THE DUNWICH HORROR de Daniel Haller (1970)

THE DUNWICH HORROR

Titre original : The Dunwich Horror
1970 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h30
Réalisation : Daniel Haller
Musique : Les Baxter
Scénario : Curtis Hanson, Henry Rosenbaum et Ronald Silkosky d’après H.P. Lovecraft

Avec Dean Stockwell, Sandra Dee, Ed Begley, Lloyd Bochner, Sam Jaffe et Joanne Moore Jordan

Synopsis : En 1970, Wilbur Whateley se rend à l’université Miskatonic et séduit l’assistante du docteur Armitage, Nancy, afin de consulter le Necronomicon. Il emmène ensuite Nancy chez lui, à Dunwich, dans la maison familiale.

H.P. Lovecraft n’est pas encore reconnu en 1970. Les adaptations de son œuvre sont même plutôt rares. Mais il faut bien avouer que son œuvre est difficile à adapter en plus. Chez lui, tout est une question d’ambiance, de détails, et quand l’horreur arrive, tout est suggéré. Les créatures peuplant ses nouvelles sont des créatures indescriptibles. Dès lors, comment mettre ça en image ? Daniel Haller n’est pas inconnu à l’univers de Lovecraft, il est directeur artistique sur la première adaptation du maître par Roger Corman en 1963, avec La Malédiction d’Arkham (The Haunted Palace), avec Vincent Price. Une adaptation piochant autant dans l’univers de Lovecraft que celui de Poe. En 1965, c’est au tour de Die Monster Die d’adapter La Couleur Tombée du Ciel. Daniel Haller passe à la mise en scène pour l’occasion, et son casting comprend Boris Karloff. En 1968, La Maison Ensorcelée débarque, réalisé par Vernon Sewell, et doté d’un casting encore plus grand (Boris Karloff, Christopher Lee, Barbara Steele). Un film décevant et un peu bancal. Daniel Haller par contre n’a pas dit son dernier mot avec Lovecraft, puisqu’il se retrouve encore à la mise en scène d’une adaptation en 1970 avec ce The Dunwich Horror, renommé en France Horreur à Volonté. Adaptant la nouvelle L’abomination de Dunwich, le métrage tente enfin de rester fidèle à la nouvelle, mais surtout dans respecter les détails et l’ambiance. Fidèle oui, mais pas toujours réussi dés lors que le surnaturel doit débarquer à l’écran. Fidèle ou pas, le métrage marqua la fin des adaptations de Lovecraft pendant 15 ans, jusqu’au Re-Animator de Stuart Gordon.

Pour jouer Wilbur Whateley, la production se rabat sur Dean Stockwell, après avoir tenté d’obtenir Keir Dullea, David Carradine et Peter Fonda. Curtis Hanson, qui deviendra connu bien plus tard pour avoir écrit L.A. Confidential, s’occupe du scénario. Il fait du plutôt bon boulot, à une ou deux libertés près, le métrage se montre fidèle à la nouvelle de Lovecraft. Daniel Haller semble inspiré d’ailleurs, nous offrant de très beaux plans. L’intérieur de la maison de Wilbur sera à l’image du personnage, étrange, et l’éclairage du film met l’accent sur un côté psychédélique typique de l’époque, entre les années 60 et 70. Dean Stockwell et Sandra Dee (Mirage de la Vie, Femmes Coupables) sont impeccables dans leur rôle respectif, Dean Stockwell apportant une dose de mystère, et Sandra Dee est ravissante. Respectant la nouvelle, le métrage sera assez avare en action, et jouera avant tout sur l’ambiance. Qu’il faut avouer, fort réussie. Toute la première partie du métrage, se déroulant à l’université puis dans la maison de Wilbur, fonctionne parfaitement. Le réalisateur installe une ambiance, place des éléments étranges, des doutes. La suggestion fonctionne. Même pour la suite, quand les clés sont dans les mains des spectateurs et que l’intrigue se coupe en deux parties, ça fonctionne.

Avec d’un côté, l’enquête du docteur Armitage, et de l’autre, Wilbur et l’emprise qu’il a sur Nancy. Mais dès lors que le réalisateur doit moins suggérer et mettre en avant certains aspects fantastiques, ça fonctionne moins. Comment montrer à l’écran ce qui est indescriptible dans la nouvelle ? Le réalisateur va alors alterner, entre la suggestion, ce qui fonctionne plutôt bien, avec des bruitages, des ombres, le son du vent, et des effets bien kitch pour montrer les attaques du monstre indescriptibles, à base de plans rapprochés, de filtres multicolores qui changent toutes les secondes. L’effet devait être déjà kitch le jour de la sortie du métrage, et n’est pas forcément de très bon goût, gâchant quelque peu le spectacle. Les attaques ont beau être rapides, ça ne passe clairement pas, et on peut rire devant le spectacle. Tout comme le final un peu trop théâtral. Le métrage se heurte à la difficulté de retranscrire visuellement les créatures et rites de l’univers de Lovecraft, mais s’en sort plus qu’honorablement pour ce qui est de l’atmosphère et du respect de son univers. Et ça, c’est déjà une victoire.

Les plus

Bonne ambiance
L’univers fidèle à Lovecraft
Dean Stockwell et Sandra Dee

Les moins

Des effets très kitchs
Les scènes de rites, pas extra
 

En bref : Première vraie adaptation réussie de Lovecraft, tout n’est pas parfait, le réalisateur se plante dés qu’il doit mettre en avant les créatures, mais parvient à créer une ambiance intéressante.

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