FATAL TERMINATION (赤色大風暴) de Andrew Kam (1990)

FATAL TERMINATION

Titre Original : 赤色大風暴
1990 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h30
Réalisation : Andrew Kam
Musique : David Wu
Scénario : Lee Man-Choi et Pang Chi-Ming

Avec Ray Lui, Moon Lee, Simon Yam, Phillip Ko Fei, Robin Shou, Chan Cheuk-Yan, Michael Miu, Cheung Chi-Tak et Paul Wong

Synopsis : Des terroristes passent un deal pour une vente d’arme avec un truand local, Ko Mok Fu, qui profite de l’aide d’un douanier corrompu, l’officier Robin Wai. Forcément, la transaction tourne mal, l’inspecteur Jimmy étant sur le coup et un poil tête brûlée. Pour s’en sortir, l’officier Miu Chun Fan passera pour le bouc émissaire, le coupable, au grand désarroi de sa sœur, Moon, et de son mari, tous les deux des anciens des forces spéciales.

Se lancer dans Fatal Termination pour la première fois, 32 ans après sa sortie, c’est le genre de défi qui, je l’admet, me fait un peu peur. Pour des raisons évidentes, tant le film bénéficie d’une petite réputation dans le genre, notamment grâce à une scène, que j’avais déjà pu apercevoir au détour de ce petit site méconnu qu’est Youtube. Et puis, la bête n’est pas non plus simple à trouver, et il ne faudra pas s’attendre à du 4k, ni même de la HD. On fait avec ce que l’on trouve lorsque l’on est un aventurier, et c’est avec un mélange de crainte et d’excitations finalement que je me suis lancé, le même mélange que lorsque j’ai découvert pour la première fois Angel de Teresa Woo, tant lui aussi bénéficiait d’une réputation solide, en plus d’être souvent perçu comme l’œuvre fondatrice du genre Girls With Guns. Mais comme pour Angel, et bien non, la pilule est parfaitement passée. Non pas car Fatal Termination est un film débordant à raz bord d’action de folie, même s’il aura ses moments, mais car il s’agît, ni plus ni moins, que d’un film classique mais bien construit, et qui se suit avec plaisir même lors de ces moments calmes. Car du calme, il y en a, durant sa première heure du moins. Alors attention, il se passe des choses, on aura quelques fusillades, des combats très rapides, une belle poursuite en voiture où les tirs de fusils à pompe décrochent les portières. Mais voilà, un peu comme Angel justement, le film sait ménager ses effets, prendre son temps, et tenter de construire son intrigue de manière solide. Une intrigue basique oui, dans les grandes lignes, avec ce commerce illégal d’armes à feu, ces flics ripoux, l’autre flic teigneux qui ne veut pas lâcher prise, celui que l’on va accuser, et bien entendu, vous l’attendiez, Moon Lee !

Très en retrait durant la première heure cependant, mais encore une fois, même si sa présence est clairement un argument de poids tant la dame, en plus d’avoir du charisme, sait jouer, et sait se battre, cela ne dérange pas. On suit avant tout dans un premier temps son frère, Miu, celui que l’on accuse, et le flic teigneux et tête brûlée, joué par l’inimitable Simon Yam, qui de temps en temps, aime bien avoir quelques seconds rôles aux côtés des stars du Girls With Guns, comme en témoignant sa présence dans la sympathique Sea Wolves aux côtés de Cynthia Khan, métrage renommé Le Sens du Devoir 7 d’ailleurs. Mais je m’égare une nouvelle fois. Et donc, face à eux forcément, il y a des méchants, très méchants, et là le film ne fait pas semblant, puisque l’on a tout de même du bon casting, avec Robin Shou (Tiger Cage 2, ou Mortal Kombat, suivant votre culture) qui balance toujours quelques coups de pieds, même si c’est rapide, et Phillip Ko Fei, à la carrière d’acteur immense, et à la carrière de réalisateur alternant le bon et le beaucoup moins bon, mais qui a toujours une bonne gueule pour jouer les méchants. Un casting solide des deux côtés de la loi, auquel on pourra rajouter un sacré morceau pour l’amateur de nanar, je veux parler bien évidemment de Mike Abbott, alias « Philippe, je sais où tu te caches enculé », chef d’œuvre de subtilité qu’était Hitman le Cobra, film 2 en 1 de Godfrey Ho. Et justement, puisque l’on parle de ce bon vieux Mike, il faut bien noter qu’ironiquement, c’est à partir de son apparition que ce qui ne nous apparaissait que comme un petit polar classique mais bien mené, et malgré tout assez noir, se transforme en film enragé.

Car oui, Mike Abbott, quand il kidnappe la fille de Moon Lee, il ne fait pas semblant, donnant ainsi la fameuse scène culte, où il tient la fillette par les cheveux, hors de la voiture, qui roule, pendant que Moon Lee essaye de la sauver, sautant sur le pare-brise du véhicule en marche, parvenant même à la briser, et restant accrochée, même dans les virages serrés, en se tenant à la cravate du conducteur. Du grand art, pour de la cascade dangereuse, car bien que les plans soient en accélérés, et bien, ça ne change rien à la nature impressionnante et folle de la scène. Et à partir de là, Fatal Termination ne s’arrête plus un seul instant, il enchaîne les combats, fusillades, mises à morts, avant un final qui nous offre fusillades, lance roquettes, hélicoptères, poursuite en voiture, et l’intégralité du casting bien heureux de se tirer dessus et de se foutre sur la gueule, en criant, en pleurant sa rage. Il faut dire aussi que si la première partie du récit savait se faire noire, lorsque le film passe la seconde niveau action, il le fait aussi niveau noirceur, si bien qu’on se demande parfois jusqu’où il pourra aller, et au final, et bien qu’est ce que ça fait du bien de toujours pouvoir découvrir ce genre de bobines tant d’années après. Alors oui, évidemment, ce n’est pas parfait, les amateurs d’arts et essais pourront gueuler sur la finesse du scénario, les amateurs de films musclés pourront toujours se plaindre que l’action est rare durant la première heure. Mais pour moi, ça reste avant tout un polar solide, qui se change en gros film d’action nihiliste en chemin, et qui peut se vanter en plus d’avoir sans doute une des meilleures prestations de Moon Lee, aux côtés de New Kids in Town et de A Serious Shock ! Yes Madam ! (oui le film n’est pas exceptionnel, je parle juste de jeu d’actrice là).

Les plus

La fameuse scène culte !
Une première heure sympathique
Un polar bien noir
L’action qui ne s’arrête plus quand ça démarre
Moon Lee à fleur de peau
Le casting de manière générale, solide

Les moins

Mais une première heure avare en action
Scénario plaisant mais qui reste simpliste
La qualité du DVD

En bref : Fatal Termination a sa réputation, et si on n’affirmera absolument pas qu’il est le meilleur film d’action made in Hong Kong, il demeure par contre un polar noir très efficace, avec une poignée de scènes d’action qui impressionnent, et un ton nihiliste assez surprenant.

6 réflexions sur « FATAL TERMINATION (赤色大風暴) de Andrew Kam (1990) »

    1. Entre lui et Anthony Wong, tu as une chance sur deux de les voir dans un film HK tellement ils ont carburés, avec des carrières qui doivent facilement chiffrer dans les 250 films…

    1. Si ça peut te rassurer, je les découvrais également là avec ces films. Beaucoup de lacunes en cinéma HK, mais c’est ça aussi qui est bon, d’avoir encore pleins de bons films à découvrir. Même si ça doit se voir à mes captures, la qualité des copies est parfois discutables, et en enchaîner deux sur une grande TV, ça pique parfois un peu les yeux. IL faut espérer que l’éditeur Spectrum s’en occupe un jour, surtout que ces films là, c’est clairement dans leur ligne directrice !

    1. Une telle cascade aujourd’hui, avec les syndicats, la sécurité, les parents qui ne seront probablement (sûrement) pas d’accord, oui ça me paraît très compliqué à refaire !
      Une scène qui reste et restera un vestige d’un passé osé !
      Et une enfant traumatisé à vie, vu que deux ans plus tôt, elle jouait la fille de Yuen Biao dans ON THE RUN 😀 haha

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