MAREBITO (稀人) de Shimizu Takashi (2004)

MAREBITO

Titre original : 稀人
2004 – Japon
Genre : Horreur – Drame
Durée : 1h32
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Takine Toshiyuki
Scénario : Konaka Chiaki

Avec Tsukamoto Shinya, Miyashita Tomomi, Nakahara Kazuhiko, Ninagawa Miho et Sugata Shun

Synopsis : Caméraman pour la télévision, Masuoka a filmé le suicide particulièrement violent d’un homme dont le regard empli d’effroi l’a subjugué. Il veut comprendre cette terreur. Il croit trouver des indices dans les souterrains de Tokyo : marchant sur les traces des  » Déros « , un peuple de légende qui aurait investi le centre de la terre pour tourmenter les hommes, il découvre une jeune fille, enchaînée, laissée à l’état sauvage. Il la ramène chez lui, l’observe : mutique, prostrée, elle montre un comportement étrangement animal.

Marebito est un film de Shimizu Takashi, le réalisateur de toute la série Ju-On (presque toute, les derniers épisodes japonais et le dernier épisode Américain ne sont pas de lui). On pouvait donc s’attendre comme d’habitude à un film plus ou moins flippant misant sur une ambiance glauque et prenante et quelques sursauts. Mais Marebito prend une autre direction, prouvant que le réalisateur, lorsqu’il sort enfin de sa bulle, comprenez de la série des Ju-On the grudge, il surprend et nous donne d’excellents films (comme Tomie Rebirth quelques années plus tôt, ou Rabbit Horror de nombreuses années plus tard). Car des sursauts, il n’y en a pas. Le film mise tout sur son ambiance et son histoire, et surtout le personnage de F. Masuoka est donc un journaliste, interprété par Tsukamoto Shinya, le réalisateur de Tetsuo et Bullet Ballet, ou encore acteur pour plusieurs films de Miike Takashi, dont Ichi The Killer et Dead Or Alive 2. Dés les premiers instants, on se rend compte qu’il était l’acteur idéal pour jouer ce rôle assez froid, vivant seul, loin de tout, et transportant toujours sa caméra.

On suit dans un premier temps les aventures de ce caméraman dans sa quête de la peur, de la terreur absolue. Il passe tout son temps avec sa camera, a filmer tout et rien. Dans sa quête de la terreur, il retourne à l’endroit où il a filmé le suicide assez brutal d’un homme, s’étant planté un couteau dans l’œil. Ce dernier plan obsède à un haut niveau Masuoka. Il veut comprendre la dernière expression de cet homme, cette expression de peur absolue. Sa quête l’amènera petit à petit dans le monde sous terrain de Tokyo, beaucoup plus vaste qu’il n’y parait. Des escaliers descendant à l’infini, des galeries longues habitées par quelques SDF cherchant à fuir le monde des humains. On l’avertit : dans ce lieu, il doit faire attention aux Deros. Il continuera malgré tout sa quête, fera une rencontre surprenante, et finira par arriver dans d’anciennes ruines d’un autre monde, se situant juste sous nos pieds depuis des temps immémoriaux. On pourra donc voir facilement l’hommage aux écrits de Lovecraft. C’est ici qu’il trouvera en quelque sorte ce qui changera sa vie à tout jamais et lui montrera la voie à suivre, il trouvera F., nue, attachée avec une chaîne, le teint pale.

Il ne connaît pas son nom, ni son âge, mais il la ramène chez lui et l’appelle F. Elle ne parle pas, ne mange pas, et se comporte comme un animal. Le sujet de la femme animal a été déjà traité à de nombreuses reprises dans des films, et Marebito s’engage alors dans une voie dangereuse. Mais il contourne sans difficultés tous les petits pièges qu’il y avait à éviter, pour devenir une œuvre bien singulière. F. semble liée au monde où Masuoka l’a trouvée, et certaines personnes ne semblent pas accepter le fait qu’elle se retrouve dans le monde des humains. Les événements étranges vont ainsi se multiplier, bouleversant la vie quotidienne de Masuoka, jusqu’à ce qu’il atteigne le point de non retour lorsque F tombe malade, et s’aperçoit que la seule nourriture lui faisant du bien est le sang. Une lente descente aux enfers, sensible et au final bien pensé, peut alors commencer, car si dans un premier temps, F pourra se contenter de sang animal, il lui faudra bientôt arriver au sang humain, chose que Masuoka va lui procurer sans trop de difficultés, mais faisant plonger son mental dans des dédales desquels il ne sortira pas indemne.

Les plus

Ambiance unique

Intéressant

Réalisation maitrisée

Tsukamoto est parfait dans son rôle

Envoûtant si on rentre dedans

Les moins

Chiant et vain si on ne rentre pas dedans

En bref : Traitant d’un sujet assez fort et actuel, d’une manière très sensible et qui nous emporte dans la quête du journaliste, une quête sans retour, qui nous accroche autant que lui, Marebito est une grande surprise, mené par l’excellente mise en scène de Shimizu et l’interprétation solide de Tsukamoto.

2 réflexions sur « MAREBITO (稀人) de Shimizu Takashi (2004) »

  1. Ce film est une petite pépite ! Je l’ai rematé hier soir et j’adhère toujours autant. Il est vrai que, comme tu le dis, soit on aime, soit on n’aime pas.
    Par contre, je demande bien qu’est-ce qu’il voit juste avant sa mort !
    L’actrice qui joue F est ultra crédible dans son rôle ! Tsukamoto Shinya, je pense que tout est dit : un putain d’acteur et un putain de réalisateur. lol

    1. Ah ça me fait plaisir, je sais que beaucoup de gens s’emmerdent devant. je trouve qu’il y a une atmosphère vraiment prenante.
      Miyashita Tomomi qui joue F est depuis apparue dans l’épisode 3 (ou 4) de la série The Ancient Dogoo Girl de Iguchi.

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