THE EYE (見鬼) des Pang Brothers (2002)

THE EYE

Titre original : Gin Gwai – 見鬼
2002 – Hong Kong / Thaïlande
Genre : Fantastique
Durée : 1h38
Réalisation : Pang Brothers
Musique: Orange Music
Scénario : Jojo Hui et les Pang Brothers

Avec Angelica Lee, Lawrence Chou, Chutcha Rujinanon, So Yat-lai, Candy Lo, Ko Yin-Ping, Edmund Chen et Wilson Yip

Synopsis : Mun est aveugle depuis l’âge de 2 ans et une transplantation de la cornée lui permet de retrouver la vue. Après un court moment de bonheur, engendré par ce sens retrouvé, Mun se rend compte que les formes qu’elle avait du mal à distinguer et qui l’entourent sont des morts qui hantent les vivants…

À l’époque de sa sortie, les frères Pang étaient encore des réalisateurs respectés. Pour preuve, ils n’avaient livrés que Bangkok Dangerous en 1999, The Eye étant leur second film ensembles (Oxide Pang ayant réalisé seul de son côté Who Is Running ? et Bangkok Haunted en 1997 et 2001). The Eye débarque alors que les films de fantômes sont en plein âge d’or depuis le lancement de Ring en 1998. Chaque pays se lance dans l’aventure, et les frères Pang font de même alors que l’industrie de Hong Kong n’est pas forcément très habituée aux films d’horreur sérieux censés faire peur. Et si l’histoire délocalise rapidement pour la Thaïlande (et qu’il s’agît d’une coproduction), on ne peut que saluer l’effort tant The Eye tient la route. Le métrage nous invite à suivre Mun (Angelica Lee, vue depuis dans A-1 Headline de Gordon Chan ou The Thieves – Les Braqueurs), une aveugle qui doit subir une transplantation de cornée afin de retrouver la vue. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu, et rapidement la jeune femme va voir des choses étranges, des fantômes bien entendu. Elle va chercher à comprendre d’où lui viennent ses visions, et va donc devoir suivre la trace du donneur de cornée. Voilà pour le pitch.

The Eye n’a pas la prétention de renouveler le genre, loin de là, il se fait même très classique et assez prévisible dans son déroulement, avec son lot d’apparitions spectrales, la recherche de la source du mal, le passé d’un personnage pour expliquer une tragédie et un final pour mettre un terme à tout ça. Oui, The Eye suit une logique établie et ne s’en éloigne jamais. Mais les frères Pang savent réaliser leur film (à l’époque car maintenant, on a The Child’s Eye et c’est d’un autre niveau), et sans en faire trop, signent une mise en scène classe avec de très beaux mouvements de caméras et un montage fluide. Les apparitions sont certes un poil trop nombreuses et le son a une importance capitale comme dans beaucoup de films du genre, mais par moment, ça fonctionne. Portes qui claquent, silhouettes qui arrivent dans le champ sans prévenir, que ce soit en arrière plan ou au premier plan, voir dans un reflet, le tout avec les sons inquiétants allant avec. On pourrait par moment voir The Eye comme une démo technique, très jolie, maîtrisée, mais dans le fond, classique, peine à nous exposer de vrais ressorts dramatiques pour nous impliquer.

Car c’est bien là le souci de The Eye. Aussi beau soit-il, jamais nous ne sommes impliqués ni inquiétés par les différents événements. Dommage, car le point de départ de l’intrigue, à laquelle les frères Pang ajoutent un degré visuel intéressant (les flous, les couleurs surexposées) sont des choix intéressants, et l’ensemble se fait prenant. La musique est de bonne facture, les scènes s’enchaînent sans ennuyer, l’ambiance se pose, puis l’ensemble retombe rapidement en seconde partie, la faute a un manque de surprises bien entendu comme dit plus haut, mais également à un final franchement décevant. Dommage, puisque c’est dans cette dernière partie que les réalisateurs tentent de retomber sur les pieds en expliquant tout et en offrant au personnage principal un choix crucial. The Eye reste pourtant un honnête divertissement, un bon film de fantôme bien qu’usant de ficelles bien connues.

Les plus

Techniquement solide
Ça commence très bien
De bons moments bien que faciles

Les moins

Seconde partie décevante
Très prévisible
Trop d’effets faciles
 

En bref : Pour leur premier film de fantômes, les frères Pang respectent le cahier de charge de ce type de production. Ils emballent correctement le produit, et c’est tout. Divertissant !

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