LEATHERFACE de Alexandre Bustillo et Julien Maury (2017)

LEATHERFACE

Titre original : Leatherface
2017 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h30
Réalisation : Alexandre Bustillo et Julien Maury
Musique : John Frozzell
Scénario : Sean M. Sherwood
Avec Sam Strike, Sam Coleman, James Bloor, Nicole Andrews, Lili Taylor, Finn Jones, Stephen Dorff et Vanessa Grasse

Synopsis : Plusieurs psychopathes s’évadent d’un hôpital psychiatrique au Texas. Le ranger Hartman se lance à leur poursuite par vengeance personnelle, voulant à tout prix tuer la famille Sawyer, qui lui a enlevé sa fille des années plus tôt.

Massacre à la Tronçonneuse, s’il y a bien une saga dans le cinéma d’horreur qui ne veut pas mourir et passe son temps à changer son fusil d’épaule, c’est bien celle là. Tobe Hooper, même s’il n’a jamais relancé un choc digne de ce premier film, avait livré un film unique. Unique et qui aurait du rester unique. Car dés la première suite, qu’il signe lui-même en 1986, il change son fusil d’épaule, et part dans un festival gore et loufoque, l’opposé du premier film donc. Puis la saga passe un temps chez la New Line Cinema qui livre un troisième opus (s’appelant lui aussi Leatherface) qui en terme de narration et tout, est un parfait copier coller du premier opus, mais filmé classiquement. Mécontent, Kim Henkel, coscénariste du premier film, rachète les droits et réalise le quatrième opus en 1994, une catastrophe ambulante, épisode embarrassant, pire de la saga, et véritable leçon sur ce qu’il ne faut pas faire au cinéma, sous forme de remake déguisé. On croyait la saga morte et enterrée, mais voilà que sous la supervision de Michael Bay à la production, Marcus Nispel livre en 2003 un remake. Plutôt inutile, passe partout… Pas si mauvais que ça, même si je ne l’aime pas. Puis voilà la préquelle du remake, que j’avais apprécié elle. Il faut dire que ça me fait toujours plaisir de voir R. Lee Ermey au cinéma, dans un rôle comme souvent d’un agent des forces de l’ordre. Mais le succès ne fut pas là, et quelques longues années passent, avant la sortie de Texas Chainsaw 3D, nouvel opus catastrophique, aux effets 3D ratés, aux CGI dégueulasses, et même pas sauvé par la plastique irréprochable de Alexandra Daddario. Et ce coup-ci, on nous l’a vendu comme une suite de l’épisode original, histoire de bien embrouiller tout le monde. Et 2017, nous voilà avec le dernier opus, qui chronologiquement, veut être une préquelle du film original. Quel bordel !

Ce coup-ci, on nous offre des réalisateurs bien de chez nous, avec Alexandre Bustillo et Julien Maury. Des réalisateurs appréciés, surtout pour leur premier film, À L’intérieur. Car il faut avouer qu’après, Livide, Aux Yeux des Vivants ou leurs sketchs de The ABCs of Death 2, ce n’est pas trop ça. Et pour tout vous avouer, je ne suis déjà pas fan d’À L’intérieur. Oui, c’est sanglant, étouffant, certains moments durs et chocs, mais trop long, et la dernière partie est ridicule au possible. Les voir à la tête du projet ne me mettait pas plus en confiance que ça. Surtout avec Lionsgate à la production derrière (les responsables des Saw). Mais ne crachons pas sur tout, et avouons ce qu’il faut avouer : Leatherface est meilleur que la plupart des tristes opus de la saga. On est encore loin d’une vraie bonne suite… enfin préquelle dans le cas présent, mais on évite la catastrophe. En effet, le scénariste a déjà fait un choix plutôt payant, bien qu’amenant aussi quelques défauts, c’est-à-dire le choix de ne pas faire la même chose. Oui, on commence à connaître le schémas de la saga, à savoir des jeunes qui se perdent, et un tueur nommé Leatherface qui les poursuit armé d’une tronçonneuse pour se façonner des visages humains. Rien de tout ça ici, puisque le film fait le choix de nous faire suivre 4 personnages (bon, 5 en vrai) en cavale après une évasion d’un asile, dont l’un d’eux est le présumé futur Leatherface. L’intérêt est donc de savoir qui. Pas de tronçonneuse donc la plupart du temps, peu d’ambiance poisseuse, excepté pour la scène d’ouverture et la fin, et donc un film prenant des allures de road movie. Voilà qui change la donne. Dans un sens, c’est bien, mais de l’autre, le film perd toute l’identité de la saga, et pourrait donc tout simplement ne rien avoir avec.

Nous suivons donc 4 psychopathes et leur otage, une infirmière toute mimi et aussi développée que les autres personnages, c’est-à-dire pas du tout, qui sont en cavale, pendant que le ranger du coin, le trop rare Stephen Dorff (en même temps, si c’est pour jouer dans des Alone in the Dark, mieux vaut se faire petit après), n’a qu’une idée en tête : tous les buter par vengeance. On aura du côté de la famille du psychopathe Lili Taylor en mère pas très gentille. Bref, le film se découpe en deux parties. La première plutôt courte et clichée dans l’asile, avec tout ce que l’on peut attendre de ce genre d’endroits, avec la gentille infirmière, le docteur qui expérimente sur ses patients, divers psychopathes. On nous met le tout pour provoquer une ambiance malsaine, et autant l’avouer, ça ne fonctionne pas vraiment. Tout est cliché et convenu, mais on reconnaît bien là le style des deux réalisateurs d’ailleurs. C’est gore, ça tâche, ça va vite, ce n’est pas toujours crédible. On évite au moins les scènes gore avec CGI comme dans le précédent film. Puis la seconde partie, avec la fuite, finalement bien plus prenante, bien qu’imparfaite également, avec quelques scènes uniquement là pour choquer (la scène de sexe). Mais là, le métrage se fait déjà plus divertissant, plus rythmé également. Certaines scènes gore font même mal, pour de vrai, puisque le métrage peut enfin se concentrer sur l’important. Bien entendu, ce n’est toujours pas parfait, on aura des scènes gratuites, quelques facilités, des incohérences avec les autres films de la saga. Et si comme je l’ai dit plus haut, on regrette que cette suite n’a finalement peu l’esprit de la saga en lui, c’est au final sans doute salvateur. Ironique n’est-ce pas ? Donc voilà, ce n’est pas franchement bon, mais pas non plus catastrophique.

Les plus

Une histoire qui change
Une seconde partie divertissante
Pas de CGI

Les moins

La première partie
Tous ces clichés
Pas exceptionnel en tout point

En bref : Leatherface n’est pas la catastrophe annoncée, mais n’est pas non plus franchement bon. Un film moyen mais plutôt divertissant. Cliché oui, inutile aussi, incohérent avec le reste, mais qui se regarde.

4 réflexions sur « LEATHERFACE de Alexandre Bustillo et Julien Maury (2017) »

  1. Mais quelle idée d’aller encore chercher des noises aux cannibales texans. Peuvent pas trouver des idées originales à Hollywood ?
    Le Tobe Hooper est un chef d’œuvre dans le jus de son époque, une œuvre singulière qui dit encore beaucoup du monde d’aujourd’hui. Tout ajout, séquelle, prequel et viande hachée ne seront que fioritures n’entretenant rien de commun avec l’œuvre initiale. Le meilleur remake de Texas Chainsaw Massacre a été fait à la fin des seventies et il s’appelle « la colline à des yeux ».

    1. Amusant que tu dises ça, car La Colline a des Yeux, c’est vraiment un film que je n’ai jamais réussi à aimer. Son côté fauché et parfois maladroit ressort à mes yeux beaucoup trop, contrairement au Hooper qui lui tient encore super bien la route aujourd’hui et me met toujours mal à l’aise après autant de visions. Mais on est d’accord par contre, toutes les suites sont inutiles. Le 2 qui a beaucoup de fans, je ne le supporte pas. Le 3 est mieux mais inutile. Le 4 une catastrophe. Je n’aime pas le remake. La préquelle est un peu mieux, j’aime le personnage du shérif mit en avant. L’opus 3D on n’en parlera pas.

      1. Il faut dire que je suis assez fan de Craven, et je trouve que sa variation sur le thème de l’Amérique dégénérée (un thème qui traverse également toute sa filmo) est particulièrement pertinente. Il est vrai que « la colline » souffre un peu avec le temps, mais un bon film reste un bon film (comme un bon livre se savoure avec plaisir même des siècles après sa parution). Le remake d’Aja avait le mérite d’en faire une relecture choc et actualisée, mais sans véritable originalité malheureusement, et avec une fin problématique à mes yeux. Mais c’est un autre débat.

        1. Ah ben voilà, je comprends mieux ^^ Alors que j’ai énormément de mal avec Craven, à l’exception des Griffes de la Nuit, L’Emprise des Ténèbres et dans une moindre mesure, Le Sous-Sol de la Peur (car c’est souvent pas bien loin du grotesque nanar total). Le remake d’Aja, je n’avais pas du tout aimé à sa sortie, depuis je l’ai un peu réhabilité, j’adore la fameuse scène choc de la caravane, mais comme toi, la fin me pose de gros soucis.

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