EXORCISM AT 60,000 FEET de Chad Ferrin (2019)

EXORCISM AT 60,000 FEET

Titre Original : Exorcism at 60,000 feet
2019 – Etats Unis
Genre : Comédie Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Chad Ferrin
Musique : Charles Band
Scénario : Robert Rhine et Daniel Benton

Avec Robert Miano, Bai Ling, Lance Henriksen, Matthew Moy, Kevin J. O’Connor, Bill Moseley, Robert Rhine, Jin N Tonic, Adrienne Barbeau, Silivia Spross, Kelli Maroney et Kyle Jones

Synopsis : Sur le dernier vol d’un avion de ligne transatlantique, un prêtre, un rabbin et l’équipage de la compagnie aérienne se sont réunis pour sauver un avion d’une pandémie de possessions démoniaques.

Y-a-t-il un exorciste dans l’avion ? Leslie Nielsen n’étant plus là pour nous répondre, il faudra se contenter de la réponse de Robert Rhine. Comment ça vous ne le connaissez pas ? Créateur de la revue au nom si poétique, Girls and Corpses, producteur et acteur à ses heures perdues, il avait d’ailleurs produit le magnifique, le grandiose… Titanic 3. Il y jouait également le capitaine du vaisseau. Et bien ici, il jouera un rabbin, et produit la bête, en plus d’être coscénariste. Pourquoi foncer tête baissée dans Exorcism at 60,000 feet alors ? Car pour une fois, même si on sait qu’on est face à un film au micro budget, tous les voyants étaient au vert. Ou au orange. Bon en tout cas, pas au rouge. Car autant devant que derrière la caméra, des noms qui viennent titiller la curiosité. Jugez par vous-même. Le réalisateur, Chad Ferrin, a une quinzaine de longs métrages à son actif, pas toujours glorieux il est vrai, et vient de l’écurie Troma. La musique elle sera signée par Charles Band. Et les effets spéciaux par Joe Castro (oui, Terror Toons, pas un gage de qualité). Devant la caméra, ça se bouscule, puisque Lance Henriksen (Aliens) et Kevin J. O’Connor (Le Maître des Illusions, La Momie) sont les pilotes alcooliques de l’avion, Robert Miano (278 films au compteur, dont des films comme Donnie Brasco ou Fast and Furious 4) fait le prêtre, Robert Rhine le rabbin donc, Bai Ling (Southland Tales, Hyper Tension 2) fait l’hôtesse comme toujours un brin vulgaire, Bill Moseley (The Devil’s Rejects) joue les revenants, tandis que Adrienne Barbeau (Fog, New York 1997) vient faire coucou en amoureuse des chiens et que Jin N. Tonic (Titanic 3) monte dans l’avion avec son entre-jambe qui brille. On dirait clairement le début d’une mauvaise blague non ? Et ça l’est, puisque le film prend tout de suite le chemin de la blague.

Mais après avoir pris le temps de surprendre le public avec sa scène d’ouverture, qui m’aura presque fait arrêter la vision, me demandant si je ne m’étais tout simplement pas trompé de film ! Car oui, pour une fois, et bien, ça ne fait pas si fauché que ça. Enfin, parfois si, mais souvent, on a là des cadrages professionnels, une photographie qui tente de poser une ambiance (dans la scène d’ouverture en tout cas), et on pourrait presque croire que nous sommes devant un Exorciste 2 alternatif. Une scène bien fichue, qui annonce un peu la couleur (notre prêtre sortant un flingue pour boucler son exorcisme, c’est efficace, mais niveau sécurité du possédé, j’ai mes doutes encore maintenant), mais qui montre un métrage fauché mais clairement au-dessus du lot. La suite, avec tout ce bon casting qui monte dans un avion (Viet Kong Airlines, ça ne s’invente pas), plonge clairement dans la comédie, via sa galerie de personnages improbables, ces gags autant visuels qu’auditifs, et même dans la narration. Dans un premier temps, même si tout n’est pas réussi, et bien c’est la plus grande force du métrage. La galerie de personnages, les situations stupides qui s’enchaînent, comme un revenant sur les ailes de l’avion, un chien en peluche possédé, une scène de sexe qui tourne mal, ou encore des bonnes sœurs un brin coincées qui finiront par une petite partie de jambes en l’air lesbienne. Ce n’est pas fin, c’est souvent facile, parfois même vulgaire (le coup du tampon), mais il faut avouer que ça fait plutôt bien le travail, surtout lorsque l’on éprouve une certaine sympathie pour l’ensemble du casting qui semble clairement s’amuser. L’horreur graphique met un certain temps avant d’arriver dans le récit, tout comme d’ailleurs la justification du titre, car 60 000 pieds, c’est quand même sacrément haut.

Mais pris pour ce qu’il est, à savoir un petit film qui veut juste faire marrer le spectateur, et bien ça ne fonctionne pas trop mal, disons, deux gags sur trois parviennent à au moins faire sourire. Ce qui, dans le domaine de la comédie horrifique, est un plutôt bon ratio tant ça a souvent tendance à en faire des tonnes, ou à justement faire plouf et oublier son concept. Mais la plus grande force du métrage se retourne alors contre lui, car mine de rien, le métrage dure 1h35, et une blague durant aussi longtemps, c’est long parfois. Les gags deviennent alors de plus en plus faciles, voire se répètent, et même si quelques sympathiques effets sanglants à l’ancienne s’invitent dans le récit, la blague a déjà plus de mal à prendre. C’est moins intéressant, moins drôle, beaucoup plus prévisible également. Vous me direz, avec un tel titre, il fallait s’y attendre, et c’est un peu le cas. Néanmoins, je ne vais pas non plus mentir, la vision du film fut malgré tout plaisante, le métrage en fait parfois des caisses mais a bénéficié d’un certain soin techniquement, tout le monde a l’air de s’amuser dans cet avion de la mort, et rien que pour tout ça, comparé aux attentes que l’on pouvait en avoir (c’est-à-dire aucune en réalité), ça sauve en quelque sorte le film, ça ne me donne pas envie de le plomber. C’est bancal, fragile, oubliable, mais amusant.