RESIDENT EVIL : APOCALYPSE de Alexander Witt (2004)

RESIDENT EVIL : APOCALYPSE

Titre original : Resident Evil: Apocalypse
2004 – Etats Unis
Genre : Suite ratée d’une adaptation ratée
Durée : 1h33
Réalisation : Alexander Witt
Musique : Jeff Dana
Scénario : Paul Anderson d’après le jeu vidéo de Capcom

Avec Milla Jovovich, Sienna Guillory, Oded Fehr, Thomas Kretschmann et Sophie Vavasseur

Synopsis : Racoon City. Après la fuite du Virus T dans les laboratoires de la puissante Umbrella Corp., la contamination s’est propagée de manière exponentielle à toute la population de la ville. Les personnes non infectées s’entassent aux sorties de la ville qui a été mise en quarantaine par Umbrella Corp. Pendant ce temps, Alice se réveille dans un laboratoire et ne tarde pas à sortir à l’extérieur. Elle rejoint bientôt un petit groupe de survivants dans une église : deux membres du S.T.A.R.S., Jill Valentine et Peyton Wells, ainsi qu’une journaliste, Terri Morales.

Après un premier opus cinéma très décevant, s’éloignant beaucoup des jeux vidéo dont il s’inspire, on n’attendait pas grand-chose de ce second opus. Paul Anderson, réalisateur et scénariste du premier opus, devient ici producteur, mais s’occupe toujours du scénario. À la réalisation, un certain Alexander Witt, à la base directeur de la photographie et assistant réalisateur sur certains gros budgets tels Pirates des Caraïbes, Gladiator et Hannibal. Ça ne peut alors pas être plus mauvais que le premier, et finalement, la faute à une accumulation d’éléments de mauvais goût, si, le film y parvient sans peine. On parvient pourtant à retrouver parfois des éléments du jeu vidéo qui font plaisir à voir, avant que le scénario ne les ridiculise dés la scène suivante, ou les éclipse totalement au profit du personnage d’Alice (Milla Jovovich), rescapée (malheureusement) du premier opus. On retrouve donc ici plus d’éléments provenant de sa source d’inspiration, à commencer par la ville où se déroule l’action, Raccoon City, avec les forces de l’ordre essayant de survivre dans les rues (idées venant des cinématiques de Resident Evil 2 et 3). Mais on y retrouve aussi des personnages, tels Jill Valentine (Resident Evil 1 et 3, ici avec sa magnifique tenue du troisième jeu vidéo) et le mercenaire Carlos (Resident Evil 3 également). Comme si ce second opus était une adaptation libre du troisième jeu, puisque l’on va également y retrouver Nemesis, le grand méchant. Mais les festivités sont de très courtes durées, puisque rapidement, ces personnages seront soit éclipsés par Alice (l’intrus en quelque sorte), soit totalement ridiculisés dans d’autres scènes), à commencer par le Nemesis. Affublé d’un maquillage proprement atroce, celui ci, s’il ressemble dans ces premières apparitions à son homologue playstation, sombre dans le ridicule dés qu’il prononce le seul mot qu’il connaît, avant de disparaître de l’histoire pour revenir dans le final. Final frisant le ridicule et le navet, mais nous y reviendront plus tard.

A partir de ces bases pas franchement bonnes, viennent s’ajouter le scénario de Paul Anderson. Franchement mauvais, celui ci accumule des idées provenant des diverses cinématiques et points forts des jeux et relie le tout. Pas franchement palpitant, et surtout pas franchement réaliste, celui ci touchera le fond dés que le personnage d’Alice fera son apparition. Jusque là sérieux, le scénario nous montrait les personnages du jeu dans les situations du jeu, et Alice, l’intrus donc, viendra changer la donne et le ton entier du métrage. Car il s’en est passé des choses depuis la fin du premier opus, Alice, capturée par Umbrella, a été victime d’expériences et, contaminée par le virus, a maintenant des supers pouvoirs. Pratiquant toujours le kung-fu (qu’elle mettra en pratique dans des séquences risibles, notamment, encore une fois, le final), elle peut maintenant courir le long d’un immeuble, ou encore traverser le vitrail d’une église avec une moto. Elle tente de se donner un style, mais ça ne fonctionne absolument pas. Dès qu’elle rejoint les survivants dans l’église, Jill et Carlos sont éclipsés pour que l’histoire puisse se focaliser sur elle. Outre ce détail gênant, le scénario ne sera pas bien inventif et sera avare en nouveautés. Ainsi, on retrouvera la plupart du temps les mêmes monstres que dans le premier opus, comme les Lickers (plus nombreux, quelle originalité), les chiens, et bien entendu, les zombies. Nemesis semble être la seule innovation, et vu son traitement, on aurait finalement pu s’en passer. Néanmoins, l’ensemble est rythmé, tout va vite, et on aurait pas du s’ennuyer, seulement voilà, la mise en scène arrive, et n’est pas un cadeau, loin de là. On voulait de l’action, ce second opus en a, mais il faut voir comment tout cela est filmé.

En réalité, c’est bien simple, la plupart du temps, on ne comprend absolument rien à ce qui se déroule sous nos yeux. La caméra tremble, est souvent extrêmement proche des personnages lors des scènes d’actions, et pire, le montage ne vient absolument pas arranger les choses, puisque celui ci semble avoir été fait à la tronçonneuse. Les plans s’enchaînent à la vitesse de l’éclair sans que le spectateur ai le temps de comprendre. Si bien qu’à la fin des différentes séquences de ce genre, on ne peut que comprendre la finalité des scènes, tant tout ce qui précède est absolument illisible. La photographie du film, ultra léchée, n’aide finalement pas plus puisque dés que les scènes se déroulent en intérieur et que les cadrages essayent de s’éloigner, il fait beaucoup trop sombre pour que l’on comprenne l’action, encore une fois. Contenant pourtant plus d’action que le premier opus, on en vient quelque peu à réévaluer le film de Paul Anderson, un ratage certes, mais  finalement bien emballé. Le gore quand à lui est toujours absent du métrage, même si on pourra noter quelques hommages (volontaires ou non) à certains films cultes, comme Frayeurs (le passage dans le cimetière) ou aux films de Romero. Mais bien entendu, le film garde le meilleur pour la fin. Trahison totale envers le jeu vidéo, Nemesis revient et n’est plus qu’un robot en quelque sorte, contrôlé par Umbrella, qui va devoir affronter Alice dans un combat à mains nues (n’oubliez pas que vous ne comprendrez absolument rien au combat). On aura tout vu, mais pourtant, le pire est à venir, puisque Anderson, au scénario, commet la même trahison que celle de Alien VS Predator qu’il réalisa la même année. On croirait halluciner, mais pourtant, non. Les zombies, dans l’histoire, sont bien peu présents (alors qu’ils sont mis en avant que ce soit dans le premier opus ou dans le suivant), et lorsque l’on parvient à les voir, ce sont soit des gros plans sur leurs dentitions, soit des plans larges auquel le réalisateur ajoute un effet de ralenti avec un flou artistique tout droit sortit d’un vidéo clip. Le constat, très mauvais, ne nous permet même pas de garder en mémoire certains bons points, tels la séquence de l’école avec les enfants morts vivants. Bien peu certes, mais l’ennui guettant pendant 1h30, on se contentera de ça.

Les plus

Quelques éléments des jeux

Les moins

Réalisation désastreuse
Des scènes ridicules
Des libertés hallucinantes 

En bref : Comment faire pire que le premier ? En rajoutant des éléments des jeux pour mieux les trahir, en filmant des séquences d’action avec les pieds et les monter à coup de tronçonneuse, et en enchaînant les séquences ridicules. Pari réussi en tout cas.

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