OEIL POUR OEIL (I Spit on Your Grave) de Meir Zarchi (1978)

OEIL POUR OEIL

Titre original : Day of the Woman / I Spit on your Grave
1978 – Etats Unis
Genre : Rape and Revenge
Durée : 1h42
Réalisation : Meir Zarchi
Musique : –
Scénario : Meir Zarchi

Avec Camille Keaton, Eron Tabor, Richard Pace, Anthony Nichols, Gunter Kleemann et Alexis Magnotti

Synopsis : Une jeune New-Yorkaise se rend à la campagne pour essayer d’écrire son premier roman. Malheureusement elle attire l’attention de quatre hommes qui vont la battre et la violer dans la forêt. Laissée pour morte, elle va revenir se venger !

Les années 70 voient débarquer de nouveaux genres, comme le slasher, ou le rape and Revenge. La mise en scène de la violence se fait plus constante, plus crue, que celle-ci soit sexuelle ou non. Wes Craven en 1974 avait en quelque sorte ouvert la voie au genre en signant La Dernière Maison sur la Gauche, et comme toujours, d’autres suivirent dès la même année, avec Crime à Froid, Un Justicier dans la Ville, œil pour œil qui nous intéresse ici, et même dans les années 80 avec La Maison au Fond du parc et L’Ange de la Vengeance. Le genre effectue un retour dans les années 2000, avec les remakes de films ayant marqués les années 70, et même des suites (I Spit on Your Grave 3 s’apprête à sortir en Octobre aux USA). Dans le cas de Oeil pour Oeil, Day of the Woman en VO, renommé lors d’une ressortie I Spit on Your Grave, le réalisateur Meir Zarchi se sera inspiré d’une expérience personnelle où il aura trouvé à New York une jeune femme nue victime d’un viol. Il veut alors faire un film montrant l’horreur du viol. Avec une somme ridicule, il part tourner dans le Connecticut, dans la maison de son chef opération Yuri Haviv. Il embauche des comédiens pour la plupart amateur, à l’exception de l’actrice principale, Camille Keaton, découverte en 1972 dans le giallo Mais qu’avez vous fait à Solange ?

Résultat des courses, et bien, il faut avouer qu’au delà de Camille Keaton, ça ne joue pas très bien, et que le film tourné à l’économie sonne parfois amateur. Mais pour ce genre de métrages, il faut également avouer que c’est cet aspect en question qui lui confère un côté documentaire et réaliste qui vient alors faire fonctionner le « spectacle » qui s’offre devant nos yeux. Car oui, Day of the Woman est bourré de défauts, pleins de petits défauts, qui viennent le rendre attachant en respectant le cahier de charge. Jennifer Hills se rend dans une petite maison de campagne pour écrire un roman. Elle ne tarde pas à se faire remarquer par 4 mecs habitants dans les environs, qui vont se faire une joie de venir lui rendre visite. Car je cite, « une fille de la ville, ça enchaîne les mecs et ça ne fait qu’écarter les jambes ». Belle mentalité ! Day of the Woman doit clairement être vu dans le contexte de son époque, contexte social et politique. L’Amérique est parano, les années hippies touchent à leurs fins, le rêve se brise, l’amérique a peur autant des attaques extérieures (la guerre du Vietnam vient de se finir) qu’intérieures, de se faire envahir et attaquer par son prochain, son voisin. Alors certes, en 1978, le film a déjà moins d’impact que La Dernière Maison sur La Gauche sorti en 1974 (alors que la guerre du Vietnam n’est pas finie), surtout qu’il en reprend les ficelles, mais fonctionne pourtant.

Aucune musique, une mise en scène documentaire, certes pas toujours franchement réussie, voir maladroite, des scènes crues et outrancières. La violence du propos et par extension de ces images nous fait pardonner le jeu plutôt faible des violeurs, mention spéciale au débile de service et ses grosses lunettes. Oui, lorsque la caméra s’attarde sur des atrocités, la puissance du propos explose à l’écran et nous fait oublier le reste, nous montrant une Camille Keaton impliquée (elle se fait violer plusieurs fois, est détruite moralement et physiquement, se retrouve souvent nue, frontalement). La partie de la vengeance par contre, beaucoup moins sophistiquée que dans le récent remake (tant mieux dans le fond), se montre également pourtant plus faible que la première partie. La faute aux réactions des personnages parfois surprenantes, mais pas dans le bon sens du terme. Reste que certaines scènes font mal et que comme dans tout bon film du genre qui se respecte, le spectateur prend plaisir à voir mourir ces porcs à l’écran, qui ne méritent absolument pas notre sympathie. Day of the Woman se montre alors rentre dedans, et ne recule jamais devant son sujet comme beaucoup de films de nos jours.

Les plus

Un film qui ne recule pas devant son sujet
Des scènes dures
Camille Keaton
L’aspect documentaire

Les moins

Ça ne joue pas très bien
Mise en scène parfois peu inspirée

En bref : Bourré de petits défauts, I Spit on Your Grave pourtant interpelle par la violence de son propos et de ses images.

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