EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE de Dan Kwan et Daniel Scheinert (2022)

EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE

Titre Original : Everything Everywhere all at Once
2022 – Etats Unis
Genre : Comédie / Science Fiction
Durée : 2h19
Réalisation : Dan Kwan et Daniel Scheinert
Musique : Son Lux
Scénario : Dan Kwan et Daniel Scheinert

Avec Michelle Yeoh, Stephanie Hsu, Ke Huy Quan, James Hong, Jamie Lee Curtis, Tallie Medel, Jenny Slate, Harry Shum Jr., Biff Wiff et Sunita Mani

Synopsis : Evelyn Wang est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et croule sous les impôts… Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde mais aussi préserver la chose la plus précieuse : sa famille.

Everything Everywhere All at Once, c’est le film qui sort presque de nulle part, mais surtout le film dont tout le monde parle depuis des mois. Des avis positifs partout, 8.3 de moyenne sur imdb (et encore, c’était 8.4 il y a peu, devant l’immonde Spider-Man No Way Home, yeees), 95% sur Rottentomatoes, 89% en ce qui concerne le public. Un film qui met donc presque tout le monde d’accord. Presque, car la proposition des Daniels, à savoir Dan Kwan et Daniel Scheinert, elle n’est clairement pas pour tout le monde, et quiconque connait le précédent métrage des deux réalisateurs devrait donc s’en douter, puisqu’on leur doit l’étrange Swiss Army Man. Mais revenons donc à nos moutons, nous sommes en 2022, et le mot qui est à la bouche de tout le monde (à part « à bat Macron » ou « Enfin on peut voyager partout »), c’est le fameux multiverse, ce concept dont le monde ne veut pas, mais que Disney nous force quand même au travers de la gorge, élément annoncé depuis de lustres, mais qui cette année explose donc avec le film Doctor Strange, un film qui divise d’ailleurs. Comme toute cette phase du MCU, mais ça, je l’ai déjà dit sur mon texte sur Spider-Man. Et là où l’on sait pertinemment que Marvel et Disney resteront à la surface du sujet, car il ne faudrait ni choquer le public, ni le faire trop réfléchir au risque de perdre des spectateurs, les deux Daniels débarquent donc comme ça avec leur métrage de 2h19, mettant en scène une famille Chinoise vivant aux Etats Unis et portée par la mère, Michelle Yeoh (qui était justement dans le MCU l’année précédente avec Shang Chi). Une famille classique, avec les soucis de couple entre les parents, le grand-père qui est en fauteuil roulant, la fille un peu rebelle et en plus sortant avec une personne du même sexe, et les soucis que l’on a tous dans notre vie : les taxes, les impôts, l’administration, tout ça…

Oui, je dois l’avouer, durant les 20 premières minutes du métrage, je me demandais pourquoi tout le monde parlait autant de ce film, tant on semble naviguer dans le drame familial social tout ce qu’il y a de plus classique, alternant l’anglais et le chinois, qui va vite, qui est sympathique, mais qui n’est pas spécialement ce que l’on pouvait attendre de lui. Puis tout bascule, le spectateur plonge dans l’inconnu avec Michelle Yeoh, sans point d’accroche, sans bouée de secours, et là, Everything Everywhere All at Once est un voyage, une invitation originale dans un multiverse qui n’a strictement rien à voir avec la proposition de Disney, une proposition où l’absurde côtois le débile, le vulgaire côtois le génie, les combats côtoies le mélodrame. Un univers où les deux réalisateurs, s’occupant également du scénario, semblent n’avoir absolument aucune limite, si ce n’est celle d’en donner aux spectateurs pour son argent, en allant à 100 à l’heure, en blindant le métrage de facilement une idée par plan, quitte à l’épuiser. Car oui, ça dure bel et bien 2h19, et malheureusement, en dire plus serait quelque peu cruel envers un métrage contenant autant d’idées. Mais les deux réalisateurs nous entrainent dans la folie, dans un mélange de genre qui repousse toujours des limites, et implémentent dans leur métrage des scènes clairement destinées à devenir cultes par la suite. En tout cas, pour moi, c’est instantanément le cas tant certaines séquences m’auront fait éclater d’un rire sincère, et surtout, inattendu. Car c’est bien là que le métrage excelle, c’est que l’on n’a jamais la moindre idée de ce qui va nous attendre par la suite. Alors oui, sans trop en révéler, nous savons tous, puisqu’il s’agît du synopsis officiel, qu’il y est question de multiverse, que Michelle Yeoh verra d’autres elles, d’autres possibles vies en fonction de ses choix.

Et limiter l’approche du spectateur à cet élément est amplement suffisant. Il est clair par contre que certains pourront, comme moi, lever un sourcil sur le début volontairement trompeur, et donc, non, il ne faut pas abandonner la vision, il faut donner une chance au métrage. Et dans le même ordre d’idées, il faut néanmoins prévenir immédiatement que le métrage traite certes de certains sujets avec justesse, mais que les deux réalisateurs sont également des sales gosses qui ne reculeront pas devant des idées pouvant paraitre ridicules au commun des mortels. Mais sérieux ou pas, ridicule ou pas, le travail a été fait lui avec sérieux, que ce soit au niveau du montage, des chorégraphies car oui action il y a, de l’humour et oui il y en a énormément, mais aussi des effets spéciaux, ce qui fait encore un peu plus halluciner lorsque l’on apprend que l’équipe qui s’est occupée des effets visuels n’était constituée que de neuf personnes, dont les deux réalisateurs, formés sur le tas via des tutoriaux sur le net. Certains trouveront certains moments trop vulgaires, ou trop gratuits. En ce qui me concerne, j’ai accepté ce simple élément qui fait intégralement parti de l’univers. Ce fut le plus souvent un délice. Non, finalement, et je ne suis pas le seul à avoir souligné ça, mais le métrage déborde tellement d’idées qu’il paraît finalement un peu trop long, notamment dans son dernier tiers, qui s’éternise un peu pour une morale un peu simpliste et que l’on aurait aimé éviter en réalité. Malgré cet élément, le métrage est une réelle bouffée d’air frais, qui donne en plus un rôle de premier ordre à Michelle Yeoh, et où l’on retrouvera également une Jamie Lee Curtis qui a l’air de s’amuser comme une petite folle. Du coup, je conclurais en criant : Raccaccoonie !!!!!!

Les plus

Des idées à la seconde
Des moments destinés à devenir cultes
Michelle Yeoh, parfaite dans son rôle
Souvent très drôle

Les moins

Un dernier tiers qui s’éternise un peu dans le mélodrame

En bref : Malgré sur le papier son concept dans l’ère du temps, rien ne nous a préparé à ce que le métrage nous met devant les yeux, et il est probable que l’on ne reverra pas de sitôt un métrage osant autant de choses, partant dans autant de délires, et qui parvienne à nous surprendre autant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ An idea every second
♥ Some scenes will become cult
♥ Michelle Yeoh, perfect
♥ Often very funny
⊗ The last part, a bit too long, and going too much into melodrama
Despite its idea everyone know nowadays (the multiverse), nothing can prepare you for what the film will show you, and we can bet we won’t see a movie like this one before long, because it tries many things, it goes everywhere, it’s surprising, and it’s funny.

2 réflexions sur « EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE de Dan Kwan et Daniel Scheinert (2022) »

  1. Mauvais pour moi, mais tellement mauvais… Incroyable. Il y aurait aussi beaucoup de choses à dire sur le fond, mais maintenant ça devient difficile car il faut rester politiquement correct (et en faisant ainsi visiblement ça rapporte des Oscars).

    1. Comme je t’ai dit, j’ai beau avoir aimé, les défauts sont là, et évidents. Trop long, dernière partie trop larmoyante, parfois juste trop de tout (de délires, d’explications). Mais pour les oscars, là on est quasi tous d’accord, c’est incompréhensible. Je ne comprend pas pourquoi tous ces prix, et pourquoi au final un tel engouement pour ce film. L’année dernière en plus, j’avais préféré THE NORTHMAN (oui sujet à débat aussi, mais il a fonctionné sur moi lui pour le coup) et BLONDE, qui a lui été nominé au razzie awards, incompréhensible (enfin oui et non, juste, film polémique, qui a été détesté par certains pour son côté malsain, donc hop, aux razzies, plus facile).

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