IP MAN 4 : LE DERNIER COMBAT (叶问4:完结篇) de Wilson Yip (2019)

IP MAN 4 : LE DERNIER COMBAT

Titre Original : IP Man 4 The Finale – 叶问4:完结篇
2019 – Hong Kong
Genre : Arts Martiaux
Durée : 1h45
Réalisation : Wilson Yip
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Edmond Wong, Dana Fukazawa, Chan Tai Lee et Jil Leung Lai Yin

Avec Donnie Yen, Wu Yue, Vanness Wu, Scott Adkins, Kent Cheng, Danny Chan et Chris Collins

Synopsis : Ip Man après la mort de sa femme, découvre qu’il souffre d’un cancer de la gorge dû au tabagisme. Il accepte l’invitation de Bruce Lee et se rend aux États Unis, surtout dans le but de trouver une école à son fils et lui assurer un meilleur avenir qu’à Hong Kong. Sur place, il découvre toutes les difficultés que vit la communauté chinoise pour s’intégrer à la société américaine…

IP Man 4, malgré toute la polémique entourant sa sortie, avec son boycott total à Hong Kong et son carton en Chine continentale, aura été le seul opus de la saga à avoir droit à une sortie cinéma en France. Et aura été l’opus de la saga bénéficiant du plus gros budget, avec 52 millions de dollars. On est bien loin des 11 millions du premier film. Pourtant, en soit, la formule n’a pas changée. Toujours le parcours d’IP Man, ce coup-ci en fin de vie, toujours pas mal romancé bien entendu, toujours Kawai Kenji aux musiques, toujours Wilson Yip à la mise en scène, toujours Donnie Yen dans le rôle principal, et toujours de grands méchants Américains dans le rôle des antagonistes. Et après Mike Tyson dans le troisième, c’est Scott Adkins qui s’y colle. Et c’est une bonne nouvelle, tant il envoie du lourd niveau combat, malgré une carrière qui a bien du mal à décoller auprès du grand public. Le problème, c’est bien entendu qu’arrivé au quatrième film de la même formule, on a l’impression qu’on a assez bien fait le tour de tout ça pour que la formule fonctionne toujours de la même manière. Oui, on connaît la formule, on connaît les clichés. Encore et toujours des Américains très racistes, encore et toujours des combats pour prouver que tel art martial est le meilleur ou non, encore et toujours IP Man qui vient sauver la journée. Mais pour l’amateur du genre, du cinéma de Hong Kong (même s’il a bien changé), IP Man 4 vaut toujours le détour. C’est clairement l’opus le plus faible de la saga, mais tout de même, il vaut le coup.

Après un troisième opus qui abaissait déjà le niveau, non pas car il n’était pas intéressant mais car il tentait de mettre au sein du même film trois histoires différentes, résultant finalement de trois histoires qui ne vont pas forcément ensemble et qui forcément n’ont pas toutes un bon développement. Pour ce quatrième opus, les torts sont rétablis, deux intrigues seulement. Ip Man, malade et atteint d’un cancer de la gorge, accepte l’invitation de son ancien élève Bruce Lee pour partir en Amérique, et va tenter de bien faire les choses, se réconcilier avec son fils, et possiblement l’inscrire dans une école aux Etats Unis. Seulement sur place, les Chinois ne sont pas forcément avec lui, notamment à cause de son élève, qui accepte des étudiants de tout horizon, et donc, pas uniquement des Chinois. IP Man va donc galérer sur place. De l’autre côté, le classique côté « méchant Américain », avec un instructeur pour l’armée, raciste comme pas possible, joué par Adkins donc, et qui veut à tout prix prouver que son karaté, et donc que l’Amérique est meilleure. Un propos encore plus incendiaire que dans les précédents dans un sens, à la morale finalement assez douteuse, car aller tellement à fond dans la caricature ne montre pas d’un certain côté un certain racisme envers les Américains ? On pourrait débattre de très longues heures sur le sujet, ce serait peut-être aller trop loin de toute façon non ? Message ou non, IP Man 4 est avant tout un film de divertissement, et le côté ultra patriotique n’a jamais été nouveau dans le cinéma Chinois. Oui, j’ai bien dit Chinois, car IP Man 4 a été tourné en Chine, et son échec au box office à Hong Kong a été dû à la position pro-Chinoise du producteur et de l’équipe du film, et à la demande de boycott lors des manifestations sur place.

Mais voilà, on s’éloigne du sujet. En termes de divertissement pur et dur, Wilson Yip prouve qu’il sait encore et toujours filmer des scènes d’action, et Donnie Yen, malgré son âge forcément vieillissant (IP Man 1, c’était il y a 10 ans, SPL il y a 15 ans), qu’il est toujours souple, rapide et capable de donner de bonnes patates. Le film met en avant plusieurs combats franchement réussis, notamment celui entre Donnie Yen et Chris Collins mi-parcours, et aussi celui, final, entre Scott Adkins et Donnie Yen. Il est toujours intéressant de voir deux styles totalement différents dans un même combat, comme ce fut le cas dans le précédent film avec le combat entre Mike Tyson et Donnie Yen. Ça fonctionne du tonnerre, ça envoie du lourd, les fans d’un des artistes ou de l’autre (ou des deux) seront aux anges. Et malgré son intrigue bien romancée et parfois discutable, ou quelques éléments moins intéressants (la fille qui veut être pom pom girl), l’ensemble se fait assez rythmé pour ne jamais ennuyer le spectateur. C’est certain qu’on est assez éloigné du propos resserré et simpliste du premier film, ou même du second, et qu’encore une fois, comme pour le précédent, quelques filins sont un peu trop visibles dans les mouvements que cela donne aux acteurs lors de certaines chutes ou certains enchainements, rien n’est parfait, mais le résultat reste oh combien sympathique. Surtout que l’on retrouve aux chorégraphies l’infatigable Yuen Woo-Ping qui avait déjà travaillé avec Donnie Yen mais également à plusieurs reprises avec Adkins. Par contre, il serait temps que les producteurs respectent le titre : The Finale (ou Le Dernier Combat en France), et ne cède pas à l’appel du box office, le succès ayant été énorme en Chine, totalement 165 millions là-bas.

Les plus

Des combats toujours top
Voir Scott Adkins affronter Donnie Yen
Toujours bien filmé
L’opus final (normalement)

Les moins

Clichés et stéréotypes, toujours
Ça va un peu plus loin dans l’aspect racisme non ?
La même formule, encore

En bref : IP Man 4 conclut enfin la saga. Alors certes, la formule est inchangée, ça fonctionne moins bien, certains éléments sont discutables, mais en tant que film martial, ça fonctionne toujours, c’est stylisé, agréable à l’œil et parfois impressionnant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Still some great fights
♥ See Scott Adkins fighting Donnie Yen
♥ Always well filmed
♥ The finale (we hope)
⊗ Still all those clichés
⊗ A little bit too much « racist »?
⊗ The same formula again
IP Man 4 concludes the saga. Yes the formula is the same as always, it works maybe a bit less, some points are not the best, but as a martial movie, it still works, it’s stylish and sometimes impressive.

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