BELIEVERS (ビリーバーズ) de Jôjô Hideo (2022)

BELIEVERS

Titre Original : ビリーバーズ
2022 – Japon
Genre : Drame
Durée : 1h58
Réalisation : Jôjô Hideo
Musique :
Scénario : Yamamoto Naoki

Avec Isomura Hayato, Uno Shôhei, Kitamura Yui, Isomura Yuto et Maiguma Katsuya

Synopsis : Sur une petite île non loin du Japon, trois membres d’une secte sont dévoués à un programme nommé « le programme de l’île déserte ». Choisis par leurs supérieurs, ses deux hommes et une femme sont là pour déjouer l’influence de la société moderne et se purifier. Mais il est bien difficile de lutter contre les pulsions humaines les plus élémentaires.

Je ne connais absolument pas l’œuvre de Yamamoto Naoki, qui a pourtant été adapté plus d’une fois au cinéma ou à la télévision. En 2022, il voyait deux de ses mangas se faire adapter d’ailleurs, ce Believers d’un côté, et You’ve Got a Friend (Yugata no Otomodachi) de l’autre. Je connais par contre bien plus la carrière du réalisateur de Believers, Jôjô Hideo, réalisateur né en 1975 qui nous revient de loin en réalité, puisqu’il semble alterne depuis déjà pas mal d’années des tout petits films pour le marché de la vidéo et des films déjà bien plus commerciaux pour les salles de cinéma. Et donc forcément, il aura aussi réalisé des œuvres faites uniquement ou presque pour mettre en avant des idoles quelconques. Mais depuis quelques années, il accélère la cadence, livrant film sur film. En 2022 par exemple, pas moins de cinq longs métrages tout de même, dont un I Want to be Killed by a High School Girl qui en aura laissé plus d’un de marbre, tout simplement car passé son concept, et bien c’était tout de même assez longuet. En 2017, j’avais pu voir son film en deux parties Corpse Prison. Pas honteux, mais pas extraordinaire non plus, car encore une fois, bien trop long, et l’utilité de couper ça en deux métrages relève comme souvent plus de la manœuvre commerciale que du vrai choix artistique. Mais qu’importe, car on retrouve dans Believers un aspect clair de ces deux Corpse Prison, à savoir une fâcheuse manie à dénuder ses actrices (on ne dira jamais non à ça), et à faire gicler le sang de temps en temps, sans retenue. Et soyons clairs, Believers est clairement au-dessus du reste de sa carrière pour le moment. Bien que paradoxalement, il se retrouve le cul entre deux chaises, car chaque qualité vient amener un défaut en lien avec lui, ou vice-versa. Sur le papier en tout cas, c’est du tout bon, avec un sujet limité qui ne demande pas trop de moyens, et qui est forcément d’actualité.

Et même universel de mon point de vue. Car Believers, tout est dans le titre, croyants. Le métrage nous emmène sur une petite île qui semble bien paradisiaque et où trois personnages sont là, seuls, isolés, car ils font parti d’une secte et vont devoir rester là, pour se purifier en quelque sorte, oublier tout ce que la société moderne nous dit. Vous vous doutez bien que du coup, dans ces quelques données à purifier, on y trouve le sexe, l’amour, l’attirance, tout ça tout ça. Premier bon, voire excellent point pour le métrage, outre son lieu naturel sublime et très souvent bien en valeur (les levers et couchers de soleil sur la plage), c’est clairement son casting principal, son trio d’acteurs. Il y a déjà Uno Shôhei, homme que l’on voit absolument partout, mais qui, pour beaucoup, aura été découvert en explorant la filmographie d’un certain Shiraishi Kôji. Et après tout, dur de passer à côté, puisque je suis certain qu’en faisant le compte, le bonhomme apparaît bien dans la moitié de ses métrages, que ce soit dans les bons films (Welcome to the Occult Forest récemment), les moyens (Chô Akunin), ou les mauvais (Kami Idol Sousenjyou Battle). Mais il serait triste de limiter sa carrière à ça puisqu’il a plus d’une centaines de métrages et séries à son actif, pas rien donc. Ici, du moins dans la première heure, il mène la barque, se fait même par moment impressionnant, et n’hésite pas parfois à gueuler jusqu’à plus soif. Parfois, ça en deviendrait même drôle, s’il n’y avait pas tout simplement ce concept de secte derrière. Car oui, voir Uno Shôhei attaché à un poteau et gueuler à pleins poumons, ça fait sourire tellement il est à fond, et crédible. Mais il n’est pas seul, et au fur et à mesure du récit, le pauvre Shôhei se retrouve alors un peu à l’écart, alors que le métrage se focalise alors bien plus sur les deux autres personnages, dont la charmante Kitamura Yui. Et je ne dis pas charmante car son temps de présence à l’écran sans vêtements doit bien atteindre les 45 minutes !

Enfin peut-être un peu quand même, mais même habillée, la jeune femme se donne à fond, et se montre le plus souvent crédible. Et comme c’est la première fois qu’elle tient le rôle principal dans un long métrage (après un petit rôle dans Signal 100 en 2019), chapeau, car pas forcément un rôle facile. Si Believers dans sa première heure se fait prenant et même logique dans l’avancement de ses thématiques, et on ne peut plus actuel (dans le fond, vouloir supprimer les émotions humaines, changer notre mode de vie, c’est quasi mission impossible, c’est ce qui fait de nous des humains, des individus à part entière), l’ensemble passe comme une lettre à la poste. Ironiquement, c’est lorsque le sexe débarque clairement dans le récit que le film enchaîne les scènes érotiques jusqu’à plus soif. Trop de nudité tue la nudité ? Pas loin, car Believers dure tout de même deux heures, et sa deuxième heure ne se prive plus pour dénuder Kitamura Yui. L’on pourrait penser qu’il serait simple de couper dans le lard de cette seconde heure, sauf qu’en réalité, c’est là également que l’intrigue, dans ses grandes lignes, se bouge le plus, et amène les moments les plus surprenants, notamment son final, et une scène avec Uno Shôhei que je n’ai pas du tout vu venir. Il est clair que le film est, en soit, trop long, et que le réalisateur abuse un peu des charmes de son actrice, mais le métrage reste malgré tout intéressant, parsemé de quelques bonnes idées, et bénéficie de quelques moments marquants qui font mouche.

Les plus

Un très bon trio d’acteurs
Un beau cadre visuellement
Kitamura Yui est fort charmante
Des moments surprenants

Les moins

Trop long
Un peu trop de scènes de sexe ? Ou trop répartie dans la seconde heure

En bref : Believers a pour lui un sujet grave, un ton oscillant entre le choc et l’amusant, et un trio d’acteurs qui se donne à fond. C’est certes un poil trop long et répétitif par moment, mais ce genre de métrages a le mérite d’exister et de proposer un contenu différent et sérieux, et c’est donc important.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A good trio of actors
♥ Visually, a nice setting with this island
♥ Kitamura Yui is lovely
♥ Some surprising moments
⊗ Too long
⊗ Too much sex scenes? Or too many in the second hour
Believers has a serious subject on its hands, a tone between shock and fun parts, and good actors. It’s a bit too long, and a bit repetitive near the end, but this kind of movies has the merit to exist and to propose its content.

Une réflexion sur « BELIEVERS (ビリーバーズ) de Jôjô Hideo (2022) »

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