pour faire le métrage. Faire des films intelligents est devenu de plus en plus rare aux Etats Unis, et la mode actuelle en est la preuve. Après les remakes des films asiatiques (Le cercle 1 et 2, la trilogie The grudge, Dark water), de leurs propres films cultes (Zombie, Massacre à la tronçonneuse, Halloween, La malédiction), les Américains s’attaquent maintenant à tout succès éventuel venant d’un peu partout. C’est ainsi que REC, sorti il y a un an à peine, se voit passé à la moulinette remake, et pile un an après, le remake débarque (tandis que la suite de l’original devrait sortir dans un an également, qui sera sans doute également refait vu le succès du remake en Amérique). REC devient donc En Quarantaine, ou Quarantine en version originale). Dés le tout premier plan, on se demande où est l’intérêt de la chose. Les plans sont les mêmes que dans le métrage original, les décors et l’éclairage s’en rapprochent également beaucoup, les dialogues restent les même, même le nom du personnage principal, purement espagnol (Angéla Vidad) reste inchangé (mais l’actrice change: Jennifer Carpenter, jouant la soeur de Dexter dans la série du même nom). En quelques secondes, déjà que l’on n’attendait rien du métrage, on n’en attend vraiment plus rien, mais on se dit que puisque l’on commence à le regarder, autant continuer. Et durant une heure et demi, voilà que va commencer le jeu des sept erreurs avec le film original. Ainsi, on pourrait tout simplement vous ramener à la critique de l’original, puisque les défauts tout comme les qualités restent les même, l’originalité en moins.

Angéla fait un reportage sur une caserne de pompiers, à Los Angeles cette fois ci, toujours avec son fidèle caméraman. Après une courte présentation, elle va une nouvelle fois visiter la caserne, faire des interviews, montrer les pompiers pendant leurs repas ou dans les dortoirs. Malgré la tentative d’amener deux ou trois nouveaux passages avec quelques ajouts tous plus inutiles les uns que les autres, le film ne ressemble qu’à un vulgaire copié collé sans intérêt. Ainsi, s’ennuyant clairement devant la caméra, Angéla va cette fois ci, en plus d’une partie de basket, faire un pari avec un des pompiers. Le gagnant est celui qui enfile la tenue le plus rapidement. On pourra aussi noter cette fois ci la visite des douches, mais désolé pour les spectatrices, rien de coquin à l’horizon, et très rapidement, Quarantine retourne au film original. Le film s’adresse donc alors surtout au public américain et à ceux qui n’ont pas vu le film original. La sortie en France d’un tel film ne peut s’effectuer que dans un seul but : celui de faire de l’argent. Comme dans REC, l’alarme va sonner et Angéla va suivre une équipe de trois pompiers dans un immeuble où une vieille dame serait malade. Rapidement, celle ci, apparemment folle, va s’en prendre à un policier, et l’immeuble va se retrouver cerné par les forces de l’ordre. Les habitants tout comme les pompiers et l’équipe de télévision ne peuvent pas en sortir, et nous vivons tous ces événements à travers la caméra. Au rayon des nouveautés, que dire ? Pas grand chose. L’immeuble, à présent sur quatre étages, permet d’accueillir plus d’habitants, et donc plus de personnages. Nous aurons donc droit à quelques nouveaux habitants, ce qui ne changera rien à l’histoire vu que ceux ci vont très rapidement se faire contaminer. Nous aurons également droit, en plus de la cage d’escalier, à un ascenseur, un chien dans l’immeuble et à l’attaque d’un rat. Voilà pour les quelques nouveautés. Fantastique non ?

Sérieusement, on pourra remarquer que si toutes les situations (à 95%) et les plans proviennent de l’original, le caméraman du remake semble beaucoup aimer le zoom, ce qui lui permettra d’en abuser lors des scènes de poursuite, rendant certains passages désagréables pour les yeux, ce qui était déjà un petit défaut dans l’original. Caméraman qui se fera donc lors d’une scène importante attaquer par un rat, et qui va nous faire un monologue de quelques dizaines de secondes sur ce rat. Intéressant non ? Pour couronner le tout, qui dit quelques habitants en plus, dit quelques contaminés de plus. Là où le remake se décide enfin à rajouter une petite idée sympathique (le caméraman, Angéla et deux habitants montent dans un appartement pour voir ce que les informations disent sur la situation à la télévision), il la détruira quelques instants après, comme si le réalisateur avait peur de trop s’éloigner du film de base et de se faire descendre par les producteurs, ou tout simplement de livrer de la merde. Au jeu des sept différences, on pourra aussi remarquer que les explications sur la contamination est différente et ne se situe plus au même endroit. Dans l’original, il s’agissait d’une bande enregistrée qui nous donnait quelques informations, ici, c’est le vétérinaire qui expliquera que la maladie est animale. Pourquoi pas, mais dans ce cas, à quoi bon laisser dans le métrage la bande enregistrée, et la faire écouter aux survivants alors que celle ci ne contient plus rien ? En Quarantaine est donc un film qu’il est très difficile d’aimer. Les qualités visuelles et la gestion de la peur sont là, mais s’agissant d’un remake quasi à la seconde près d’un excellent film sorti il y a un an, il n’a strictement aucun intérêt.

Les plus
Le film original
Les moins
Cette version

En bref : Si vous n’avez pas vu REC, vous y trouverez un grand intérêt. Sinon, c’est le néant.

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