IP MAN 3 (葉問3) de Wilson Yip (2015)

IP MAN 3

Titre original : Jip Man Saam – 葉問3
2015 – Hong Kong
Genre : Arts Martiaux
Durée : 1h45
Réalisation : Wilson Yip
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Edmond Wong, Chan Tai-lee et Jil Leung

Avec Donnie Yen, Zhang Jin, Wenwen Han, Patrick Tam, Karena Ng, Kent Cheng, Bruan Leung et Mike Tyson

Synopsis : En 1959, Ip Man vit à Hong Kong avec sa femme et son deuxième fils. Vivant de ses cours de wing chun, il va se retrouver à protéger l’école de son fils d’un promoteur américain prêt à tout pour acheter le terrain. Il va alors voir apparaître un rival, Cheung Tin-chi, aussi doué en wing chun mais très pauvre.

Malgré des défauts, j’aime beaucoup les deux premiers IP Man, signés Wilson Yip en 2008 et 2010. Mais les films ont lancé une mode, celle des films sur la vie de IP Man. Donnie Yen ne voulait pas revenir au rôle, mais finalement, en 2015, voilà qu’il revient, toujours avec Wilson Yip derrière la caméra, pour un troisième opus se déroulant en 1959 et nous racontant… en fait beaucoup trop de choses. Si les deux premiers n’étaient pas parfaits, avec un IP Man qui se servait de son art de combattre (et donc de vivre) pour vaincre l’envahisseur étranger, le propos était finalement souvent assez resserré pour faire passer la pilule. Avec IP Man 3 malheureusement, on a l’impression de voir trois intrigues très différentes, qui ne se marient pas forcément bien entre elles, voir n’essayent même pas de former un tout homogène, et qui donc, forcément, déçoit et fait ressortir certains défauts. Ceci dit, on ne va pas mentir, IP Man 3 se regarde, clairement. Wilson Yip maitrise toujours aussi bien la mise en scène, les combats à un ou deux moments un poil trop câblés sont toujours aussi bons, tout comme Donnie Yen dans le rôle. C’est donc véritablement le fond qui coince, ces trois intrigues, qui parfois (rarement) se croisent, mais pas plus, et qui du coup, sur un film de 1h45 qui en plus a bénéficié d’un budget bien confortable (36 millions, ce qui est en soit énorme comparé aux budgets des deux premiers métrages), ne trouvent jamais assez de temps à l’écran pour être pleinement développées. C’est bien dommage, cela abaisse le verdict final, déséquilibre le film, fait qu’il ne laissera pas un grand souvenir aux spectateurs, tout en se faisant toujours hautement divertissant pour les raisons exposées plus haut.

D’un côté donc, nous avons une partie dite presque classique, avec un promoteur qui veut racheter une école. Le grand méchant promoteur, forcément étranger, qui veut tout racheter quitte à intimider, frapper, brûler, ou kidnapper des enfants, c’est Mike Tyson, ce qui offre à Donnie Yen la chance de pouvoir l’affronter à l’écran, et avouons le, ça, c’est cool. D’un autre côté, encore plus classique, nous avons l’histoire de Cheung, qui bosse comme taxi, est pauvre, a un fils, et maitrise les arts martiaux, et qui veut prouver au monde qu’il est le meilleur, meilleur qu’IP Man lui-même, et va donc lui proposer un duel. Et pour en rajouter une couche, nous avons donc une troisième intrigue, elle beaucoup plus dramatique, concernant la femme d’IP Man, à qui l’on diagnostique un cancer en phase terminale et donc inopérable, qui se sent délaissée par son mari beaucoup trop occupée par la première intrigue du métrage. En soit, trois intrigues donc, et trois intrigues qui ont toutes du potentiel. C’est cool non ? Mais il aurait presque fallut en faire trois films. Presque car je ne suis pas certain dans ce cas qu’il y ai assez de potentiel pour faire un film entier sur chacune de ces intrigues. En premier lieu, c’est la première intrigue qui a le devant de la scène, et qui après un kidnapping d’enfants amenant un gros fight, se retrouve alors totalement en arrière plan avant d’être tout simplement mise à la poubelle après le combat que le film nous vendait, Donnie Yen contre Mike Tyson. Un combat de trois minutes plutôt sympathique en soit. Comme tous les combats du film, certains étant vraiment bons, et d’autres parvenant encore à impressionner de par la vitesse d’exécution des artistes martiaux. C’est alors les deux intrigues suivantes qui prennent le relais.

La partie dramatique, avec la femme d’IP Man, charmante Lynn Hung, aurait pu tomber très facilement dans un des travers du cinéma de Hong Kong, à savoir l’over dramatisation des événements, et donc, la niaiserie. Tout le monde n’est pas Wong Kar-Wai pour maitriser son sujet après tout. Ce n’est pas le cas, sans doute car le film n’a pas le temps nécessaire pour trop développer cette partie. Certains événements semblent forcés oui, mais on évite clairement le pire. Quand à la dernière intrigue, celle pour mettre en valeur le meilleur dans le domaine martial, elle aurait également pu avoir son propre métrage, même si ces enjeux sont en soit plutôt simplistes. De manière vulgaire, juste savoir qui a la plus grosse, avant que Donnie Yen nous rappelle tout simplement, non pas qu’il gagne haut la main, mais que c’est un art de vivre avec qu’un art de combattre, et qu’être à côté de sa femme compte plus que tout pour lui. Alors qu’il a bénéficié de bien plus de temps pour être fait (5 années séparent ce film du précédent), IP Man 3 semble pourtant avoir eu un production rushée, tout en bénéficiant encore d’un grand soin visuel. Les combats manquent parfois d’enjeux mais restent souvent très bons, les intrigues vont et viennent sans vraiment se développer. L’équipe aurait-elle tout simplement voulue en faire trop ? À force de retarder son tournage (au départ prévu pour 2012), le scénario aurait-il vu de nombreux nouveaux éléments s’ajouter à la liste jusqu’à arriver au résultat final que l’on connait aujourd’hui ? Impossible à dire, mais cela n’a pas stoppé Wilson Yip ni Donnie Yen de nous fournir en 2020 un ultime opus, que l’on nous garantit étant le dernier ce coup-ci, et en profitant pour tourner entre les deux un Paradox très efficace.

Les plus

De bons combats
Des moments dramatiques qui évitent la niaiserie
Trois intrigues, cool non ?

Les moins

Mais 3 intrigues peu développées du coup
Des combats manquant parfois d’enjeux

En bref : IP Man 3 est, comme prévu, largement inférieur aux deux premiers films. Ça reste divertissant et les combats sont toujours bons, mais c’est très bancal.

Une réflexion sur « IP MAN 3 (葉問3) de Wilson Yip (2015) »

  1. Oui il est sympa ce film. Avec un côté exploitation, comparé aux deux premiers (bien meilleurs). Le 4 est le moins bon de la série je trouve. Même si Donnie VS Scott, ça vaut le détour.

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