PERFECT BLUE: YUME NARA SAMETE (夢なら醒めて) de Sato Toshiki (2002)

PERFECT BLUE: YUME NARA SAMETE

Titre original : 夢なら醒めて
2002 – Japon
Genre : Thriller
Durée : 1h43
Réalisation : Sato Toshiki
Musique : Yamada Isao et Toyoda Michinori
Scénario : Kobayashi Masahiro et Imaoka Shinji d’après Takeuchi Yoshikazu

Avec Maeda Ayaka, Ohmori Nao, Toda Masahiro, Watanabe Makiko, Shimizu Yumi et Suwa Tarô

Synopsis : Rêvant de devenir idole, la popularité d’Ai a pourtant bien du mal à décoller. Son manager lui propose alors de se lancer dans la chanson, en interprétant « Yume Nara Samete », un morceau composé par l’ancienne meilleure amie d’Ai, qui s’est suicidée il y a quelques années en sautant d’un toit. Mais en allant dans un supermarché, Ai va croiser un fan, Horibe, qui sait absolument tout de sa vie…

En 1997, Kon Satoshi avait réalisé son premier film d’animation en adaptant la nouvelle Perfect Blue. Adaptation très libre, le métrage était surprenant, prenant, et baignant dans une ambiance glauque qui ne nous lâchait pas pendant ses 1h21. Cinq ans plus tard, une nouvelle adaptation débarque, beaucoup plus fidèle cette fois-ci, en film live, avec de vrais acteurs. La durée n’est pas la même (1h43), le format non plus, l’histoire change radicalement, et malheureusement, la dose de talent dans le métrage finalisé n’est absolument pas le même non plus. Si Kon Satoshi avaient modifiés énormément de choses pour obtenir le résultat que l’on connait, imparfait mais très bon, ici c’est donc une toute autre histoire. La moitié des thèmes passent à la trappe, et le réalisateur, plutôt habitué aux pinku (films érotiques) nous raconte une histoire plus simple, dans le fond comme dans la forme. Plus simple ne veut pas forcément dire mieux, et il faut bien l’avouer, la vision du métrage s’avère plutôt laborieux, tant tout semble avancer doucement, très doucement… trop doucement ! Ai cette fois-ci n’est pas une chanteuse voulant se lancer dans le cinéma, mais plutôt une jeune femme revenant de devenir idole, mais pour le moment, disons que ça coince. Elle a tout de même un fan ultime, travaillant au supermarché du coin, qui prend donc le rôle du stalker qui sait absolument tout de sa vie. L’agent d’Ai la pousse à se lancer dans la chanson après avoir écouté un morceau composé par l’ancienne meilleure amie d’Ai.

Mais rapidement (enfin non, justement, plutôt très lentement), l’affaire se complique quand Hirobe, le stalker, croit être Ai. Son agent essaye toujours de la pousser à son maximum, et la femme de celui-ci est extrêmement jalouse du temps qu’il passe avec la jeune femme. Et puis… ah non, en fait, c’est tout ! Le film dans son intégralité est résumé là ! Le réalisateur, peu habitué à ce genre de productions, surtout que l’on sent malgré tout que le budget devait être extrêmement bas (peu de lieux, peu de personnages, caméra souvent fixe, scènes souvent en plans séquences), n’arrive à aucun moment à mettre un quelconque rythme dans son récit, et pire, fait des choix venant abaisser encore la qualité d’un film qui ne volait pas forcément haut. Ainsi, la chanson donnant son titre au métrage, Yume Nara Samete, en plus d’être insupportable, sera utilisée à outrance. Dès la scène d’ouverture, Ai sifflote l’air, puis en rentrant chez elle, elle l’écoute, puis donne le cd à son agent qui l’écoutera à son tour dans la voiture. Mais ça ne suffit pas, puisque l’on aura droit ensuite à plusieurs sessions d’enregistrement en studio, ou au placement de la chanson à divers endroits. Pourquoi pas après tout, vu que beaucoup de choses (enfin, le peu de choses que le métrage contient) tournent autour de cette chanson, mais, en plus d’être insupportable, le réalisateur se sent obliger, à chaque fois, de nous la mettre, et en entier. Molle, mielleuse, vous la connaitrez bientôt par cœur !

Mais si là était le seul défaut du métrage ! Oh non. Durant toute la première heure, c’est simple, il ne se passera pratiquement rien. Le réalisateur ne semble pas franchement savoir où aller, et effleure timidement chacun des thèmes qu’il aborde. Un stalker flippant qui sait tout de la vie d’Ai, la femme jalouse de l’agent, mais rien à y faire, il ne se passe rien, le potentiel du film ne décollera jamais. Quand finalement, on commence à voir hors de la brume et à deviner les intentions du réalisateur, il ne reste que trente petites minutes au compteur, dont on peut deviner absolument tous les événements qui vont arriver, à coup de métaphores pas très subtiles. À côté de ça, les choix de Kon Satoshi pour le film d’animation concernant le stalker étaient bien plus réussis. Mais non, là, le réalisateur rate tous ces effets. Sans comparer nécessairement le fond des deux films, sensiblement différent, et semblant au final beaucoup plus matures dans le film d’animation, mais même dans la forme, le film de Kon Satoshi parait beaucoup plus cinématographique et dramatique que le film de Sato Toshiki. Une belle perte de temps.

Les plus

Idéal pour faire aimer le film d’animation aux détracteurs

Les moins

Rythmé raté
Trop long
Pas passionnant
Final prévisible
 

En bref : Une nouvelle adaptation, plus fidèle, mais ratée à tous les niveaux. La musique énerve, la réalisation jamais dynamique ou intéressant, le scénario ne sait pas trop où aller et se traîne en longueur… Raté !

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