DRUNKEN MASTER III (醉拳III) de Lau Kar-Leung (1994)

DRUNKEN MASTER III

Titre Original : Zeoi Kyun Saam – 醉拳III
1994 – Hong Kong
Genre : Arts Martiaux
Durée : 1h31
Réalisation : Lau Kar-leung
Musique : Mak Chun Hung
Scénario : Stanley Siu

Avec Andy Lau, Michelle Reis, Willie Chi, Simon Yam, Lau kar-leung, Adam Cheng, Gordon Liu et William Ho

Synopsis : En Chine, au début du xxe siècle, la secte du lotus blanc complote pour porter le sinistre empereur mandchou Yuan Shikai sur le trône d’empereur de Chine. Cependant, il doit pour cela recevoir l’anneau de jade possédé par sa fiancée, la princesse Sum-yuk. La Secte envoie donc Yeung Kwan récupérer celle-ci. Mais Yeung est en fait un chef rebelle travaillant pour Sun Yat-sen. Il enlève Sum-yuk et trouve refuge dans le dispensaire Po Chi Lam dirigé par Wong Kei-ying et son fils à la santé fragile, Wong Fei-hung. Par la suite, ce-dernier rejoint la cause de Yeung et Sum-yuk. En cours de route, il apprendra la technique secrète de la boxe de l’homme ivre auprès du vieux maître Oncle Yan.

Lau Kar-leung, aussi appelé Liu Chia-liang, c’est, enfin, c’était un réalisateur et chorégraphe culte. La 36ème Chambre du Shaolin et ses suites, c’est lui. Même dans les années 80, alors que le cinéma de Hong Kong change, il livre encore quelques bons métrages, bien que trop souvent encrés dans ce que la Shawn Brothers faisait dans les années 70, et bien qu’il s’essaya, souvent sans briller, aux genres qui fonctionnent à ce moment là, en signant un Mad Mission 5 catastrophique en 1989, ou la même année, un Tiger on the Beat sympathique avec Chow Yun-Fat. Les années 90 auraient pu le remettre sur le devant de la scène, lorsqu’en 1994, il réalise Combats de Maître, alias Drunken Master 2, mettant en avant Jackie Chan. Sauf que l’expérience ne fut pas de tout repos, les deux hommes ne s’entendent pas sur la direction du film, de l’action, et Lau Kar-leung quitte le projet. Ou est viré par Jackie Chan, on ne sait pas trop. Le réalisateur décide alors de prendre en quelque sorte sa revanche, en faisant dans son coin un Drunken Master 3, qui sortira d’ailleurs la même année que le second. Pas de Jackie Chan donc, Wong Fei Hung sera joué par Willie Chi, et une toute nouvelle histoire à base de la secte du lotus blanc, d’empereur, de rebelles, de bague en jade et de… ouais c’est de la merde ! Ouais, c’est triste à dire de la part d’un ancien réalisateur culte, et surtout du fait que son film est censé être une revanche, de prouver que sa vision était mieux, mais dieu que c’était mauvais. Mais pas mauvais dans le sens où la mise en scène est horrible, que la photographie est dégueulasse, que le montage est aux fraises, que les acteurs sont des inconnus absolument pas doués, non. C’est sans doute ça le pire. On a quelques acteurs connus, une base d’intrigue pas plus mauvaise qu’ailleurs, mais rien ne parvient à intéresser.

Son histoire par exemple, ça commence simplement, comme dans beaucoup de bobines HK vous me direz, avec ces rebelles qui veulent renverser le gouvernement et kidnappent donc la future reine. Ils vont la cacher, tandis que l’armée est à leur trousse. Pas plus mauvais qu’ailleurs. Au casting, on a tout de même Andy Lau et Simon Yam pour les têtes les plus connues, le réalisateur lui-même reprend un rôle plutôt similaire à celui de Drunken Master 2, et la présence féminine obligatoire nous offre une ravissante Michelle Reis déjà vue il y a peu dans Histoires de Fantômes Chinois 2. Mais les personnages manquent de profondeur, de charisme, d’intérêt. Enfin, pour le charisme, non, pas Michelle Reis, elle est sublime. Les chorégraphies des scènes d’action, elles sont en soit hyper sympa, et à la même époque, oui, on a vu mieux, il y avait Drunken Master 2 la même année, mais on a aussi vu bien pire dans des bobines fauchées et opportunistes. Alors pourquoi ça ne marche pas ? Difficile à dire, un concours de circonstances peut-être. Le fait que le réalisateur ne parvienne absolument jamais à nous intéresser à ce qu’il veut nous raconter. Le fait que son intrigue soit donc peu intéressante si bien que parfois, on perds le fil alors que c’est simple comme pas possible. Le fait qu’en milieu de film, le réalisateur fait s’arrêter ces personnages dans une maison où lui-même réside et que l’intrigue se met soudain en pause pendant 30 minutes pour rien ne va pas aider, car c’est là que l’on décroche totalement. Juste après une des scènes les plus sympathiques du film, à savoir un combat dans un bus, en mouvement donc, entre notre héros joué par Willie Chi et un Simon Yam jouant un personnage bien efféminé, comme il semble les apprécier (il le faisait déjà dans Full Contact de Ringo Lam deux ans plus tôt).

Cette scène, elle est réussie grâce à ces chorégraphies, mais elle amène à un des autres gros soucis du film, à savoir son humour, totalement à côté de la plaque et qui ne fonctionne jamais. Simon Yam qui en fait des tonnes, ça ne fait même pas rire, un comble. Et si je vous parlais de chorégraphies malgré tout sympathiques, il faut avouer que là aussi, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dents tant les combats sont rares et espacés. Si bien que sur 1h30, je ne retiens que le combat du bus mi-parcours, puis le combat final, bien que celui-ci ai des idées dispensables dirons nous, comme un Wong Fei Hung qui débarque en faisant du skate, et ces méchants très méchants masqués de manière risible. Et au-delà de ces deux scènes, c’est l’ennui le plus total qui pointe le bout de son nez durant tout le film. Seul rayon de soleil du reste du film, Michelle Reis, son sourire, son joli minois, et c’est tout. Son personnage est d’ailleurs véritablement un des seuls à avoir droit à une évolution psychologique durant tout le métrage. Mais un bon personnage, quand il n’est même pas central, ne peut pas sauver un métrage du désastre. Car Drunken Master 3, c’est bien un désastre de quasi tous les instants. Un bon remède contre l’insomnie par contre vu que ce qu’il s’y passe n’est guère passionnant.

Les plus

Deux combats bien chorégraphiés
Michelle Reis

Les moins

Intrigue souvent brouillonne
Jamais intéressant
Andy Lau et Simon Yam finalement très en retraits
Des combats super rares
L’humour à côté de la plaque

En bref : Oui, voilà, circulez, restez sur Drunken Master 2, plus drôle, aux combats plus nombreux, plus vifs, aux personnages plus marquants, et oubliez cette suite qui n’en a que le nom.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ There are two well made fights
♥ Michelle Reis, lovely as always
⊗ The plot is often messy
⊗ Never interesting
⊗ Andy Lau and Simon Yam are finally not so much in it
⊗ Fights are rare
⊗ Never funny even if it tries a lot
Nothing to see, you can go back to Legend of the Drunken Master, better made, with more great action sequences, better characters, better everything, and you can forget this Drunken Master 3.

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