FIST OF POWER (南拳北腿) de Leung Tak-Wah (1995)

FIST OF POWER

Titre Original : Nam Gek Buk Teui – 南拳北腿
1995 – Hong Kong
Genre : Série
Durée : 20 épisodes de 45 minutes
Réalisation : Leung Tak-Wah
Musique : Luo Jun-Hai
Scénario : Wu Zhao-Tong

Avec Fan Siu-Wong, Moon Lee, Vivian Leung, Evergreen Mak, Gwok Tak-San, Chen Hung-Lieh, Patrick Tam, Wang Wei, Cheung Wang-Wai, Johnny Wang et Derek Kwok

Synopsis : Une série parlant de la rivalité entre les arts martiaux du Sud et du Nord, les poings du Nord et les jambes du Sud.

Après avoir vu la quasi intégralité de la filmographie de Moon Lee, dont certains extrêmement rares ou dans des qualités plus que douteuses pour les yeux, vous pensiez que c’était terminé ? Vraiment ? Laissez-moi donc vous présenter Fist of Power, une série de 20 épisodes diffusée en 1995, au départ sur TVB Jade dés le 10 Avril 1995, puis rediffusée sur TVB, ce qui me permet donc ici d’en parler. Avant toute chose, il va falloir que je vous avoue avoir vu l’intégralité de cette série, malheureusement sans aucun sous-titre disponible, et donc que ma compréhension des subtilités de l’intrigue m’échappe forcément, tout en parvenant à en comprendre les grandes lignes. Car l’intrigue, dans ces grandes lignes justement, elle est simple, pas nouvelle, et on en a encore revu des films avec une intrigue similaire depuis. Mais si, vous savez, la rivalité entre écoles d’arts martiaux. Il y avait même ça dans IP Man 3. D’ailleurs, cette série, Fist of Power, a également un point commun avec le film mettant en avant Donnie Yen : elle s’inspire de faits réels, et surtout, d’une personnalité réelle, à savoir le père de Wong Fei Hung. Là tout de suite, vous connaissez. Wong Kei Ying donc, joué par Terry Fan, et qui pratique les arts martiaux du Sud, et va très rapidement être confronté à Moon Lee, pratiquant les arts martiaux du Nord. Mais comme il faut tenir 20 épisodes, durant chacun 45 minutes malgré tout, on a droit à des trahisons, des vengeances, de nombreux affrontements, une secte douée en kung-fu, des amours impossibles…

Bref, tous les éléments indispensables et très souvent rattachés aux Wu Xia Pian. Est-ce que ça marche ? Il y a du bon, voir du très bon, et du beaucoup moins bon. Et en réalité, la vision du premier épisode permet déjà de cerner ce qui fonctionne, et ce qui fonctionne moins dans la série. Certains défauts qui sont même plutôt dommageables, puisqu’ils viennent ternir quelques qualités. On pourrait parler par exemple de la reproduction d’époque, plutôt solide et intéressante. Costumes, décors, des dialectes différents suivant l’origine des personnages (et donc la présence parfois de gros sous-titres Chinois sur l’image), il y a un vrai travail visuel derrière malgré un budget probablement limité, télévision oblige. Il est donc dommage que la photographie du film soit le plus souvent très terne et ne mettent pas franchement en valeur les différents éléments cités plus haut. Ça, c’est pour l’univers. Mais ce numéro d’équilibriste entre qualités et défauts se poursuit également sur tout le reste. Le mixage sonore est plutôt bon, donnant un tout homogène entre bruitages, dialogues et musiques, mais parfois, la musique en fait des caisses pour surligner un élément déjà compris par le spectateur.

Certains acteurs sont sobres et dans le bon ton, alors que d’autres vont en faire des tonnes. D’ailleurs, parlons-en des acteurs, puisque deux sortent du lot. Le premier, l’éternel Ricky de Story of Ricky, Fan Siu-Wong, est plutôt fidèle à lui-même. Par moment, il en fait donc trop, mais par contre, il a enfin une série (à défaut d’un film) qui met ses capacités en avant, et ce assez souvent, sur toute la durée. Un bon point pour lui. Quant à Moon Lee, et bien rien de surprenant, elle se donne toujours à 200%, que ce soit dans l’action et dans le reste, et le scénario veut justement jouer sur le côté tragique de son personnage. Une bonne chose, lui permettant de s’exprimer autrement qu’à coups de pieds dans la gueule, même si des patates, elle va en distribuer, des tas. Nous sommes en 1995, la fin de sa carrière au cinéma est là (Little Heroes Lost in China la même année), et l’actrice se focalisera alors sur la danse (malgré oui, la série Fist of Hero en 1999 et le film Only the Way en 2008), mais elle donne tout ce qu’elle a, autant dans les scènes dramatiques que d’action, et tant mieux, le spectacle est donc assuré, surtout qu’il serait donc temps de parler à la fois du scénario, et de l’action. Le scénario donc a de bons points pour lui, notamment le fait que la série n’est pas avares en rebondissements. Tout ne fonctionne pas, certains éléments semblent être un peu là pour permettre à la série de durer ses 20 épisodes, alors que d’autres éléments semblent avancer volontairement plus doucement, mais le scénario tente de brasser divers thèmes, de varier les situations, ce qui amènera, forcément, des combats, des démonstrations d’arts martiaux, des duels, et que tout cela, c’est très fréquent.

Rien que sur le premier épisode par exemple, on notera facilement la présence de 5 ou 6 combats… sur 45 minutes donc. Généreux. Les chorégraphies sont d’ailleurs plutôt sympathiques et variées, et les combats seront parfois à un contre un, ou à un contre dix. On aura même quelques combats se servant allégrement de l’environnement pour varier ses chorégraphies. Pour un produit pour le marché de la télévision, je ne m’attendais en réalité pas vraiment à ça, et ce fut une bonne surprise, même si même là, tout n’est pas parfait. Notamment car par moment, le montage fait des choix étranges. On le remarque aussi d’entrée de jeu, avec le premier combat mettant Fan Siu-Wong contre une dizaine d’adversaires en intérieur. Le combat est plutôt long, les chorégraphies bonnes, le tout est varié, puisque ça commence aux poings, avant de partir au sabre… Mais le montage parfois coupe étrangement entre les plans. Parfois, notre héros enverra 3 ennemis au tapis, gros plan sur le regard d’un autre acteur, et le voilà déjà en train de frapper une série de trois ou quatre nouveaux ennemis autour de lui. Comme si certains adversaires se téléportaient, et que le montage, conscient qu’il manque des plans, utilise des plans divers et variés pour relier le tout. Mais ça en réalité, on le pardonne, face à la générosité de l’ensemble, et aussi face aux compétences martiales du casting.

Et ce même si parfois les chorégraphies se laissent aller à quelques fantaisies improbables défiant les lois de la gravité. Heureusement, ça reste rare, mais ça surprend toujours, notamment quand après un premier épisode sobre, le second débute par un combat qui ne recule devant aucun coup impossible. Ce que l’on pardonnera moins, ce sera les romances, impossibles elles aussi, que la série met parfois en avant, tant elles semblent parfois peu crédibles, et donc un brin artificielles. Et ça, c’est un souci d’écriture, comme souvent plus difficile à pardonner quand on prend en compte la durée totale de la série. Et c’est dommage. Il est possible que l’absence de sous-titres m’aura tronqué la compréhension de ces romances cependant, il faut l’avouer… Par contre, pour les fans de Moon Lee, ou tout simplement pour ceux qui aiment les bons combats, il y a de quoi faire sur la durée aussi. Et ceux qui n’auront pas la patience de voir la série dans son intégralité peuvent se rassurer, si ce que vous voulez, c’est voir l’actrice se battre, quelques vidéos sur youtube pourront répondre à vos besoins ! De toute façon, vu que les chances de voir débarquer la série en France ou même aux Etats Unis avec des sous titres est plus que proche du néant, cela restera probablement la seule possibilité.

Les plus

Hyper généreux en combats
Un casting qui fait plaisir
Costumes, décors, acteurs, rythme, il y a du budget

Les moins

Parfois, ça se traine un peu, entrainant des longueurs
Trop de romances impossibles

En bref : Fist of Power est, pour l’amateur, une belle curiosité, de par son casting notamment, mais surtout par sa générosité, les combats étant certes courts mais très nombreux tout du long. Malgré tout, sur 20 épisodes, c’est trop long et ça semble allongé artificiellement parfois.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Very generous in fights and action scenes
♥ A pleasant cast
♥ Costumes, sets, actors, rhythm, there is a nice budget
⊗ Sometimes it drags a bit
⊗ Too many impossible romances
Fist of Power is, for the amateur, a great curiosity, due to its cast in particular, but above all by its generosity, the fights being shorts yes, but there are so many, during all episodes. Still, over 20 episodes, it’s too long and it seems artificially lengthened at times.

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