CYNTHIA de Devon Downs et Kenny Gage (2018)

CYNTHIA

Titre Original : Cynthia
2018 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h29
Réalisation : Devon Downs et Kenny Gage
Musique : Todd Haberman
Scénario : Robert Rhine

Avec Scout Taylor-Compton, Kyle Jones, Rebecca Marshall, Sid Haig, James William O’Halloran, Robert Rhine, AndrewPagana, Bill Moseley et Robert LaSardo

Synopsis : L’obsession d’un couple pour devenir parents les entraîne dans une terrible spirale infernale…

Cynthia n’a pas bonne réputation. Est-ce qui allait m’arrêter ? Aucunement, puisqu’après de longues réflexions, j’en suis venu à la conclusion qui suit. Chaque film avec Scout Taylor-Compton se faisant littéralement défoncer par le public et souvent les critiques, n’est-elle pas, dans un sens, une actrice subissant un peu un boycott similaire à Lindsay Lohan ? Non, non pas car Scout Taylor-Compton aurait eu des soucis juridiques et avec la drogue, je l’ignore d’ailleurs, mais car dans un cas comme dans l’autre, les films semblent condamnés avant même leur sortie à se faire défoncer. Pour Lindsay, il y avait The Canyons (de Paul Schrader, 3,8 sur imdb à l’heure où j’écris ses lignes) et I Know Who Killed Me (3,6 de moyenne), deux films imparfaits, mais ne méritant clairement pas un tel sort. Pour Scout Taylor-Compton, et bien depuis qu’elle a accepté de reprendre le rôle de Laurie Strode dans le remake d’Halloween en 2007, chacun de ses films se fait défoncer, souvent injustement. Halloween 2 (soit sans doute l’opus le plus intéressant de la franchise sur bien des points), 247°F et son huis clos dans un sauna, Ghost House, Feral… Des films certes jamais géniaux, même moyens pour certains, mais pas de quoi mériter de se faire défoncer. Du coup, oui, Cynthia, même pas peur. Mais en quelques secondes, on peut comprendre d’où vient le premier problème du métrage, et cela se situe dans son ton. Car en lisant son synopsis, et en voyant la pochette, on peut facilement penser que Cynthia sera un hommage à un certain cinéma, à Frank Hennenlotter par exemple, tout en mettant en avant les peurs liées à la grossesse, au fait de devenir parent. Alors dans le fond, en ouvrant très grand les yeux, c’est le cas. Mais ce qu’il faut savoir pourtant, c’est que le métrage vend la mèche dès le départ quant à la direction qu’il prendra. Voir en réalité le logo de la société Girls & Corpses et la présence de Robert Rhine au scénario (et dans le rôle d’un docteur) nous avertit, direct.

Vous ne connaissez pas Robert Rhine ? Créateur de la revue Girls and Corpses (oui tout est dans le nom), il œuvre comme producteur, et parfois scénariste et acteur dans le milieu du cinéma depuis, véritablement, 2016. Il aura été producteur sur un film assez faible de Rob Zombie, 31, mais par la suite, il aura plutôt lorgné vers un cinéma plus régressif, plus débile, avec des films comme, attention les yeux, l’immense Titanic 3 ou le plutôt rigolo Exorcism at 60,000 Feet. Oui, le ton est donné, Cynthia ne sera clairement pas un film à prendre au sérieux. Notre jeune actrice joue Robin, en couple avec Michael (Kyle Jones), et son obsession, elle est bien différente de celle de Rachel Zegler. Elle ne veut pas être une leadeuse, elle veut un enfant. Quand on les découvre d’ailleurs, ils sont au lit. Et à force d’essayer, le « miracle » tombe, Robin est enceinte. Seulement parfois, être enceinte, ce n’est pas si cool que ça, et quelque chose d’anormal va arriver, puisque si leur bébé, nommé Samantha, semble tout à fait normal, il y a en réalité eu un deuxième bébé, Cynthia donc (bravo vous savez lire le titre). Forcément, difforme, carnivore, meurtrier, et souvent attaquant en vue subjective, pour retarder l’apparition de la créature, et aussi sans doute alléger le budget d’un film qui n’a pas dû coûter bien cher dès le départ en réalité. Aucune information ne circule sur ledit budget d’ailleurs. Mais qu’importe, Cynthia n’a pas coûté cher, et cela se voit. La maison de Robin et Michael semble souvent vide, les personnages importants (avec du dialogue donc) se comptent sur les doigts d’une main, l’hôpital où certaines scènes se déroulent se limite à quelques petites pièces, la photographie est sans éclat et affiche des tons souvent extrêmement naturels. Mais qui dit budget réduit et Robert Rhine veut dire humour, ton léger, sang et de préférence de manière assez abusive, et si possible, nudité gratuite.

Pas de la part de notre héroïne (qui ne se dénudera que pour Ghost House), mais bon, elle n’est pas seule au casting, et ce qui doit arriver arriva, lorsqu’une infirmière se dira qu’une partie de jambe en l’air avec un collègue, c’est bien pour évacuer le stress de la journée. Sauf que Cynthia passait par là. Mais bref, en sachant à quoi s’attendre, que vaut Cynthia ? Je dois avouer malgré mon ouverture d’esprit que je fus déçu du visionnage. Le ton est léger, certaines scènes font sourire, mais jamais nous n’allons rire. Le mélange d’horreur sérieuse et de grotesque pur et dur aurait pu fonctionner, mais s’avère la plupart du temps un peu trop sage. Cynthia a un plutôt bon design, même si on ne vendra pas des peluches à son effigie, mais elle est révélée très tard, comme si la timidité par instant du personnage était aussi visible avec son temps de présence à l’écran. On aura quelques caméos sympathiques, comme Sid Haig (The Devil’s Rejects), Bill Moseley (Massacre à la Tronçonneuse 2) ou encore Robert LaSardo (Death Race), mais cela reste pour la plupart des caméos rapides et trop sérieux. Les acteurs sont bons en général mais les rôles ne sont pas mémorables. En fait, avec Cynthia, on se retrouve devant un film d’horreur plutôt gentillet malgré sa créature et quelques meurtres, mais aussi devant une comédie mais jamais vraiment tordante, comme si le film lui-même ignorait un peu ce qu’il voulait être. Pas forcément désagréable sur le moment, mais vite oubliable.

Les plus

Cynthia et son design choupi
Scout Taylor-Compton, convaincante
Plaisant sur le moment

Les moins

Jamais vraiment drôle
Assez timide au final dans l’horreur
Cynthia finalement rare à l’écran

En bref : Cynthia est une comédie horrifique très timide dans chaque domaine qu’elle aborde, et c’est dommage. Parfois, on va sourire, quelques moments font mouche, mais on regarde finalement tout ça d’un œil de manière totalement inoffensive.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Cynthia has a cute design
♥ Scout Taylor-Compton, convincing
♥ Entertaining
⊗ Never really funny
⊗ Pretty shy in the horror genre
⊗ Cynthia is not enough on screen
Cynthia is a horror comedy, but it’s too shy in every aspect, too bad. You will smile at times, a few scenes are fun, but it’s not really memorable.

6 réflexions sur « CYNTHIA de Devon Downs et Kenny Gage (2018) »

  1. Je vois qu’ils s’y sont mis à deux pour tourner ça ! Vu les images, on dirait plutôt « Rosemary’s ET » et ça ne fait pas envie.
    Je te trouve bien calé sur l’œuvre de ce Robert Rhine que je ne connaissais pas (un nouveau Corman, le talent en moins ?), et sur la filmo de Scout Taylor-machin. Je suis resté à LiLo personnellement, et je suis d’accord avec toi pour dire que si « The Canyon » n’est pas génial, ça reste quand même un Schrader et Lindsey y est souvent excellente.

    1. Robert Rhine, c’est plus du hasard total. Au départ, je ne savais même pas c’était qui, il y a quoi, un an. Pour CYNTHIA, j’ignorais totalement qu’il était à la tête du projet, mais comme je l’ai décrit, c’est en lançant le film et en voyant son nom que j’ai immédiatement capté devant quel genre de film j’étais.
      The Canyons ainsi que son casting se font toujours défoncer. Alors que oui, le film n’est pas le best de Schrader, mais je l’ai trouvé intéressant, et les acteurs, pour beaucoup des amateurs en plus, sont plutôt bons. Lindsey également, d’ailleurs elle n’est pas mauvaise actrice de base, par contre oui les films ne sont pas toujours fameux c’est vrai.

        1. Tu me donnerais presque envie de le revoir, là maintenant, sauf que mon blu-ray est resté en France, malédiction ! J’ai l’ost avec moi par contre, blindé mon téléphone de musiques pour les trajets, donc ce sera déjà ça.
          Je me demande si les films avec elle seront réévalués avec le temps, genre, dans 30 ans, une fois que le public actuel ne saura plus qui est Lindsay Lohan… Va savoir. A l’ocaz, sans attendre un grand film, tu peux jeter un oeil à I KNOW WHO KILLED ME, tout aussi descendu par la presse et le public, mais intéressant. Puis bon, par le réalisateur de THE LOST, donc forcément, tout ne peut pas être à jeter haha. Il y avait une très belle photographie et des scènes de violence assez crues dedans. C’était un peu bancal, mais le mix hommage à Argento et Lynch était sincère.

            1. Et bien je découvre l’existence de ce nouveau MEAN GIRLS. J’avais adoré l’original de 2004 perso, un film frais, très drôle, avec pas mal de situations très bien vues et Lohan, tout jeune, y était radieuse et motivée. J’ai même le DVD resté ceci dit en France. Une nouvelle version, qui donc d’après ce que je viens de lire adapte une version comédie musicale, pourquoi pas, Lohan n’y ferait qu’un petit caméo il me semble. Tina Fey est toujours aux commandes, ce qui rassure un peu, mais je ne sais pas si je me laisserais tenter un jour. Peut-être par curiosité, aimant vraiment beaucoup l’original, pour voir si le contenu a été correctement adapté à notre nouvelle époque un peu fofolle sur pleins de points.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *