NO PAIN NO GAIN (Pain & Gain) de Michael Bay (2013)

NO PAIN NO GAIN

Titre original : Pain & Gain
2013 – Etats Unis
Genre : Comédie Policière
Durée : 2h09
Réalisation : Michael Bay
Musique : Steve Jablonsky
Scénario : Christopher Markus et Stephen McFeely
Avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Anthony Mackie, Tony Shalhoub, Ed Harris, Rob Corddry et Bar Paly

Synopsis : Daniel Lugo vit à Miami. Il est entraîneur personnel dans un centre de fitness appelé le « Sun Gym ». Pour Daniel, la forme physique est la chose la plus importante qui soit. Mais son existence ne lui plaît plus et il veut pouvoir accéder à une vie meilleure. Il prépare alors un plan pour dépouiller de tous ses biens l’un de ses clients, un riche homme d’affaires appelé Victor Kershaw. Pour l’aider dans son entreprise, Daniel va demander de l’aide à deux amis : Adrian Doorbal et Paul Doyle. Ensemble, ils vont voler toutes les possessions de Victor Kershaw. Mais cela ne leur suffira pas. Le succès de leur plan les conduira à reproduire leur opération sur d’autres victimes, sans savoir que cela les entraînera dans des péripéties à la fois loufoques et violentes.

Ah Michael Bay ! Un cas à part, un peu comme Roland Emmerich. Un réalisateur que beaucoup aiment détester. Et il est vrai qu’en se penchant sur certains films en particulier de sa filmographie, il semble tendre le bâton. Pearl Harbor, c’était long, pas très crédible, un peu chiant aussi. Bad Boys 2, malgré de bonnes scènes d’action, c’était long aussi, et blindé d’humour lourd pas très subtil. La subtilité et Michael Bay en même temps. Et puis, il y a les Transformers, 5 tout de même ! Alors si certains opus parviennent à divertir et à être des plaisirs coupables, comme le premier et troisième opus, et bien il y a le reste, à savoir le second opus, énervant et irritant, tourné en pleine grève de scénaristes, et le cinquième opus, détestable, brouillon, pas intéressant. Mais quand il veut, Michael Bay peut déjà livrer des films plus divertissants et plus carrés. The Rock avec Nicolas Cage et Sean Connery, certes ça a plus de 20 ans, mais ça reste très sympathique. The Island, même si ça s’épuise vite, ça reste également sympathique. Et puis, depuis qu’il s’est lancé dans les Transformers, il fait parfois des petites pauses dans la saga, livrant ainsi des films plus intéressants et digestes. Il y avait le film de guerre 13 Hours, et il y a ce Pain & Gain, renommé en France No Pain No Gain. Un film où l’on retrouve pourtant au premier coup d’œil ce qui irrite chez Michael Bay, à savoir un côté vulgaire, une mise en scène grotesque, un côté provocateur pas franchement utile. Sauf que No Pain No Gain a un petit atout pour lui, simple pourtant, qui est d’avoir un scénario allant dans le sens de la mise en scène de Bay. C’est basé sur une histoire vraie, mais c’est tellement énorme que ça devient grotesque et vulgaire. Et du coup, le fond s’allie avec la forme, non pas pour livrer un chef d’œuvre (faut pas pousser), mais un film stupide, parfois très drôle, burné, peuplé de personnages hauts en couleur. Et un film où Michael Bay ne peut pas tout faire exploser.

Et oui, No Pain No Gain n’a coûté que 26 millions. Soit le budget le plus bas de la carrière de Bay depuis son premier film, Bad Boys. Ici donc, une histoire vraie, celle de trois bodybuilders pas franchement très intelligents qui décident de se faire un peu d’argent, en kidnappant un riche client de leur club de gym, en lui extorquant tous ses biens et ressources, et en essayant de le tuer. Une histoire totalement folle, où Michael Bay et ses deux scénaristes se servent d’une histoire vraie pour livrer la classique histoire du coup qui tourne mal, mais où les personnages responsables semblent totalement à l’ouest. Daniel Lugo (Mark Wahlberg) se lance dans cette entreprise juste parce qu’il veut une part du rêve Américain. Mais avec des modèles comme Le Parrain ou Scarface, on comprend de suite que ça coince. Paul Doyle (Dwayne Johnson) est le simple d’esprit, ancien détenu, ancien drogué, qui semble au départ le plus sympa de la bande, se refusant à la violence et aux autres magouilles, mais qui en replongeant dans la drogue se retrouvera dans des situations impossibles. Quand à Adrian Doorbal (Anthony MacKie), il apparaît comme celui qui veut juste être bien vu et veut vivre une vie pour laquelle il n’en a clairement pas les moyens (le mariage, la grande maison, le chien). Une équipe de bras cassés qui va kidnapper Victor Kershaw, tenter de tout lui extorquer, en le kidnappant, le tabassant, et en essayant finalement de le tuer. Sauf qu’ils sont bras cassés jusqu’au bout. Le kidnapping en lui-même tourne mal à plusieurs reprises, et on se retrouve à se marrer devant des situations improbables, comme ce kidnapping sur un parking où nos personnages utilisent des déguisements ridicules. Les situations vont loin, avec Paul se liant d’amitié avec sa future victime, Daniel voulant paraitre intelligent mais oubliant les plus petits détails. Et forcément, ça part très rapidement dans tous les sens, les situations les plus folles s’enchaînent les unes après les autres sans nous laisser un temps de répit.

Et s’il est vrai que l’équipe du film prend des libertés avec l’histoire vraie (le coup du barbecue avec des mains humaines, hilarant, mais clairement fictif), ils restent pourtant fidèles à la stupidité générale de l’affaire, puisqu’en réalité, la bande laissera apparemment des preuves irréfutables et écrites de leurs méfaits sur des lieux fouillés par la police, lieux qu’ils autorisent à fouiller, rien que ça. Le côté grotesque de l’œuvre ressort à chaque instant, augmentant même au fur et à mesure, dés que notre équipe croit avoir réussie le coup du siècle, avant de dépenser sans compter et de devoir planifier dans l’urgence la plus totale un nouveau coup. Michael Bay, avec une telle base, peut se faire plaisir, augmentant les traits, en faisant des tonnes dans sa mise en scène, tout en réutilisant certains tics de mise en scène (le classique avion passant à raz des bâtiments, la caméra qui tourne sur 360 degrés dans deux pièces différentes). Mais finalement, là où No Pain No Gain trouve sa plus grande réussite, ce sera dans son casting. Le trio de tête, et en particulier Dwayne Johnson, est énorme et investi, et on retrouve dans des seconds rôles quelque valeurs sûres : Ed Harris (qui revient chez Michael Bay après The Rock) en détective privé d’abord sceptique puis investi, Rebel Wilson en nymphomane sceptique malgré les situations étranges, Ken Jeong en commercial bien WTF, ou encore Bar Paly en fille de l’Est un peu (beaucoup) cruche. Tout le monde est à fond, et avec cette histoire horrible tournée en dérision à coup d’humour noir, ça fonctionne très bien, même si on pourra bien dire que la seconde partie est un peu moins drôle que la première, malgré encore une fois des idées énormes (le barbecue, la tronçonneuse made in China). Quand à Michael Bay, sans prouver son génie puisqu’il ne change absolument rien à son style, il prouve en tout cas que ce même style, il peut fonctionner, mais qu’il lui faut le sujet adéquat pour cela.

Les plus

Une histoire improbable et pourtant vraie
Les acteurs
On se marre beaucoup
Le style Bay convient parfaitement au film

Les moins

Peut-être un peu moins mordant sur la fin 

En bref : Michael Bay livre son meilleur film depuis The Rock, une comédie très noire sur une bande d’incapables qui à force d’en vouloir toujours plus, ne gèrent absolument plus rien. No Pain No Gain est une très bonne comédie, bien noire et bien méchante, portée par des acteurs qui s’amusent.

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