KILLERS (キラーズ) de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto (2014)

KILLERS

Titre original : Kirazu – キラーズ
2014 – Indonésie / Japon
Genre : Horreur
Durée : 2h17
Réalisation : Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto
Musique : Fajar Yuskemal et Aria Prayogi
Scénario : Timo Tjahjanto et Ushiyama Takuji

Avec Kitamura Kazuki, Oka Antara, Takanashi Rin, Luna Maya, Ray Sahetapy, Ersya Aurelia, Epy Kisnandar, Kurokawa Mei et Denden

Synopsis : Bayu est un journaliste qui enquête sur la corruption de la classe politique indonésienne. Son obsession l’enferme dans une spirale négative : rétrogradé au simple rang de cameraman, il voit aussi son couple partir en lambeaux. En fouillant dans les recoins obscurs d’internet, il tombe sur la vidéo d’un tueur psychopathe japonais qui filme l’agonie de ses victimes.

Killers ! Sous ce nom passe partout et très banal se cache une des bonnes surprises de 2014. Co-production entre le Japon et l’Indonésie, le film attire rapidement l’œil de part son équipe. Réalisé par les Mo Brothers (le film Macabre), Killers a été tourné en même temps que The Raid 2, et en reprend une bonne partie de l’équipe technique et des acteurs. Rien que ça. Ajoutons alors que le film se veut un thriller psychologique ultra violent sur la confrontation entre deux tueurs, un tuant pour le plaisir et situé au Japon, l’autre se voulant un vigilante pas très doué en Indonésie. Chacun des réalisateurs s’occupe alors d’une partie du récit, et on retrouve pour la partie Japonaise Kitamura Kazuki (Like a Dragon de Miike) ou encore Denden (Cold Fish, Himizu). Killers s’annonçait énorme, et malgré quelques réserves sur certains points, remplit amplement son contrat de divertissement à la fois glauque et violent, tout en ayant derrière une réflexion plutôt habile sur la violence, les médias et tout ça. Si le scénario se fait simple dans ses grandes lignes (deux tueurs dans deux pays) et par moment bien prévisible (on se doute que les deux personnages vont se retrouver en dernière partie de récit), l’ensemble passe comme une lettre à la poste, et ira la plupart du temps à l’essentiel. Les deux personnages sont aussi intéressants qu’opposés. Kitamura Kazuki impressionne en gros psychopathe qui paraît pourtant calme et propre sur lui, tandis que Oka Antara (vu dans The Raid 2 justement) n’est pas en reste, loin de là.

Le ton est donné dés la scène d’ouverture, qui nous montre ce que le film a de mieux : une maîtrise technique ahurissante au service du scénario et des personnages. Visuellement, il n’y a absolument rien à redire, les cadavres sont bien trouvés, la photographie propre, certains plans sublimes et dérangeants à la fois. Mieux, l’ambiance sonore du film est recherchée et colle parfaitement à l’ambiance générale que les cinéastes veulent mettre dans leur film. On suit donc avec un vrai intérêt, parfois malsain, l’évolution de ces deux personnages, Bayu devenant petit à petit plus violent, même envers ses proches, bien qu’il se rattache à ce qu’il voit comme son seul salut, sa famille, et Nomura, personnage froid et manipulateur qui va se remettre en question en rencontrant une fleuriste. Remise en question qu’il a beaucoup de mal à accepter. Car oui, Killers, c’est un duel, un duel entre deux personnages, mais également entre deux parties distinctes au sein de la personnalité de ces personnages. Intéressant. Killers a beaucoup de bonnes choses à proposer et se fait souvent passionnant à défaut de nous impliquer émotionnellement, même si certaines scènes font mal.

Malheureusement, tout n’est pas parfait, et Killers se traîne avant tout deux gros défauts. Le premier sera bien entendu sa durée de 2h17. S’il n’ennuie jamais, il faut bien avouer que pour son sujet, simple mais bien traité je le rappelle, c’est quand même beaucoup. Quelques coupes n’auraient pas été de trop. Et bien entendu, sa dernière partie sera également décevante. Le film démarre fort, continue sur sa lancée, les scènes gore ou d’action se succèdent, l’ensemble est alléchant et maîtrisé, et le spectateur attend finalement la confrontation entre les deux personnages, confrontation inévitable… qui malheureusement va arriver quelque peu maladroitement. Pire, son final va rapidement tourner en mode torture porn à la Saw, avec choix moraux à la clé, quelques CGI ratés mais pas non plus catastrophiques, et des derniers instants un brin expéditifs malgré la longue durée qui précédait. Mais face à autant de maîtrise visuelle, sonore, autant de scènes fortes, il faut avouer que Killers vaut le coup, autant pour le fan de cinéma de genre qui sera ravit par ces excès que par les cinéphiles en général pour ses qualités artistiques et sa capacité à créer une ambiance unique.

Les plus

Glauque et bien violent

Une claque visuelle et auditive

Deux histoires, deux personnages, deux styles

De bonnes idées

Les moins

Quelques longueurs

Un final en dessous du reste

 

En bref : Killers fait fort et nous plonge pendant plus de deux heures dans une ambiance glauque qui prend à la gorge. Ce n’est pas parfait, mais ça fait du bien !

3 réflexions sur « KILLERS (キラーズ) de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto (2014) »

  1. J’adore ce film ! Nihiliste à souhait !! Le japonais est excellent.
    La scène dans la voiture avec l’indonésien est angoissante.

    1. Oui excellente surprise, je l’avais pris par hasard en tombant sur la bande annonce. Les Japonais comme les Indonésiens aiment les films sombres et sans espoirs, et c’est tout à fait ça ! La scène dans la boite de nuit est également excellente !

      1. Carrèment ! Aucun espoir, ca fait du bien !!
        Ouiii la scène de la boite de nuit est excellente c’est vrai. La scène juste après avec les flics qui viennent le contrôler est très tendue !!

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