ASSASSINATION CLASSROOM (映画 暗殺教室) de Hasumi Eiichirô (2015)

ASSASSINATION CLASSROOM

Titre original : Ansatsu Kyôshitu – 映画 暗殺教室
2015 – Japon
Genre : Comédie fantastique
Durée : 1h50
Réalisation : Hasumi Eiichirô
Musique : Satô Naoki
Scénario : Kanazawa Tatsuya
Avec Yamada Ryosuke, Ninomiya Kazunari, Suda Masaki, Yamamoto Maika, Taketomi Seika, Yûki Moi, Uehara Miku et Shiina Kippei

Synopsis : Le 14 mars 2015, la Lune est en grande partie détruite. Une créature étrange menace de faire subir la Terre le même sort en mars 2016. Quasi invulnérable, il se déplace à Mach 20 et possède des tentacules. Avant de mettre sa menace à exécution, il fait une offre au gouvernement japonais. Il devient professeur de la classe 3-E, la classe des cancres du collège Kunugigaoka, à laquelle il doit enseigner à devenir des assassins. Le gouvernement japonais offre une récompense de 10 milliards de yens à celui qui tuerait cette créature, et fait venir des tueurs professionnels dans la classe.

Comme toujours depuis bien 10 ans, un manga à succès devient une série animée, puis une série animée à succès devient un film live. Ah Japon, quand apprendras-tu ? Enfin, je dis ça, mais parfois, soit grâce à un gros travail d’adaptation (voir de trahison), soit en ne prenant pas le spectateur pour un con, ça marche. Regardez I am a Hero, GTO, Kaiji, Gantz (bon là, je comprend qu’on n’aime pas vu comment ça trahit), Parasyte Part 1, ou beaucoup plus vieux, Lady Snowblood et Baby Cart. Mais récemment, les exemples des ratages ne manquent pas. Oui, comment ne pas citer Yatterman, Blood the Last Vampire, Lupin III, Parasyte Part 2, l’Attaque des Titans, Tokyo Tribe, et encore tout chaud, Terra Formars ou Tokyo Ghoul. Mais ce n’est pas prêt de s’arrêter, puisque voilà que débarquera en Juillet 2018 le film live Bleach, et que voir un Japonais roux avec une épée géante, je ne sais pas, ça ne colle pas. Mais bon, Assassination Classroom. Manga à succès, le film fut porté en deux saisons. La première malgré quelques longueurs m’avait plutôt convaincu, avec des personnages plutôt sympathiques, un mélange d’humour et de drame plutôt bien dosé. La saison 2 par contre m’avait totalement emmerdé durant toute sa première moitié, ne faisant rien avancer et ne jouant que le fan service, avant un final qui relevait le niveau avec des révélations et un ton plus dramatique. Voilà, et dans la foulée, j’ai découvert l’existence de deux films live, un film par saison. Et voilà que j’embraye donc sur le premier film.

Première constatation, si le film n’est pas totalement honteux, loin de certains gros ratages du genre, il n’évite pas certains pièges, et le tout premier, il tombe dedans dés le début. À savoir, le choix de garder tous les personnages, et de rester fidèle à ce qu’il adapte. Garder une classe de 29 élèves au grand complet dans un film de même pas deux heures, forcément, on se dit que peu de personnages seront exploités. Et c’est bel et bien le cas au final, à l’exception des profs et de deux élèves, tout le reste ne sera là que pour faire acte de présence, et basta. L’autre mauvais point que l’on doit à la fidélité voulue, le rôle du prof, de Koro-Sensei, être ressemblant à un poulpe tentaculaire jaune. Le bon point des séries animées, c’est que chaque personnage, chaque élément étant des dessins, on accepte beaucoup plus facilement des éléments étranges et surréalistes. Sauf que là, film live, et l’équipe a décidé de rester fidèle, et on se retrouve devant un personnage qui fait totalement faux, qui semble tout droit sorti de Roger Rabbit, et ça ne passe pas, du moins pour moi. Pour l’aspect comédie, peut-être, mais pour l’aspect dramatique, impossible de prendre ça au sérieux. Après, le personnage est bien retranscris, et c’est pas mal, mais bon. On nous invite donc à suivre une classe de 28 élèves qui va devoir tuer leur professeur durant leur dernière année. Ils ont une année, où le monstre fera exploser la Terre en Mars de l’année prochaine. Une classe d’étudiants paumés, forcés à devenir des assassins pour le compte du gouvernement, un monstre un brin ridicule, pourquoi pas. Surtout que Hasumi Eiichirô ne livre pas une mise en scène honteuse, loin de là. Il a même quelques bonnes idées et parvient par moment à bien dynamiser certains concepts à l’aide d’écran splités fluides qui ne font pas perdre de temps à l’intrigue, car forcément, réduire 22 épisodes en un peu moins de 2h, il faut couper. En fait, je trouve qu’il a fait du bon boulot avec ce qu’on a mit à sa disposition.

Mais c’est clairement dans le fond que ça coince. À savoir vouloir rester le plus fidèle possible, mais en prenant des libertés par moment dommageables. Quitte à prendre des libertés, autant en prendre dés le début pour rendre le film différent, et donc autant appréciable à ceux qui connaissent que pour ceux qui ne connaissent pas. Là, sur les 28 élèves, on n’en retiendra vraiment que deux (Nagisa et Karma), les profs sont transparents malgré parfois de bons acteurs (Shiina Kippei). Pire, en voulant rester fidèle la plupart du temps, du moins durant 1h30, le film décide de garder les éléments qui marchent le moins en images réelles (comme l’élève Ritsu, intelligence artificielle), voir des éléments assez anecdotiques pour l’intrigue, et changent totalement le dernier acte, soit l’acte le plus intéressant de la saison 1. En gros, l’acte faisant vraiment évoluer les personnages et les rendant conscients de leur capacité est passé à la trappe, préférant un final facile, vite torché visuellement, et surtout sans aucune envergure. C’est lorsque le film doit impressionner et nous quitter sur une bonne impression qu’il se plante totalement, et trahit alors ses personnages et ce qu’ils sont censés être. Comment croire que Nagisa peut-être un assassin mémorable si on ne le laisse pas une seule seconde nous impressionner ? Cela va pour les élèves, mais aussi pour les profs, et pour les antagonistes. Irina la tueuse est là dés le début, et n’a alors plus aucun background pouvant la rendre attachante, ou même crédible. Alors oui, on est loin du ratage attendu, mais quitte à vouloir voir un poulpe enseigner à des cancres à tuer, autant voir la série animée.

Les plus

Plutôt fidèle au début
Une mise en scène sympathique

Les moins

Le professeur faisant un peu trop cartoon
Le dernier acte totalement raté
Peu de personnages développés

En bref : Assassination Classroom est un autre film live qui ne fonctionne pas. Pas totalement honteux, mais ne faisant pas les bons choix, et ne parvenant pas à être crédible dans son aspect dramatique.

6 réflexions sur « ASSASSINATION CLASSROOM (映画 暗殺教室) de Hasumi Eiichirô (2015) »

  1. Dommage ! Par contre je n’ai pas vu le film et rien que pour le fun il faudra que je mate ça. Même si ta critique est négative tu m’as donné envie 😉

    1. Si tu as l’ocaz et ne l’as pas vu, tente plutôt l’anime, qui est sur netflix (même si niveau sous titres, ça merde, parfois durant 3/4 phrases, ça s’affiche plus du tout). L’anime est pas parfaite, mais parvient à avoir un bon équilibre entre le fun et le ton plus sérieux par moment. Comme disait un de mes amis, les mangas, c’est la mort du cinéma Japonais 😀

        1. Ils ont un plutôt gros catalogue, même si bon, j’ai envie de dire qu’il y a un paquet de mauvais trucs dessus 😀 Mais niveau anime, comme j’ai du retard, je peux me rattraper (j’ai Tokyo Ghoul et L’attaque des Titans de côté à voir).

          1. Oui y a beaucoup d’animés. De bons documentaires aussi. Et des séries incontournables (Bates Motel, Master of None, La Casa de Papel pour ma part).

            1. Il y a un peu de tout en gros ^^ (comme je ne regarde aucune série, et bien forcément, je n’ai jamais été dans leur catalogue série 😉 )

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