100 YEN LOVE (百円の恋) de Take Masaharu (2014)

100 YEN LOVE

Titre Original : Hyakuen no Koi – 百円の恋
2014 – Japon
Genre : Drame
Durée : 1h53
Réalisation : Take Masaharu
Musique : Kaida Shogo
Scénario : Adachi Shin

Avec Andô Sakura, Arai Hirofumi, Inagawa Miyoko, Koide Saori, Uno Shohei, Sakata Tadashi, Okita Hiroki et Itô Yôzaburô

Synopsis : Ichiko, âgée de 32 ans, vit toujours chez ses parents, sans aucune activité constructive, jusqu’à ce que sa petite sœur récemment divorcée décide de revenir y habiter aussi avec son jeune fils. La cohabitation entre les deux sœurs se passe mal et Ichiko finit après une dispute par quitter brutalement le domicile, et doit prendre un petit boulot de nuit dans un « 100 Yen shop » pour subvenir à ses besoins. Elle se prend d’affection pour Yuji, un boxeur qui s’entraine à proximité, et passe régulièrement au magasin acheter des bananes. Elle se rapproche petit à petit de lui, et finit par se trouver entrainée elle-même dans le monde de la boxe.

Il est toujours bon d’être surpris par un film, même si dans le cas de 100 Yen Love, sa réputation le précédait, ayant remporté de nombreux prix en festival, et ayant même eu droit à quelques projections, ici, en France. Certes, en festival ou à la maison de la culture du Japon, mais tout de même ! Néanmoins, oui, cela reste bon de se lancer dans un film et d’être surpris, au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire et de ses personnages, pour passer dans des genres ou styles différents. Car on pourra en rire, mais tout débute comme si l’on regardait un drame français traditionnel. Vous savez, ces drames qui veulent nous montrer toute la misère du monde et qui souvent s’acharnent à mettre en avant des personnages dans des situations bien pires que nous. C’est ainsi que l’on fait la connaissance d’Ichiko, joué par la talentueuse Andô Sakura. 32 ans, mais sans emploi, vivant toujours chez sa mère et passant ses journées à… ne rien faire basiquement. Enfin si, à défoncer son neveu à des jeux vidéo, pendant que sa sœur, divorcée, aide au commerce familial, elle. Forcément, la situation explose rapidement entre les deux sœurs, et Ichiko décide de quitter la demeure familiale pour vivre sa vie. Et pour ça, ça veut dire, trouver un emploi, se bouger enfin, sortir de son petit confort quotidien, changer, grandir en fait. Et 100 Yen Love, bien que le drame ne quitte absolument jamais le récit, et bien finalement, c’est un film qui donne assez la patate. Grâce à quelques situations over the top, grâce à la détermination et la motivation d’Ichiko, qui passe rapidement donc de fille qui ne se bougerait pas le cul même si sa maison était en feu à travailleuse dans une boutique vendant des articles à 100 yen, puis à boxeuse.

Oui, je grille quelques étapes en vous racontant tout ça. Car le tout est parsemé de petits rebondissements, parfois amusants (cette vieille dame passant tous les soirs récupérer les produits périmés même si le patron du magasin est contre), parfois beaucoup moins amusants avec ce collègue lourd qui veut absolument se faire Ichiko. Et puis, il y a la rencontre avec Yuji, qui passe tous les jours acheter des bananes, et qu’Ichiko va épier à la salle non loin de là, où il s’entraîne. Car Yuji est boxeur. Et petit à petit, Ichiko va se retrouver dans le milieu, pour avancer dans sa propre vie, pour se défouler, faire sortir sa propre rage, mais finalement, aussi pour se dire, après un possible match, que tout va bien, lorsque les boxeurs venant de s’affronter finalement se serrent dans leurs bras. Oui, plus qu’un drame, plus qu’une comédie, c’est finalement le récit de l’émancipation du personnage qui compte, qui mélange les genres avec une certaine justesse. Tour à tour, on aura de la comédie, parfois ironique, parfois extrêmement noire, puis du film dramatique, voir même social, avant de plonger dans le film sportif. Le film évolue, constamment, dans le seul but de faire évoluer son personnage principal, qui passe d’hikikomori (ces gens qui ne sortent pas de chez eux et n’ont aucune ambition, aucune envie de faire quelque chose de leur vie) à employée à boxeuse. Et cette évolution, on la trouve pour tous les personnages. Ichiko va craquer pour Yuji, boxeur dépressif, les deux vont se rapprocher, et avec ce simple contact, ce simple besoin d’amour, ou de reconnaissance, ou les deux en fait, ils vont tous deux évoluer, et Yuji va également dans un sens prendre sa vie en main, en cherchant de nouveaux emplois, et finalement, sa voie va l’éloigner d’Ichiko. Cette évolution, on la remarque aussi dans les personnages secondaires, de manière bien moins positive d’ailleurs, avec ce collègue de travail qui au départ, semble être juste le mec relou qui nous suit partout et espère être drôle dés qu’il ouvre la bouche.

Et qui, finalement, dés qu’on lui en donne l’occasion, montre un visage beaucoup plus sombre et torturé, et même flippant. Et si 100 Yen Love fait très bien les choses, il faut également avouer que ce qu’il propose, ce n’est pas nouveau. Le film parvient à marquer, notamment grâce à une certaine justesse dans son propos, à quelques moments amusants, et clairement grâce à Andô Sakura, investie à tous les niveaux dans son personnage, même physiquement (les scènes de boxe sont très réussies), mais cette histoire de looser qui se prend en main, elle n’est pas nouvelle pour autant, et dans les grandes lignes, elle ne surprend pas des masses non plus. Sans doute car ces drames sociaux, ces histoires de surpassement de soit, elles ne sont pas nouvelles, c’est même un genre très exploité qui plait au public qui veut voir des personnages revenir de loin, réussir contre toute attente. Et en ce sens, malgré quelques moments il est vrai surprenants, le film fait finalement exactement ce qu’on attend de lui. Il le fait bien, oui, mais il lui manque un petit quelque chose pour se hisser encore plus haut. Mais en soit, l’important est bel et bien que l’on passe presque deux heures devant un film hautement sympathique.

Les plus

Andô Sakura, géniale et investie comme toujours
Des moments amusants
Les scènes de boxe, réalistes
Un déroulement classique mais plaisant

Les moins

Une structure connue et peu surprenante
On aurait aimé sans doute un peu plus d’audace

En bref : Parcours d’une looseuse se reprenant en main par l’amour et la boxe, 100 Yen Love est intéressant et brille de par le portrait de son personnage principal et de son interprète, mais dans ses grandes lignes, ne surprend pas tant que ça.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Andô Sakura, brilliant and invested as always
♥ Some fun scenes
♥ Boxing scenes, realistic
♥ A classic but pleasant journey
⊗ A known and unsurprising structure
⊗ We would probably have liked a little more audacity
Journey of a loser regaining control through love and boxing, 100 Yen Love is interesting and shines with the portrayal of its main character and its actress, but doesn’t surprise that much.

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