INFECTION (感染) de Ochiai Masayuki (2004)

INFECTION

Titre original : Kansen – 感染
2004 – Japon
Genre : Horreur
Durée : 1h38
Réalisation : Ochiai Masayuki
Musique : Haishima Kuniaki
Scénario :  Ochiai Masayuki

Avec Ada Michiko, Hoshino Mari, Kimura Tae, Maki Yoko et Takashima Masanobu

Synopsis : Dans un hôpital presque délabré, des patients errent entre la vie et la mort, docteurs et infirmières sont psychologiquement fragilisés et le manque de moyens se fait cruellement ressentir. Lorsqu’un patient se désintègre et meurt horriblement dans la salle d’opération, le Dr. Akai demande à ce qu’une recherche soit menée sur le virus qui a causé la mort de cet homme…

Infection est le premier film d’horreur à sortir dans la collection J-Horror, lancée par le producteur de la saga Ring et Ju-On. Une saga de films divers, par des réalisateurs talentueux, pour la plupart, des films de fantômes comme on en voit tant (Réincarnation de Shimizu Takashi par exemple). Infection tente quelque peu de se démarquer de tout cela. Le film ne convaincra malheureusement qu’à moitié, mais sera sur certains points une franche réussite. Si vous en avez marre des films de fantômes qui continuent d’arriver par dizaines, Infection vous offre une alternative intéressante. Le réalisateur, Ochiai Masayuki, place son histoire dans un seul et unique lieu : un hôpital. Les docteurs manquent de matériel, n’ont pas d’argent, ils n’ont plus de place pour accueillir de nouveaux patients. Le film nous balance directement en pleine crise. Le réalisateur, également scénariste du métrage, va nous présenter très rapidement les différents personnages de l’histoire, qu’ils soient docteurs, infirmiers ou patients. La liste ne sera pas trop longue heureusement, pour éviter que l’on s’y perde, et par manque de moyens sans doute. Des patients, on ne retiendra que le grand brûlé et la folle voyant des fantômes dans tous les miroirs. Mais parmi le personnel de l’hôpital, certains sont tout aussi fous que les patients, entre une infirmière n’arrivant pas à planter les aiguilles au niveau des veines, ou le docteur qui se contente de faire son boulot, sans passion, et celui maltraité qui affirme pouvoir faire des points de sutures.

Deux évènements vont alors bouleverser la vie de ses différents personnages, pour une nuit qu’ils n’oublieront jamais. En premier lieu, la mort d’un patient suite à une erreur médicale, mettant tout le personnel sur les nerfs, et, pour ne pas plonger, ils vont tenter de camoufler cette erreur. Si l’ensemble du personnel sera déjà à bout, les urgences vont leur amener un nouveau patient, alors qu’ils sont déjà pleins. Un patient à risque contagieux, dont ils ne connaissent pas la maladie, puisque celui ci voit ses organes et ses muscles se dissoudre en liquide visqueux vert. Là où le film pourra en décevoir plus d’un, c’est dans la suggestion de l’horreur. On ne verra absolument rien de choquant à l’écran, tout étant hors champ. Mais les acteurs s’en sortent tous à merveille pour nous y faire croire. Il suffit de voir le visage des différents docteurs et des infirmières pour imaginer l’horreur d’un homme en train de se dissoudre, d’autant plus que les différents bruitages et les longues coulées vertes et visqueuses au sol et le long des murs suffit amplement. Le réalisateur prend un malin plaisir à poser tout doucement son ambiance, sombre et malsaine. Ceux ayant déjà à la base un problème avec les hôpitaux ne changement pas d’avis envers ceux ci. Si l’ambiance est posée, les personnages intéressants et variés, et que le tout semble fonctionner, le film n’échappera pas à certaines facilités, et son manque de moyen viendra quelque peu nous ramener à la réalité, plus le final approchant.

Le réalisateur n’a, en effet, pas du disposer de beaucoup d’argent pour mettre en boite son film, et cela s’en ressent. Si la recherche artistique et les décors sont parfaitement appropriés à l’ambiance et l’histoire du métrage, à ce huit clos dans un hôpital, l’ensemble du film ne se déroulera que dans deux ou trois couloirs et deux chambres. Certains personnages seront bien trop peu exploités, et l’ensemble de ce côté minimaliste, faisant son effet une bonne partie du métrage, finit par tomber à plat. De plus, le final cherchera à faire beaucoup plus compliqué que nécessaire, alors que des rebondissements beaucoup plus simples auraient permis à l’histoire de garder son côté froid et inquiétant sur toute la durée. Le fait de ne pas montrer l’horreur directement devant la caméra est un bon partit prit, mais qui va lui aussi finir par se retourner contre le film. Le film se permettra tout de même de nous montrer quelques scènes saisissantes et douloureuses, comme celle où une infirmière finira par se piquer le bras avec de multiples seringues. Le véritable problème de Infection, c’est sans aucun doute qu’il souffre d’un manque de crédibilité (l’hôpital semble très petit), et dans une moindre mesure, qu’il ne fait jamais peur. Reste une ambiance inquiétante qui ne rassure pas.

Les plus

Une ambiance froide et prenante
Des personnages intéressants
Ça fonctionne la plupart du temps

Les moins

On ressent le petit budget
Ça s’essouffle beaucoup sur la fin

En bref : Décevant sur de nombreux points, le film est néanmoins mis en boite avec une débrouillardise qui fait plaisir, et arrive à créer une véritable ambiance pour ce huit clos en milieu hospitalier.

2 réflexions sur « INFECTION (感染) de Ochiai Masayuki (2004) »

  1. Salouté !

    Hier soir, je me suis refais ce bon petit film. Après ma période film italiens des années 70 (policier, giallo), j’ai maintenant celle : « revoir des films que j’ai apprécié » lol.
    Je pensais me rappeler de la fin mais j’étais totalement à côté de la plaque.
    Comme tu l’as dis, pour une fois, nous n’avons pas un fantôme au long cheveux noirs. Yes ! lol. (Je dis ça mais ça ne me dérange pas pour autant !).
    L’ambiance générale du film est assez glauque, froide comme tu le dis également ! Les jeux de lumières sont vraiment excellents. La musique n’est pas trop présente ou alors je ne m’en suis pas rendu compte ! Par contre, niveau bruitages, c’est vraiment bon.

    Ayant une mini phobie des aiguilles, la scène avec l’infirmière m’a donné quelques frissons.
    Pour la fin, je n’ai pas forcément tout compris, seulement vis à vis de la couleur ! (je t’expliquerais ce que j’ai compris dans la mail que je t’envoie tout à l’heure. Çà évitera le spoil sur ton article !)

    Par contre, j’étais sous le charme de la chef des infirmières. Ce n’est pas la plus jeune, mais je ne sais pas, elle avait un truc ! lool.

    1. Hello!

      Bonne idée, moi je continue mon retard en films plus ou moins traditionnels (FILTH avec James MacAvoy, ODD THOMAS de Stephen Sommers, SOMEONE’S KNOCKING AT THE DOOR – mais celui-là je me suis endormi dessus, pas hyper passionnant).
      INFECTION je compte me le refaire bientôt avec un pote (qui devra se taper mon zone 1 sous titré anglais) car le réal fait le nouveau JU-ON que je compte acheter quand je pourrais (et quand il sortira).
      Non mais les fantômes aux cheveux noirs, je cours après mais c’est vrai que la mode ne veut pas passer et que c’est parfois gavant (oui, j’ai SADAKO 3D 2 à voir, sic…).

      Oh mais j’ai une méga phobie des aiguilles moi, dés qu’il y a un plan d’aiguille, je ne regarde plus l’écran. Pour te dire le niveau de ma phobie, je ne suis plus vacciné (oui c’est mal mais bon chut).

      Halala, quel dragueur de femmes mûres mdr! J’attendrais ton mail ^^

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