SAYONARA BOKUTACHI NO YOUCHIEN (さよならぼくたちのようちえん) de Mizuta Nobuo (2011)

SAYONARA BOKUTACHI NO YOUCHIEN

Titre original : さよならぼくたちのようちえん
2011 – Japon
Genre : Drame
Durée : 2h
Réalisation : Mizuta Nobuo
Musique : –
Scénario : Sakamoto Yûji

Avec Achida Mana, Hashimoto Tomoya, Mitsushima Hikari, Sato Ruiki, Honda Miyu, Kuroda Hiroyuki et Ihara Ryoka

Synopsis : Kanna et plusieurs de ses amis atteignent la fin de la maternelle dans une école au centre de Tokyo. Mais un de ses camarades est absent depuis plusieurs jours, emmené par sa famille dans un hôpital assez éloigné. Kanna, accompagnée de ses amis Takujitsu, Yui, Shunyuu et Kotomi, s’enfuie de l’école pour retrouver leur camarade. Mari, chargée de surveiller les enfants, part à leur recherche…

Sayonara Bokutachi No Youchien est un téléfilm japonais qui ne sortira probablement jamais en dehors de ses frontières. Pour le voir, outre habiter là bas, il reste l’important, avec une édition assez couteuse (comme toujours lors de l’import Japonais), très jolie et assez garnie en bonus. Ce qui est dommage, car ce téléfilm, sans être un chef d’œuvre, demeure assez plaisant à suivre et reste loin de la naïveté et de l’énervement que d’autres métrages produits pour la télévision peut contenir. Mieux, le métrage parvient à rendre ses personnages réalistes, et surtout attachants. On nous présente dans les premiers instants Hiromi, un jeune garçon emmené par sa famille à l’hôpital. Le jeune garçon parle peu, ne comprend pas forcément ce qu’il lui arrive, et passe son temps à dessiner, en gardant avec lui un dessin qui le fait rêver. Pendant ce temps, en maternelle, ces camarades répètent pour la chanson qu’ils devront chanter à la fin de l’année lors de la cérémonie. Les enfants sont au cœur du récit, et les adultes ne comptent pas, ou peu, ne comprenant pas les sentiments de leurs enfants, et essayant de les protéger en leur cachant la vérité sur le sort de leur camarade. Mais ici, les enfants ne sont pas stupides, et ne vont pas tarder à partir en périple pour retrouver leur ami à l’hôpital, en s’aidant d’une carte dessinée par celui ci. Le film va s’intéresser à leur aventure, en laissant quasiment de côté tout ce qui concernera leurs parents. Ceux ci seront inquiets, et blâmeront celle qui était chargée de les surveiller, mais tout ces passages seront rapidement éclipsés. Seul personnage adulte un peu plus développé que les autres, Mari (Mitsushima Hikari, vue dans Love Exposure, Kakera, Sawako Decides ou encore Hara Kiri de Miike), qui partira finalement à la recherche des enfants, en comprenant rapidement quel est leur but, et leur itinéraire.

Elle sera aidée rapidement, car du groupe de cinq enfants, le nombre réduira souvent, pour des raisons diverses, à chaque fois qu’ils devront changer de train, de mode de transport, ou de ville. Il faut dire que le trajet des enfants sera long et complexe, et surtout couteux. Au départ optimistes, les cinq enfants perdront parfois rapidement espoir, puis le retrouveront, s’aidant les uns les autres, et raisonnant parfois plus simplement et avec plus d’efficacité que les adultes. Nous n’aurons donc pas droit à de simples enfants énervants qui passent leur temps à crier comme c’est souvent le cas dans le monde du cinéma. Ici, ils évoluent, et découvrent rapidement les choses de la vie au fur et à mesure de leurs rencontres le long du chemin. Des rencontres assez variées, comme des contrôleurs, des clochards dans la rue, des policiers, ou tout simplement des passagers dans le train. Parfois découragés, il y a aura toujours quelqu’un au sein du groupe pour remonter le moral de la troupe, et leur amitié n’en sortira que plus forte. Mais comme dit plus haut, le nombre d’enfant dans le groupe diminuera au fur et à mesure qu’ils approcheront de leur but, et fort heureusement, ce seront les personnages les plus intéressants qui resteront dans l’aventure. Le personnage de Kanna par exemple sera sans doute le plus intéressant, et elle sera jouée avec conviction par la très jeune Ashida Mana, âgée de 7 ans, et ayant déjà à son actif une dizaine de rôles pour la télévision, mais également au cinéma, avec le remake japonais (sic) de Ghost ou encore le récent et excellent Confessions. A la fois fragile et forte quand les circonstances le demandent, elle tient le film sur ses épaules.

D’une durée de quasiment deux heures, jamais le téléfilm n’ennuie, et surtout, jamais il n’énerve. Le scénariste a très bien écrit les différents personnages, et les différentes situations qui se présentent à eux, sans pour autant oublier par moment de changer de ton. Des notes d’humour amusantes se glissent dans les scènes au fur et à mesure des rencontres des enfants. Leur rencontre avec le clochard sera un moment amusant, et restera frais. Certains passages seront également plus durs et pourront surprendre, comme cette séquence de cauchemar ou Kanna discute dans un bus avec une vieille dame qui lui propose de prendre sa vie pour que son ami puisse vivre en échange. Une note sombre (mais pas trop, il s’agît de la télévision japonaise) qui fait tout de même plaisir à voir et donne un tableau réaliste de ces personnages, et ce jusqu’au final, qui fera couler les larmes des personnages (à défaut des nôtres). Sayonara Bokutachi No Youchien (nom de la chanson que les élèves doivent chanter à la fin de l’année) se révèle donc être un spectacle télévisuel plus qu’acceptable grâce à ses qualités d’écriture et à la qualité d’interprétation générale des cinq enfants, soutenus par de rares adultes talentueux. On ne pourra pas en dire autant de la mise en scène, plutôt quelconque, mais qui n’a rien de déshonorant pour ce type de produit. Mais on suit les aventures de ces enfants, on est parfois touchés ou amusés par leurs réactions, et on passe un bon moment, ce qui est l’important.

Les plus

Des personnages attachants
Très bien écrit
De supers acteurs

Les moins

Une mise en scène quelconque (télévisuelle?)

En bref : Un téléfilm sur 5 enfants. Etonnement touchant et jamais énervant.

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