WARLOCK de Steve Miner (1989)

WARLOCK

Titre Original : Warlock
1989 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h43
Réalisation : Steve Miner
Musique : Jerry Goldsmith
Scénario : David Twohy

Avec Julian Sands, Lori Singer, Richard E. Grant, Mary Woronov, Kevin O’Brien, Richard Kuss, Allan Miller et Anna Thomson

Synopsis : Un sorcier malfaisant, le Warlock, est capturé par le chasseur de sorcières Giles Redferne en 1691. Mais il est sauvé de l’exécution par Satan qui le propulse en 1988, ainsi que Redferne, avec la tâche de retrouver les trois morceaux du Grand Grimoire, un livre de magie noire censé révéler le véritable nom de Dieu.

Avant de devenir réalisateur, David Twohy était un simple scénariste, œuvrant dans le cinéma de genre dans les années 80. On lui doit par exemple le script de Critters 2, et de Warlock, qui nous intéresse aujourd’hui. Un projet qui lui tenait à cœur, et sur lequel il a passé du temps, puisqu’il voulait au départ faire du Warlock le héros. Oui, un sorcier, martyrisé par le peuple. Sauf que à force de réécritures, de budget qui diminue, et de directives aussi tout simplement, le script changea, et le Warlock devint le méchant de l’histoire. Steve Miner, bien habitué au genre depuis le début des années 80 (Vendredi 13 Chapitre 2 et 3, House), récolte la mise en scène, mais le film est très loin d’être une partie de plaisir, puisque plusieurs scènes furent coupées ou altérées au montage, d’autres furent retournées, et que le film mit un paquet de temps avant de sortir aux Etats Unis, la faute au distributeur, New World Pictures, qui fit faillite. Trimark récupère le film en 1991, soit 3 ans après son tournage, et le sort enfin, en profitant d’ailleurs également pour lancer le tournage d’une suite, réalisée par Anthony Hickox. Le plus étrange dans tout ça est de voir le nom de Brian Yuzna affilié à Warlock un peu partout, sauf dans le générique du film. Sans doute que le brave Brian aida à la sortie du métrage, surtout qu’il travaillait beaucoup avec Trimark durant le début des années 90. Warlock donc, c’est la classique histoire de la chasse aux sorcières. L’un d’eux, le Warlock du titre, joué par Julian Sands, est capturé, et doit être exécuté, sauf qu’il est sauvé par Satan lui-même, qui l’envoi en 1988 pour récupérer les différentes parties d’un vieux Grimoire qui révélerait le véritable nom de Dieu, et pourrait amener à la destruction de l’univers, rien que ça. Heureusement, Redferne, chasseur de sorcières, suit le Warlock et se retrouve lui aussi propulsé dans le Los Angeles de 1988.

Sorcières, magie noire, voyage dans le temps, humour vis-à-vis du décalage entre les deux époques et donc aux habitudes des personnages, on ne peut pas dire franchement que Warlock joue la carte de l’originalité, mais plus celui de l’hommage, du respect envers d’autres films traitant de ces divers sujets. Pourquoi pas, surtout avec Steve Miner derrière la caméra, réalisateur loin d’être manchot, mais ayant un style très classique, presque passe partout, se contentant de raconter une histoire plutôt que de faire des étincelles et de nous livrer des images inoubliables à même de rester graver sur nos petites rétines. En ce sens, Warlock est donc une réussite. Un récit classique, par moment prévisible, teinté de petites idées sympathiques bien que parfois bancales, la faute sans aucun doute à un budget réduit vu les ambitions du projet et la charge d’effets spéciaux que la magie requiert, mais un récit fonctionnel, sans fausses notes, où l’on suit les aventures, ou mésaventures de notre protagoniste et de notre antagoniste, joués à la perfection et avec flegme par Julian Sands et Richard E. Grant. Julian Sands qui reprendra d’ailleurs le rôle dans la première suite, avant de lâcher l’éponge pour la tardive seconde suite, où il sera remplacé par Bruce Payne. Richard E. Grant joue un héros chasseur de sorcières qui paraît plutôt rustre, direct, peu subtil, tandis que le Warlock joué par Sands est son opposé, parlant délicatement, avec une apparence bien à l’opposé de ce que l’on pourrait imaginer d’un sorcier, et parlant souvent avec retenue. Voire même montrant par instant des signes de clémences et de respects, sans doute des restes de la toute première version imaginée par David Twohy à l’époque. Les deux acteurs et leurs personnages sont sans aucun doute dans la réussite du métrage.

L’autre élément, ce sera sa relative générosité vis-à-vis de la mise en image de la magie. Car l’on sent bien que l’équipe a des ambitions, veut bien faire, et a même parfois quelques très bonnes idées. Mais on sent également qu’ils sont parfois vite limités par le budget. Cela se remarque clairement lorsque le film fait voler le Warlock, dévoilant des incrustations… discutables dirons nous. Alors que dés que l’on se retrouve face aux classiques effets pratiques, ça a beaucoup plus de gueule. La scène où le Warlock rend visite à une voyante est en ce sens assez marquante, l’équipe ne reculant pas devant des effets sanglants lorsqu’il le faut, sans pour autant en abuser. Et il y a ces quelques idées, éparpillées un peu partout, et qui font plaisir tant elles proposent des choses rarement vues avant. La poursuite entre l’héroïne, Kassandra (avec un K comme elle le rappelle souvent) et le Warlock par exemple, dans un chantier vide, où la jeune femme va se servir de clous pour faire mal au sorcier, en frappant… ses traces de pas, c’est une excellente idée, se servant alors du thème de la magie sans pour autant avoir recours à divers effets spéciaux. La simple idée fonctionne. Ce genre de moments rend la vision attachante, tant on sent que Warlock a été fait par une équipe compétente qui croyait au projet. Certes, classique par certains aspects (le voyage dans le temps était à la mode, après le succès de Terminator et Retour vers le Futur), mais correctement emballé et bénéficiant d’un bon casting pour faire illusion, et faire passer un bon moment. Il est d’autant plus étonnant de voir que rapidement, les suites changèrent la vision de son antagoniste pour en faire finalement un méchant plus classique, plus générique.

Les plus

Julian Sands fait un très bon Warlock
Rythmé et se suit bien
Pas mal de petites idées bien sympathiques

Les moins

Par moment peut-être trop classique
Les incrustations, ratées

En bref : Warlock est certes très classique sur de nombreux points, mais propose une aventure sympathique et rythmée, avec des personnages intéressants, qui en font un bon divertissement dans son genre.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Julian Sands does a great Warlock
♥ Great pacing and easy to follow
♥ Lots of little great ideas
⊗ Maybe too classical sometimes
⊗ Some visual effects are dated
Warlock is, indeed, very typical for the genre, and its subject, but the adventure is nicely done, the characters are interesting and it’s a good entertaining movie.

5 réflexions sur « WARLOCK de Steve Miner (1989) »

  1. Vague souvenir de ce « Warlock » dans les pages de mon mad-gazine préféré. Je t’avoue que le nom de Steve Miner ne me mets pas les poils (traîne bien le vieux souvenir nostalgique d’une projo de « House » en VHS). Je m’aperçois que Julian Sands aurait fait un très bon « Witcher » s’il était né plus tard.

    1. Miner n’est pas un grand, mais pas un incompétent. Autant je n’apprécie pas son Vendredi 13 Chapitre 3, et déteste son Lake Placid, autant le premier House, ainsi que le second Vendredi 13 (un de mes préférés), c’est du B movie plutôt solide. Warlock est sans doute son projet le plus ambitieux, et pour le coup l’un de ses plus réussis. Personne n’aurait pu deviner que ça deviendrait une trilogie, surtout vu que la qualité descend de film en film.

  2. C’était super chouette ! Je ne me lasserai jamais de ce genre de cinéma, certes bancal avec des effets ratés, mais tellement généreux (comme tu le dis dans ta chro). On ne s’ennuie pas, c’est parfois un peu drôle, les personnages sont réussis (pour un film de ce genre) et les acteurs sont marquants. Une belle petite aventure horrifique.

    RIP Julian Sands.

    1. Encore un bon petit film que tu découvres grâce à moi, ça fait plaisir. Les effets ratés, je pense que ça piquait déjà un peu à sa sortie, et que le temps ne joue pas en sa faveur, mais on pardonne grâce à tout le reste à côté. On attend vite ton retour sur les suites, tu seras moins enthousiaste (faut que je poste mon avis sur le 3).

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