JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PAS de Philippe Lioret (2006)

JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PAS

Titre original : Je vais bien, ne t’en fais pas
2006 – France
Genre : Drame
Durée : 1h32
Réalisation : Philippe Lioret
Musique : Nicola Piovani
Scénario :  Philippe Lioret et Olivier Adam

Avec Mélanie Laurent, Kad Merad, Julien Boisselier, Aïssa Maïga et Isabelle Renauld

Synopsis : Lili revient tout juste de vacances en compagnie de son amie Léa et du petit ami de celle-ci, Thomas. Alors qu’elle retrouve ses parents, Lili s’étonne de ne pas être accueillie par son frère jumeau, Loïc. Sa mère lui apprend que ce dernier s’est gravement disputé avec leur père et qu’il est parti sur un coup de tête, sans dire où il allait. D’abord sereine, Lili ne reçoit toujours pas de nouvelles dans les semaines qui suivent et se met à angoisser, jusqu’à se priver de toute nourriture.

2006 fut une année riche cinématographiquement parlant. Autant au niveau des films français qu’au niveau international. Il y a eu le nouveau Eastwood, De Palma, Scorsese, Allen, le dernier Inaritu, et au niveau français, d’excellentes surprises, comme La Faute à Fidel, Ne le Dis à Personne, et Je Vais Bien ne t’en fais Pas. En comparaison, l’année 2007 est beaucoup plus pauvre, avec pour le moment, comme seul et unique choc cinématographique, la magnifique et troublante dernière œuvre de Lynch. Parmi les réussites de 2006, il y a donc eu Je vais bien ne t’en fais pas, de Philippe Lioret. Adapté d’un roman, le film est un drame, qui s’axe sur un mystère. Lili rentre chez elle, et apprend par ses parents que son frère jumeau, Loïc, a disparu. Où est-il partit et pourquoi ? Tel est le mystère du film, qui tient en haleine pendant 1h45 sans difficultés. Le film nous propose donc le portrait de cette femme tout à fait banale. Lili rentre de Barcelone et continue ses études, le père (Kad Merad) est enfermé dans son boulot, sa routine, tout comme la mère, passant ses journées à la maison. Une famille classique.

Lili va très mal prendre le départ de son frère, sans raisons, sans laisser de lettres à son attention, suite, en apparence, à une énième dispute avec leur père. Ressentant que ses parents lui cachent quelque chose, Lili va mener sa petite enquête, en se renseignant auprès des proches de son frère, et, en attente de la vérité, se priver de nourriture. Elle tentera désespérément d’appeler son frère, en vain, son portable étant sans arrêt sur messagerie. La seule chose qu’elle parviendra à trouver sur son frère sera une chanson, composée spécialement pour elle pendant son année à Barcelone, chanson portant son nom : Lili. Magnifique chanson, chargée en émotion, composée par Nicola Piovani et chantée par Aaron. Elle accompagnera les personnages à plusieurs reprises dans le film. Continuant à se priver de nourriture, Lili tombera malade, et finira à l’hôpital. Son état ne s’améliorera guère, malgré le soutien de ses parents et de deux amis, Thomas et Léa. La situation continuera de grandir quand Lili recevra une carte postale, de Loïc. Le personnage hante ainsi le film, sans apparaître, en restant le mystère du film. Et c’est là toute la force du métrage.

La situation, le mystère, et les liens entre les différents membres de la famille, ainsi qu’entre Lili, Thomas, et Léa, vont évoluer au fur et à mesure que le temps passera. Le film prend ainsi le partit prit de faire apparaître les dates, l’évolution du temps, à l’écran, comme pour faire grandir le malaise devant la situation. Comme pour calmer un peu l’enjeu dramatique, le film se permettra quelques rares petites notes d’humour, fort bienvenues. Mais là où le film se révèle, c’est dans l’intérêt qu’il porte aux situations, ainsi que ses personnages, secondaires. Malgré l’ombre de Loïc et son absence, l’envie de le retrouver, la vie continue son chemin, et Lili évoluera, tout en ne désespérant jamais de retrouver sa moitié. Elle laissera tomber ses études, se trouvera un boulot, sortira avec ses amis. Ainsi, des personnages au départ secondaires se retrouvent au fur et à mesure du film au premier plan, sans que cela ne se remarque ou gêne. Et comme tout film à mystère, celui-ci, imprévisible, se dévoilera  à la fin, tout en finesse, remettant tout en question, les réactions des personnages, les rendant ainsi plus humains qu’ils ne l’étaient, et renforce l’impact dramatique du film. Une chose est sure, cela n’aurait pas été possible sans l’interprétation sans faille, d’abord, de Kad Merad, parfait en père de famille, et surtout, la vraie vedette, et révélation du film, Mélanie Laurent, absolument sublime de bout en bout. Le film touche ainsi à son but, on s’attache aux personnages, on vit le drame avec eux, on le ressent, et on est profondément touché.

Les plus

Mélanie Laurent superbe

Un film touchant

Les moins

Quelques facilités

En bref : Une des plus grandes surprises de 2006, portée par l’interprétation de Mélanie Laurent, excellente.

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