THE CHASING WORLD (リアル鬼ごっこ) de Shibata Issei (2008)

THE CHASING WORLD

Titre Original : Riaru Onigokko – リアル鬼ごっこ
2008 – Japon
Genre : Science Fiction
Durée : 1h38
Réalisation : Shibata Issei
Musique : Iwashiro Tarô
Scénario : Shibata Issei d’après le roman de Yamada Yusuke

Avec Ishida Takuya, Tanimura Mitsuki, Daito Shunsuke, Matsumoto Rio, Fukikoshi Mitsuru, Emoto Akira, Suzunosuke, Haru, Watanabe Naoko et Yamaguchi Ryuto

Synopsis : Un bien étrange phénomène a lieu au Japon. Tous les habitants portant le nom Sato meurent dans d’étranges accidents. Alors qu’il est aux prises avec un de ses anciens amis devenus yakuza en sortant de l’hôpital où il rendait visite à sa sœur, Sato Tsubasa se retrouve projeté dans un monde parallèle. Tout a l’air identique dans les grandes lignes, sauf que rapidement, tout dérape lorsqu’il est témoin du meurtre d’une jeune femme par un homme masqué. En effet, l’empereur de ce monde parallèle a lancé un jeu où durant six jours consécutifs, de dangereux criminels masqués sont lancés à la poursuite de toute personne portant le nom de Sato afin de les tuer.

Si aujourd’hui, une majeure partie des spectateurs connait The Chasing World, c’est surtout pour la seconde adaptation, totalement libre et déviant beaucoup du concept de base, réalisée en 2015 par Sono Sion et portant le nom de Tag. Mais si, vous savez, ce film un peu bordélique, grotesque, sanglant, qui n’aura pas plu à tout le monde, mais qui a le mérite d’être souvent magnifiquement filmé. Sauf que de base, The Chasing World, ou Riaru Onigokko au Japon, c’est avant tout un roman donc, mais c’est surtout une saga de cinq métrages. Enfin, métrages. De deux métrages de cinéma bien qu’un peu fauchés, les deux premiers donc, puis de trois films de V-Cinema signés Asato Mari, une réalisatrice qui a toute ma sympathie, mais qui apparemment a signé là trois mauvais métrages. Mais nous n’en sommes pas là, et retournons au commencement, en 2008. The Chasing World nous plonge donc dans un Japon où tous les jours, des habitants portant le nom de famille Sato meurent, dans des accidents étranges, des suicides et j’en passe. Fatalement du coup, notre héros s’appellera Sato Tsubasa, dont le père est alcoolique et la sœur à l’hôpital, n’ayant aucune réaction, ne parlant jamais. Une vie de famille compliquée, à laquelle on peut ajouter que dès le départ, il est pourchassé par un ancien ami d’enfance qui a mal tourné, trainant et travaillant avec les yakuzas, rien que ça. Un quotidien donc compliqué pour notre héros joué par Ishida Takuya, plutôt convaincant par ailleurs, mais qui va immédiatement devenir plus complexe quand le métrage passe la seconde vitesse et nous balance son concept de mondes parallèles au visage.

Tsubasa se retrouve alors plongé dans un Japon légèrement différent, où lui et toute personne portant le nom de famille Sato est poursuivi par des hommes en noir avec un masque étrange, en réalité des criminels lâchés en ville pour l’occasion, pour être abattu tout simplement. La raison ? L’empereur du Japon de ce monde veut tuer chaque personne ayant le même nom de famille que lui… Bon, ça semble un peu risible, mais en réalité, The Chasing World dévoile les vraies raisons du pourquoi du comment bien plus tard, et finalement est un divertissement certes un brin fauché, mais non dénué de bonnes intentions et de bonnes idées, ce qui en fait finalement un petit B movie de choix. Car beaucoup de choses fonctionnent, que ce soit dans sa mise en scène, son scénario, son rythme, son casting. Le casting tient, parlons en. Mettant en avant les jeunes Ishida Takuya pour le rôle principal et la tout aussi jeune et charmante Tanimura Mitsuki dans le rôle de sa sœur, le casting est finalement une plutôt belle surprise, nous donnant de jeunes acteurs doués et surtout motivés car mine de rien dans The Chasing World, on passe la moitié du film à courir, et des acteurs déjà plus établis dans le milieu qui viennent souvent pour des rôles plus courts, mais qui le font bien, comme Fukikoshi Mitsuru, qui sera connu d’un plus large public avec Love Exposure et surtout Cold Fish les années suivantes, mais aussi, Matsumoto Rio (un bon gros paquet de dramas, mais aussi le rôle titre dans Tomie Beginning en 2005, soit loin d’être le pire opus) ou encore le vétéran Emoto Akira. Le casting, il tient clairement la route, il est investi, donc quant à côté, on a un concept plutôt sympathique prenant la forme d’une course poursuite, et bien pas le temps de s’ennuyer.

Evidemment, budget oblige, tout n’est pas parfait, mais durant 1h38, The Chasing World fait passer un bon moment, nous gratifie de rares effets sanglants mais plutôt sympathiques, et nous prouve que même avec un budget réduit et avec un film se déroulant énormément en extérieur et avec des personnages qui courent, et bien ce n’est pas une raison pour filmer tout ça n’importe comment. The Chasing World est en réalité proprement filmé, a quelques bonnes idées, sait mettre l’argent là où il faut, rend chacune de ses courses poursuites lisibles. En réalité, il n’y a que les passages mettant en avant l’empereur de ce monde parallèle qui font sourire, tant son costume ainsi que son palais bien gardé par 4 ou 5 figurants prouvent que l’argent ne coulait pas à flot sur le tournage. La crédibilité en prend un coup lors de ces moments-là. C’est dommage tant le reste tient la route. Et puis il y a ses révélations, qui pour la plupart sont bien trouvées et fonctionnent, sans tenter d’en faire trop, mais qui, à quelques moments, vont demander aux spectateurs d’accepter quelques éléments un peu too much. Je pense notamment au point plutôt intéressant que si quelqu’un meurt dans un monde, son double dans l’autre monde meurt aussi. L’idée n’est pas nouvelle, mais reste bien trouvée pour ajouter de la tension au monde dépeint dans le film. Mais par moment, c’est un peu gros, quand sauver quelqu’un dans un monde parvient à arrêter des machines dans l’autre monde. On mettra ça sur le dos des facilités scénaristiques. Rien qui n’entache véritablement le film au final, mais quelques moments un peu plus ratés donc, qui ne cachent plus le fait qu’il s’agît d’une très modeste production.

Les plus

Un film rythmé par d’incessantes poursuites
Le design des poursuivants
Casting solide
Un concept pas nouveau mais intéressant
Un bon divertissement

Les moins

Un film au budget bien réduit
L’empereur et son costume en plastique
Quelques grosses facilités

En bref : The Chasing World a beau être un tout petit film, il n’est pas dénué d’idées, de qualités et d’envie de bien faire. Evidemment, par moment, les ambitions du scénario trahissent son budget, mais le divertissement est bien présent grâce à son rythme soutenu.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Good pacing with many chases
♥ The design of the chasers
♥ A good cast
♥ The concept is not new, but interesting
♥ A good entertaining film
⊗ The budget seems very low
⊗ Ok, at times, it’s too easy, too predictable
⊗ The plastic costume of the emperor
The Chasing World is maybe only a little film, but it has ideas, qualities, and it wants to be things the right way. Of course, at times, there are too many ambitious ideas for the low budget, but it’s entertaining.

2 réflexions sur « THE CHASING WORLD (リアル鬼ごっこ) de Shibata Issei (2008) »

  1. C’était une bonne époque pour ce genre de séries B au Japon. De bons petits films, bancals mais divertissants et avec de l’envie, des idées. Je serais presque nostalgique !

    1. Tu peux l’être, surtout que je suis sûr que l’on est passé à côté d’énormément de petits films sympas, vu tout ce qui s’est produit !

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