Titre original : Frauengefangnis – Barbed Wire Dolls
1976 – Allemagne / Suisse
Genre : Femmes en prison
Durée : 1h30
Réalisation : Jess Franco
Musique : Daniel White et Walter Baumgartner
Scénario : Jess Franco
Avec Lina Romay, Paul Muller, Monica Swinn, Roger Darton, Ronald Weiss, Martine Stedil, Eric Falk et Peggy Markoff
Synopsis : Une jeune femme, Maria, est condamnée à la prison à vie pour le meurtre de son père qui avait tenté de la violer. Elle échoue dans un pénitencier pour femmes dirigé par une lesbienne sadique.
En 1975, Jess Franco commence une collaboration avec le producteur Erwin C. Dietrich. Collaboration qui commencera par Downtown (en France : Les Putains de la Ville Basse), puis continuera en 1976 avec plusieurs films, comme Le Portrait de Doriana Gray, The Midnight Party (renommé en France La Partouze de Minuit, coproduit avec Eurociné), ce Femmes en Cage qui nous intéresse, et curiosité intéressante, Jack l’éventreur, le métrage le plus grand public de cette année 1976 bien remplie, autant pour le producteur que pour Franco, qui signa 9 films ! Femmes en Cage donc, Frauengefangnis en version originale, un métrage dans la lignée de Women Behind Bars que Franco signa l’année précédente, qui était une pure production Eurociné, fauchée donc. Franco s’y connaît bien dans le genre, puisqu’il avait déjà réalisé 99 Women entre autres en 1969. Ici, Franco nous invite à suivre une prison où la directrice est une lesbienne sadique, qui torture ses prisonnières. Attention, n’attendez pas des tortures insoutenables, puisque si le budget est néanmoins un peu plus élevé qu’une production Eurociné, Femmes en Cage demeure néanmoins un film fauché. Et par extension, pas forcément un film réussi, même si très drôle par moment, ce qui apportera en quelque sorte des moments de joie pour le spectateur, et la salvation pour le film.
Ainsi, rien de neuf ou de palpitant au niveau de l’histoire ou du casting. L’histoire est mince et souvent prétexte à dénuder des femmes et apporter quelques scènes d’humiliations. La scène d’ouverture nous montre par exemple une femme nue, enchainée, dressée pour être un chien que l’on frappe si elle approche trop de sa gamelle, ici un plat de pâtes, froides bien entendu. Lina Romay, comme toujours présente, joue une nouvelle arrivante, et va se lier d’amitié avec quelques détenues avant de préparer une évasion (tardive certes). On lui ajoute un petit background comme par exemple le fait qu’elle a tué son père incestueux (joué par Jess Franco lui-même), mais qu’en réalité, la directrice est responsable de cet événement. Et puis c’est tout. Bien entendu à côté, on retrouve le fidèle Paul Muller, présent depuis des années dans la filmographie de Franco, dans le rôle du docteur de l’établissement. Établissement ressemblant d’ailleurs à un fort abandonné sur une petite île (on me chuchote qu’il s’agît d’un fort abandonné sur une petite île…), avec quelques couloirs vides et deux trois barreaux pour faire illusion. Et puis forcément, on ajoute, outre les scènes d’humiliations, des scènes de sexe, entre femmes (beaucoup) et parfois avec un gardien (Nestor qu’il s’appelle le monsieur).
Oui, Femmes en Cage, c’est un peu naze. Le principal souci, c’est que si Jess Franco a un style bien reconnaissable (je parle de ces longs plans, ces zooms esthétiques, ses flous volontaires, pas de ces gros plans sur l’entre-jambe des actrices… quoi que, à cette période de sa carrière…), et qu’il donne donc quelques beaux moments (la scène dans la cours de la prison est très réussie), le métrage ennuie vite. Trop vite. Il filme joliment ses femmes, même lorsqu’elles sont nues, mais se laisser aller à la vulgarité dés qu’il faut aller un peu plus loin. Heureusement (ou pas), il dynamite son film dans la dernière demi-heure par des scènes d’un ridicule assumé salvateur. Deux scènes en particulier viendront réveiller le spectateur et lui offrir un spectacle inoubliable. Il y a déjà la scène du repas, où Lina Romay trouve dans sa soupe un rat et se plaint aux gardiennes. Ce à quoi on lui répond que c’est bon pour son régime, que ça contient des vitamines, avant de lui écraser sa tête dans son bol. La seconde, ce sera assurément le flashback nous expliquant la présence de Lina Romay dans la prison, où Jess Franco se laisser aller à un ralenti expérimental des plus comiques ! On pourra également citer son final, très noir et donc innatendu.
Les plus
Y a de beaux plans parfois
Des scènes très drôles
Les moins
Un film un peu longuet
Parfois vulgaire
Ça ne joue pas très bien
Fauché
En bref : Un énième film de femmes en prison par Jess Franco. Pas terrible, mais quelques bons rires.