ALAS PATI: HUTAN MATI de Jose Poernomo (2018)

ALAS PATI: HUTAN MATI

Titre original : Alas Pati : Hutan Mati
2018 – Indonésie
Genre : Fantastique
Durée : 1h22
Réalisation : Jose Poernomo
Musique : Ricky Lionardi

Scénario : Aviv Elham et Jose Poernomo

Avec Nikita Willy, Jeff Smith, Naomi Paulinda, Roy Sungkono, Stefhani Zamora Husen et Maura Inry Gabrielle

Synopsis : Raya, Dito, Rendy, Vega et Jessy sont cinq étudiants à la faculté économique qui tiennent un blog vidéo. Le but étant de toujours faire plus de vue, pour ramasser toujours plus d’argent. La bande décide de partir quelques jours pour se rendre dans une zone forestière isolée appelée Alas Pati, la forêt des morts. Un lieu dont la légende dit que ceux qui ne sont pas autorisés à se reposer dans un monde ou dans l’autre restent. Sur place, l’ambiance est pesante et étrange, et le groupe va tomber sur un étrange cimetière.

Le cinéma Indonésien, passé les œuvres des trois cinéastes les plus en vue et les plus exportés du moment, à savoir Gareth Evans (The Raid) d’un côté, Kimo Stamboel (Dreamout) et Timo Tjahjanto (The Night Comes for Us) de l’autre côté, seuls ou ensembles (Macabre, Killers, Headshot), et bien je ne connais pas des masses. Leur cinéma ne m’attire pas spécialement en dehors de ces metteurs en scène, et mes rares incursions dans le genre se sont souvent soldées par de très solides échecs. Air Terjun Pengantin (2009), Paku Kuntilanak (2009) d’après une légende bien connue sur place, ou encore Pocong Mandi Goyang Pinggul (2011) qui se vantait d’avoir la star Ssha Grey à son casting, et bien c’était très souvent catastrophique. Mais justement, alors que les trois artistes cités ci-dessus prennent de l’importance et tournent avec une plus grande cadence, peut-être bien que la rigueur de leurs métrages allaient vraiment apporter quelque chose au sein de l’industrie Indonésienne. Que leur cinéma horrifique allait enfin se prendre au sérieux et oser aller au fond de leurs sujets sans chuter dans la représentation risible de leurs concepts et légendes. Et c’est ainsi que je me suis procuré plusieurs films en provenance d’Indonésie, récents. Oui, on va en bouffer de l’Indonésien ! Premier film du lot, car pourquoi se casser la tête à choisir quand l’ordre alphabétique fait très bien les choses, Alas Pati : Hutan Mati, aussi connu sous le titre Alas Pati Dead Forest, ce qui ressemble plutôt à un titre international non officiel. Ici, une bande de jeunes (surprise) part dans une forêt réputée maudite (surprise) pour y tourner une vidéo, faire des vues sur internet et donc de l’argent (les cons !). Bon, le film ne va clairement pas briller par son scénario, ou par l’intelligence de ses personnages, qui ne seront jamais attachants. Ce qui va leur tomber dessus, ils l’auront bien cherché !

Se rendre dans une forêt maudite, y trouver un cimetière, un lieu donc sacré, et y faire n’importe quoi en filmant les morts, en se moquant, et même en volant quelques objets, ça a été prouvé depuis des décennies que ce n’est pas une bonne idée dans le cinéma horrifique. Pourtant, je dois bien avouer, durant ces vingt premières minutes, mettant l’accent sur l’ambiance et sur ses splendides décors naturels un peu paumés, Alas Pati parvient à convaincre, et je me suis surpris à être dedans. Un rapide coup d’œil à la filmographie du réalisateur pour me rendre compte qu’il n’en est pas à son coup d’essai, avec une filmographie de 24 longs métrages, dont 4 depuis ce Alas Pati, dont il signe également la photographie. Il sait filmer les montagnes, les rivières, rendre inquiétant une forêt en se servant de ses angles de caméras, de la brume, de quelques judicieux bruitages non invasifs, et de la topographie des lieux. La découverte du cimetière, et les événements qui vont amener à la suite du métrage, et à l’apparition du titre (oui après 20 minutes), le tout est rondement mené, met en confiance. On en redemande. Malheureusement, après un triste événement que je ne voudrais pas spoiler même si la plupart des synopsis le font, dont l’officiel, le film effectue un changement total d’ambiance, en retournant à la ville, et en choisissant la voix de la facilité, en se servant de tous les clichés et poncifs que le genre horrifique Asiatique utilise depuis plus de 20 ans. Apparitions en arrière plan, éléments floutés, sons étranges, jumpscares visuels et auditifs… C’est un véritable festival pas vraiment emballant qui se retrouve alors devant nos yeux. Un peu comme si en resserrant son intrigue à la ville, le réalisateur n’avait plus rien de judicieux à filmer, que son environnement l’inspirait moins, et qu’il se laissait donc aller à la facilité.

Et c’est clairement dommage, car d’une part, cela renforce la qualité de sa longue ouverture, malgré ses personnages pas bien futés, et de l’autre car en réalité, une fois le titre enfin affiché à l’écran, on se rend compte qu’il ne reste qu’une heure au compteur, le film ne durant qu’1h22, ce qui est très bien, ça fait du bien ces films courts qui vont à l’essentiel. Mais entre les jumpscares, les bruits suspects, les lumières qui s’éteignent, les chaises qui bougent toutes seules, les possessions, le tout clairement pas aidé par quelques incrustations bien ratées, lors de chutes par exemple, et bien non, on en vient à espérer vite le final, car il est prévisible comme tout mais pourrait être salvateur. On se doute clairement dés le début des emmerdes que si les personnages espèrent briser la malédiction, il faudra retourner sur les lieux maudits, pour réparer leurs conneries. L’idée est d’ailleurs énoncée plutôt rapidement (des fois, ils réfléchissent)… sauf que lorsque l’idée est lancée, voilà que Raya, le personnage principal, refuse d’entendre quoi que ce soit et prend la fuite… L’artifice de base pour allonger la durée. Bref, vous le comprenez je pense, je ne suis guère emballé, sans pour autant avoir passé un mauvais moment. L’ouverture fait fort, le final est sympathique, et si tout le second acte du film accumule les clichés et facilités de mauvais goût, on ne pourra pas dire que c’est mal filmé ou mal photographié non plus. Et la courte durée du film joue également en sa faveur.

Les plus

La longue ouverture de 20 minutes
Inspiré dés que le film sort du contexte de la ville
1h22 seulement au compteur

Les moins

Moins inspiré dés qu’il est en milieu urbain
La succession d’apparitions et jumpscares
Tout le second acte en fait, pas fameux

En bref : Alas Pati, ce n’est pas un grand film. Ça commence fort, avec sa très longue séquence pré générique prenante et maitrisée, puis ça ne devient clairement qu’une succession de jumpscares et de moments déjà vus, avant un final qui relève un peu le niveau.

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