WOLF (Srigala) de Sisworo Gautama Putra (1981)

WOLF

Titre Original : Srigala
1981 – Indonésie
Genre : Slasher
Durée : 1h27
Réalisation : Sisworo Gautama Putra
Musique : Gatot Sudarto
Scénario : Imam Tantowi et Subagio Samtani

Avec Lydia Kandou, Rudy Salam, Barry Prima, Siska Widowati, Dorman Borisman, S. Parya, Mieke Wijaya, El Koesno, Ali Albar et M. Affandy

Synopsis : Les habitants d’une île sont brutalement assassinés un par un par un mystérieux inconnu.

Si personne n’avait su prévoir en 1980 que le succès de Vendredi 13 engendrait un tel raz de marée de slashers pour la plupart oubliés aujourd’hui, il ne faut néanmoins pas oublier que la sortie du film culte de Sean S. Cunningham, qui n’a ceci dit pas franchement bien franchit le cap des années (oui, c’est un peu longuet et peu passionnant entre deux meurtres), n’a pas eu qu’un impact dans son pays d’origine, oh que non. Métrage peu connu de 1981, nous allons donc nous pencher sur Srigala, renommé parfois Wolf, un des remakes non officiels de Vendredi 13 qui nous vient directement de l’Indonésie, et avec un réalisateur qui s’y connait dans le genre à sa tête. Le métrage est en effet signé Sisworo Gautama Putra, qui signait l’année précédente le devenu culte Satan’s Slave, qui a eu droit à son remake en 2017, et une suite en 2022. Srigala n’aura pas eu le même impact, et pour cause, en se voulant parfois, notamment dans sa dernière demi-heure, très proche du film de Cunningham, il en récupère absolument tous les défauts, notamment des acteurs totalement à côté de la plaque et un rythme pas folichon. Encore aujourd’hui, voir le métrage n’est pas toujours simple, et si une belle copie circule en effet sur quelques plateformes méconnues, elles ne possèdent en général aucun sous titrage. Est-ce si utile dans le fond pour un slasher, surtout lorsque l’on copie dans les grandes lignes non pas l’opus qui lança le genre (Black Christmas ? La Baie Sanglante ? Psychose ? Ça se discute), ni l’opus qui le fit briller par la mise en scène (Halloween), mais celui qui en fit un genre à part entière et le popularisa. Pourtant, pendant un presque 45 minutes, on aurait envie d’y croire, et ce même si ça joue le plus souvent de manière lamentable.

Car si le cahier des charges est néanmoins bien présent, avec ce meurtre d’ouverture vu à travers les yeux du tueur (ce qui permet à la victime de crier de manière pathétique face caméra pendant de trop longues secondes), la forêt ici remplacée par la jungle, un lac, des jeunes qui viennent là tout innocemment et un groupe d’hommes peu recommandables, le film sait néanmoins adapter la formule à son pays d’origine, et donc profiter déjà de ses beaux décors naturels. La classique forêt Américaine laisse place à une forêt dense proche de la jungle, le lac est propice aux promenades en bateau (avec une course poursuite rappelant bien plus James Bond que Vendredi 13) et à de la plongée donnant quelques beaux plans marins. On aura même droit, lors d’une nuit orageuse, à une scène de rêve avec cadavres sortant du sol à l’appui, à mi-chemin entre les coutumes Indonésiennes et un visuel que n’aurait probablement pas renié Lucio Fulci, surtout qu’il était à cette époque en pleine possession de ses moyens. Quel dommage donc que ça ne joue pas bien, notamment l’actrice principale, et que le rythme soit souvent aux fraises. Mais du coup, pendant 45 minutes, le doute est là, le film n’est pas une copie conforme de Vendredi 13. Jusqu’au point de rupture, où tout à coup, tout s’accélère, et qu’en un peu moins de 45 minutes, le métrage compile l’intégralité du film de Cunningham. En un peu plus soft malheureusement. Les cadavres seront à l’écran, les effets plutôt corrects d’ailleurs, mais les morts en eux-mêmes seront très souvent, voir systématiquement hors champ. Ce qui est dommage, puisque l’intérêt premier du slasher dans les années 80 provient justement des meurtres, et pas de l’originalité absente ou des personnages vides.

Du coup, pendant sa deuxième moitié, le film récite son influence principale, à coup de meurtres, de final girl, de tueuse qui est bel et bien une femme et veut se venger, de tension possible (mais un brin ratée en vrai) dans une cabane isolée, de pluie battante dans la forêt, de tentative pour faire peur aux spectateurs en jetant des cadavres par les fenêtres et en faisant découvrir un à un les cadavres à l’héroïne, sans oublier bien entendu un duel final, non pas en bord de lac mais en pleine jungle. Là où le film ne cherche même plus à camoufler le plagiat, c’est lors qu’il reprend quasiment à l’identique la scène finale de Vendredi 13, cette scène de rêve sur un canoé avec apparition du petit Jason, en la filmant quasiment à l’identique, mais sans parvenir à aucun moment à justifier l’artifice. Ce qui n’en fait juste qu’une scène copier-coller histoire de la mettre dans le métrage, ni plus, ni moins. En tant que bobine assez rare, et en tant que remake non officiel de Vendredi 13, Srigala demeure une curiosité pour l’amateur du genre, bien qu’il ne marquera ni les esprits, et pourra en plus décevoir ceux qui, comme moi d’ailleurs, s’attendront à mieux en voyant le réalisateur à la tête du projet. Il n’est pas le slasher le plus déshonorant des années 80, mais en copiant sans se poser de question un des plus connus, il est sans doute un des moins impactant.

Les plus

Un slasher Indonésien des années 80, dépaysant
La première partie, avec sa jungle, la plongée, les bateaux

Les moins

Enormément de meurtres hors champs
Une seconde partie qui ne fait que copier Vendredi 13
Ça joue vraiment très mal

En bref : Wolf, ou Srigala, c’est en fait ce que l’on pourrait attendre d’un remake ayant peur de trop s’éloigner de l’original, et qui en récupère donc le rythme aux fraises et le jeu d’acteur à la ramasse. La surprise en moins donc, et le hors champ pour pas mal de meurtres en plus. Une curiosité.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ An Indonesian slasher from the 80s
♥ The first part in the jungle, with boats, diving
⊗ A lot happens off screen
⊗ The second half is just a Friday the 13th ripoff
⊗ Extremely bad actors
Wolf, or Srigala, it’s the kind of remake too afraid to be different from the original, and so, it gets a slow pacing and bad actors. No surprises, a lot off screen. Just a curiosity!

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