LA MAISON DES DAMNÉS (The Legend of Hell House) de John Hough (1973)

LA MAISON DES DAMNÉS

Titre original : The Legend of Hell House
1973 – Angleterre
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : John Hough
Musique : Delia Derbyshire et Brian Hodgson
Scénario : Richard Matheson d’après son roman

Avec Pamela Franklin, Roddy McDowall, Clive Revill et Gayle Hunnicutt

Synopsis : Un curieux milliardaire envoie un groupe de savants et de médiums dans une maison que l’on suppose hantée, la maison Belasco, afin de tenter de l’exorciser. Le Dr. Barett est un spécialiste de la parapsychologie, cartésien résolu, prêt à mettre tout en œuvre pour prouver ce qu’il avance. Aussi, c’est assez dépité qu’il se rend à la maison Belasco, puisqu’il devra partager l’expérience avec Mlle Tanner, une jeune médium. Sa femme décide aussi de l’accompagner. Les dernières expériences parapsychologiques qui y eurent lieu furent un désastre puisqu’une seule personne survécut. Cet unique survivant est Mr. Fischer, un médium à effets physiques. Et il participe encore une fois à l’expérience.

Écrit par Richard Matheson (le scénario de Duel), qui adapte son propre roman, La Maison des Damnés fait parti de ces films cultes de maison hantée des années 70. Pourtant aujourd’hui, quand on se penche sur le genre (sous-genre) en question, le métrage est un peu oublié, au profit de films moins bons au final, ou plus anciens, comme La Maison du Diable de Robert Wise (un modèle il est vrai) ou encore Amityville. Réalisé par John Hough à l’époque où le monsieur était en pleine ascension (Les Sévices de Dracula en 1971, puis La Montage Ensorcelée en 1975) et pas encore en pleine chute (Hurlements 4 en 1988…), La Maison des Damnés nous invite à suivre quatre personnes dans une maison réputée hantée. Le but étant bien entendu de se débarrasser de ou des esprits habitant la maison. Et pour se faire, ils ont une semaine. Et paradoxalement, si La Maison des Damnés rate la coche à certains niveaux, notamment en ce qui concerne la peur, La Maison du Diable s’avérant à tous les niveaux bien plus efficace, il parvient à nous plonger dans une ambiance très particulière dés les premiers pas dans la maison. Il faut dire que la maison, entourée de brume, avec son chat noir qui traîne dans le coin, son style très British (normal pour un film anglais), filmée la plupart du temps en grand angle, a de quoi interpeler.

L’ambiance ne fait pas peur, mais l’ambiance posée par le réalisateur est pesante, lourde, et cette satanée maison fascine. Heureusement d’ailleurs, car au final, John Hough se refuse presque les effets chocs, et mise tout sur cette ambiance, prenant exemple sur ses modèles. Par moment, on pourrait penser à l’âge d’or de la Hammer dans cette façon de filmer, de mettre en avant les sublimes décors. La force de la Maison des Damnés provient bel et bien de ces décors, mais également de l’attente que le réalisateur provoque chez nous, sans pour autant étirer ses scènes ou appauvrir le rythme, car au final, les manifestations sont nombreuses. Il est d’ailleurs étonnant de voir aujourd’hui que beaucoup de monde connaît ce film, en raison d’une scène qui fut reprise par les Nuls pour leur sketch Krit et Krat, sans savoir de quel film il s’agît. Oui, il y aura donc la fameuse attaque du chat sur la pauvre (et très charmante) Pamela Franklin, et oui, elle a certes ce cachet très années 70 qui pourra faire rire aujourd’hui les plus jeunes, mais qui pourtant fonctionne dans le contexte du film. Comme les autres manifestations, beaucoup plus classiques en soit, avec le mobilier qui se déplace, des effets de lumières, des sons étranges provenant de derrière une porte, mais qui fonctionnent et dynamisent le film.

Le tout est bien entendu aidé par un très bon casting, où l’on reconnaîtra Roddy McDowall, également connu pour son rôle de Peter Vincent dans Vampire Vous Avez Dit Vampire ? de Tom Holland en 1985, et donc Pamela Franklin, excellente (dommage qu’elle ai quitté le cinéma dans les années 80). On pourra ajouter à cela une bande son atmosphérique assez répétitive mais fonctionnant à merveille, clairement ancrée dans les années 70. Et même un final plutôt original et bienvenu pour ce genre de film, même si on pourra lui reprocher sans aucun doute d’être un peu expéditif (comme souvent à l’époque) et même un brin vulgaire dans ses dialogues. Apparemment, le scénario de Matheson respecterait plutôt bien son roman, malgré l’absence de certaines séquences et un ton légèrement adoucit (notamment l’aspect sexuel), et cela donne envie de se plonger dedans. Alors oui, La Maison des Damnés est loin d’être un métrage parfait, il reste moins efficace que d’autres et ne fait pas peur, mais il dégage toujours plus de 40 ans après une ambiance réussie et envoutante, tout en intéressant tout le long.

Les plus

La maison
Une ambiance réussie
Très bon casting
De la suggestion

Les moins

Un final un peu expéditif et raté
Le film ne fait pas peur

 
En bref : Œuvre culte, La Maison des Damnés se trouve aisément dans le haut du panier des films de maisons hantées, malgré son final décevant.

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