L’EXORCISTE : DÉVOTION (The Exorcist Believer) de David Gordon Green (2023)

L’EXORCISTE : DÉVOTION

Titre Original : The Exorcist Believers
2023 – Etats Unis
Genre : Suite inutile, comme d’habitude
Durée : 1h51
Réalisation : David Gordon Green
Musique : Amman Abbasi et David Wingo
Scénario : David Gordon Green et Peter Sattler

Avec Leslie Odom Jr., Lidya Jewett, Olivia O’Neill, Jennifer Nettles, Norbert Leo Butz, Raphael Sbarge, Okwui Okpokwasili, Danny McCarthy et Ellen Burstyn

Synopsis : Le père d’un enfant possédé, cherchant désespérément de l’aide, part à la recherche de quelqu’un qui a vécu des expériences similaires. Il se rend auprès de Chris MacNeil.

Difficile de comprendre quelque chose aux choix de David Gordon Green. Commençant par quelques courts métrages avant de se faire remarquer dans le domaine de la comédie, il livrera le très bon drame Joe avec Nicolas Cage en 2014. Par la suite, il va s’allier avec Jason Blum et livrera une trilogie Halloween qui a divisé, c’est le cas de le dire, de plus en plus au fur et à mesure des épisodes. Après donc être passé très maladroitement derrière John Carpenter avec un premier opus qui osait peu mais se faisait divertissant, un second très gore mais finalement surtout très vide et un troisième amenant enfin des idées mais doté d’une écriture catastrophique, voilà que David Gordon Green est catapulté toujours pour Universal et Jason Blum à la tête d’une nouvelle trilogie… en passant ce coup-ci derrière William Friedkin. Quelle est la prochaine étape ? Une trilogie faisant suite à La Mouche ? Toujours est-il que L’Exorciste, le projet, part du mauvais pied, alors que le film, ironiquement, part du bon pied avant de s’écrouler. Car oui, Universal a tout de même signé un deal de 300 millions avec l’obligation (retenez ce mot) de faire une trilogie. 300 millions, plus le budget des trois films. En sachant que ce premier métrage n’a pas trouvé son public, et n’a rapporté dans le monde que 136 millions… donc, pour le studio, uniquement 70 millions environ. On est loin de rentabiliser les 330 déboursés jusque-là, vu que le métrage a malgré tout coûté 30 millions. Mais que de chiffres, passons à l’art, enfin, le peu qu’il y a dans le métrage, car L’Exorciste Believers est un ratage sur bien des niveaux, mais essaye bien de cacher tout ça. Car durant sa première demi-heure, on y croit. Les personnages sont bien définis, la relation entre le père et sa fille crédible, l’amitié entre Angela, sa fille, et Katherine est elle aussi crédible, bref, on a envie d’y croire.

Surtout que le film nous épargne alors les habituels jumpscares, et que David Gordon Green, bien que n’ayant jamais le talent de Friedkin, respecte le style de celui-ci sur l’opus original, et donc, livre un métrage lent basé sur l’ambiance. Et ça marche, avec la disparition des deux adolescentes, la crainte des parents, les embrouilles, et forcément, un rapport varié à la religion, avec notre héros, Victor, qui a perdu la foi après la mort de sa femme 13 ans auparavant, tandis que les parents de Katherine, eux croyants, font parfois l’opposé de ce que l’on pourrait attendre d’eux. Le film tente donc avant d’être un film d’horreur de jouer sur la religion, les croyances, ceux qui se cachent derrière, et ceux finalement qui ne croient pas ou plus mais qui s’avèrent dotés d’une morale que l’on qualifierait de supérieure. Mais justement, tout ça, c’est au départ, car dès que les gamines refont surface et que le film tente alors de verser clairement dans l’horreur (tout en gardant son côté lent), avec attention, non pas une, mais deux possessions. Et avec en prime, le retour de Ellen Burstyn du premier métrage. C’est là que tout s’écroule en réalité. On sait à quel point les films jouant sur les exorcismes sont difficiles à réussir, que la frontière avec le ridicule est souvent très fine. Après tout, même l’intéressant Conjuring se foire lors de son exorciste final. Mais lui, on lui pardonne, face au reste du métrage efficace et bien rodé. L’Exorciste par contre, en tant que saga, a déjà bien plus de mal passé l’opus original à garder son sérieux. Si ce n’est dans son troisième opus, bien différent des autres, et dans la version Dominion de Paul Schrader, même si là aussi, son exorcisme, il est foiré. Et bien pas de surprises, chez David Gordon Green, avec non pas une mais deux possédées, le carnage est instantané. Ça en fait des caisses, ça crie, ça grogne, ça dit des grossièretés, ça rigole de manière risible.

Et le film, lui, nous perds. Et puis comme précisé, il y a l’arrivée dans le récit d’Ellen Burstyn, qui avoua avant même la sortie du métrage avoir accepté uniquement pour pouvoir financer un programme scolaire pour les jeunes acteurs. Autant dire que la qualité du métrage, c’était donc le dernier de ses soucis. Et ça se ressent, puisque le film se permet de faire un peu n’importe quoi avec son personnage. Cette mère de famille traumatisée par les événements du premier film, qui nous sort tout naturellement qu’elle n’a pas participé au premier exorciste, car, attention, elle ne fait pas parti de leur « patriarcat ». Oui oui, ou bien comme dit dans le film original, tout simplement car le malin profitera toujours de la personne présente la plus faible, et en tant que mère de la possédée, c’était un risque. Et bien entendu, peut-être également que le fait qu’elle n’y connaisse absolument rien n’aide pas non plus ? Alors, ce n’est qu’un détail évidemment, mais les studios essayent tellement de nous caser ça dans tous les métrages que ça en devient énervant. Respectez les logiques narratives et arrêtez de nous prendre pour des cons. Linda Blair viendra également faire coucou dans une scène, et forcément, n’étant clairement pas habilitée pour un exorcisme, la pauvre Ellen Burstyn en fera les frais. Logique donc ! Quant au final, il se passe de commentaires, mais dans le bon état d’esprit, il fera rire. Triste pour un film se voulant être la suite d’un des films les plus terrifiants existants.

Les plus

Au départ, on y croit
La première demi-heure, solide

Les moins

L’exorciste ridicule
Non pas une, mais deux possédées, pour deux fois plus de rire
Le film ne peut s’empêcher d’avoir son message woke
Le film parvient à être pire que certaines suites

En bref : The Exorcist Believer, c’est David Gordon Green qui s’attaque à une autre licence culte pour livrer LA suite de l’original. Et sans surprises, c’est raté.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ At first, you want to believe in it
♥ The first 30 minutes are quite strong actually
⊗ The exorcist itself, ridiculous
⊗ Not one, but two possessed, for twice the laugh
⊗ The film can’t escape the woke message
⊗ The film succeeds to be worst than some sequel
The Exorcist Believer, it’s David Gordon Green trying to deliver a sequel to another cult film, THE sequel to the original. And no surprises, it’s not good.

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