LE MAÎTRE CHINOIS (Drunken Master – 醉拳) de Yuen Woo-Ping (1978)

LE MAÎTRE CHINOIS

Titre original : Drunken Master – Jui Kuen – 醉拳
1978 – Hong Kong
Genre : Kung-Fu Comedy
Durée : 1h51
Réalisation : Yuen Woo-Ping
Musique : Chow Fu-Liang
Scénario :  Yuen Woo-Ping et Lung Hsiao

Avec Jackie Chan, Yuen Siu-Tien, Hwang Jang-Lee, Hsia Hsu, Linda Lin, Loong Chen-Tien, Dean Shek et Yuen Shun-Yee

Synopsis : Wong Fei-Hung est un jeune homme, dont le père, Wong Kei Ying, est le maître de l’école de Kung-Fu où s’entraîne Fei Hong. Expert dans l’art de s’attirer des ennuis et de chercher la bagarre, son père finit par l’envoyer pendant un an pour suivre l’entraînement du mendiant Soo, qui lui apprendra la discipline, et la technique de l’homme ivre.

Le premier Drunken Master est un film important dans la carrière à la fois de Jackie Chan, mais également de son réalisateur, Yuen Woo-Ping, que le spectateur lambda connait depuis le phénomène Matrix en 1999. Mais là, nous sommes en 1978, et la carrière de Jackie Chan commence enfin a exploser, avec des films tels que Le Chinois se déchaine ou La Hyène Intrépide. Justement, Yuen Woo-Ping, lui, était déjà le réalisateur du Chinois se déchaine (Snake in the Eagle’s Shadow) la même année, et les deux artistes refont équipe afin de nous donner leur vision de Wong Fei-Hung. Jackie Chan peut dès lors s’en donner à coeur joie, puisqu’il jouera le rôle d’un jeune turbulent, adorant se battre, et doué en arts martiaux malgré certaines lacunes qui lui couteront cher lors de certaines scènes du métrage. Pour entourer la star montante qui explosera quelques années plus tard à travers ses propres réalisations, Yuen Woo-Ping, qui se charge par ailleurs également des chorégraphies, ajoute à son casting Yuen Siu-Tien dans le rôle du mendiant Soo qui devra former Wong Fei-Hung, qui n’est nul autre que le père du réalisateur, que l’on a pu déjà voir dans La 36ème Chambre du Shaolin ou dans la précédente réalisation de son fils, et Hwang Jang-Lee dans le rôle d’un tueur.

Soyons direct, le cœur du film, outre l’entraînent de Fei-Hung par Soo, ce sera bel et bien les combats, nombreux, donnant au film un rythme très plaisant sur toute la durée. N’oubliant absolument pas l’aspect comédie, les combats, tout comme la relation entre le maître et son élève, sont parsemés de gags, certains too much, d’autres fonctionnant à merveille. L’entraînement de Jackie Chan, ainsi que sa relation avec son Soo sont sans contestes les points forts du métrage. Un entrainement dur comme on aime les voir, et une relation grandissant au fur et à mesure, et surtout prenant un virage à 180 degrés après un premier affrontement entre Fei-Hung et le tueur à gages, affrontement duquel Wong Fei-Hung ressort humilié, et renforçant au final les liens avec son maître, tyrannique mais bien plus respectueux au final. Le film, à l’image de son personnage principal, s’amuse de ce que l’on attend de lui. Ainsi, le maître Soo n’est au top de ses capacités que lorsque du vin est à sa disposition, tandis que son élève redoublera d’inventivité afin de se fatiguer moins à l’entraînement, mais bien entendu, les situations se retournent toujours contre lui. Yuen Woo-Ping, réalisateur et chorégraphe, a bien vu les capacités de Jackie Chan, et les met en avant à chaque instant. C’est bien lui la star du film, autant dans l’aspect action que dans l’aspect comique, si bien que son maître s’en retrouve quelque fois effacé.

Si l’entraînement est le moment fort du métrage, et que Jackie Chan, comme on le sait, est un interprète martial hors du commun, Yuen Woo-Ping livre des chorégraphies permettant à Chan de s’exprimer. Chorégraphies intéressantes, bien trouvées, voir parfois amusantes, malheureusement, il faut bien avouer qu’elles accusent le poids des années. Si comme il continuera par la suite, Jackie Chan se sert d’un peu tout ce qu’il a sous la main, comme un banc, un marteau, une lance, et qu’il maîtrise les neufs parties de la danse de l’homme saoul, les combats en eux même accusent une certaine lenteur flagrante dans leur mise en application. Si les chorégraphies sont excellentes, c’est bel et bien la lenteur générale qui nous montre bel et bien les limites du métrage et son grand âge. Dans le même registre, Jackie Chan fera bien mieux en reprenant le rôle de Wong Fei-Hung en 1994 dans Drunken Master 2 (Combats de maître), sans doute son film aux chorégraphies les plus abouties et aux combats les plus énormes. Ce premier Drunken Master reste une très bonne Kung-Fu Comedy, un bon divertissement, un film qui lança un mythe et lança véritablement la carrière à la fois de son réalisateur et de son acteur, mais quelque peu dépassé de nos jours.

Les plus

L’entraînement
De bonnes chorégraphies
De bons moments comiques et d’action

Les moins

Une certaine lenteur lors des combats
Quelques gags de trop

En bref : Un film culte qui a un peu vieilli, mais reste un bon divertissement.

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