ALONE de John Hyams (2020)

ALONE

Titre Original : Alone
2020 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h38
Réalisation : John Hyams
Musique : Nima Fakhrara
Scénario : Mattias Olsson

Avec Jules Willcox, Marc Menchaca, Anthony Heald et Jonathan Rosenthal

Synopsis : Une voyageuse récemment veuve est kidnappée par un tueur de sang-froid, elle fuit dans la forêt où elle est forcée de se battre contre les éléments alors que son poursuivant se rapproche d’elle.

S’il y a bien quelque chose que le cinéma dit de suspense essaye de nous dire depuis quelques années, c’est qu’il faut faire attention en voiture. Curve chez Blumhouse il y a quelques années et son personnage coincé dans sa voiture après un accident et aux prises avec un psychopathe, Enragé (Unhinged) avec Russell Crowe en 2020, quasi un remake d’un film d’Europe de l’Est de la même année, et ce Alone qui nous intéresse, également de 2020, et lui pour le coup véritable remake d’un film Suédois de 2011, Gone, qui n’a d’ailleurs pas une excellente réputation. Alone, c’est donc un concept simple. Une femme qui déménage après un tragique événement, Jessica, jouée par Jules Willcox, et qui durant son long trajet, va se retrouver comme suivie par un homme étrange dans un véhicule noir. Suivie ? Oui, car rapidement, les événements vont s’accélérer, et l’homme va montrer ses intentions, peu louables, allant jusqu’à kidnapper la jeune femme, puis, lors de sa fuite, la traquer dans la forêt, inlassablement. Alone, c’est ça, un film simple, tenant sur un concept tout aussi simple et déjà vu, et qui doit donc compter uniquement sur ses acteurs, basiquement au nombre de trois à l’écran, et de sa mise en scène, pour chercher non pas à vraiment surprendre le spectateur, mais à se montrer suffisamment efficace pour être tendu et divertissant durant sa durée, 1h38 générique inclus. Le bon point, c’est que malgré une mise en place sans doute un poil trop longue, le film réussit ce qu’il entreprend sur ces deux points. À la mise en scène d’ailleurs, on trouve un certain John Hyams, repéré il y a quelques années par certains amateurs de séries B bien troussées mais surtout radicales dans leur violence, avec les deux derniers opus de la franchise Universal Soldier, qui n’avaient d’ailleurs plus rien à voir avec le film original de Roland Emmerich, puisque le quatrième opus était d’ailleurs une sorte de trip ultra violent expérimental, avec un Jean-Claude Van Damme en méchant, crâne rasé, et un Scott Adkins gentil pétant des bras. Ça fait plaisir de voir John Hyams, fils de Peter Hyams, dans un autre registre.

Moins radical, qui prend plus son temps, préfère jouer sur l’ambiance, la tension, plutôt que la radicalité visuelle, que ce soit en terme de violence ou d’idées de mise en scène à même de malmener le spectateur (les lumières qui clignotent, les néons, les effets de styles). Alone, c’est sobre. Et si derrière la caméra, le travail de Hyams est plus qu’honnête, bien qu’encore une fois, il semble quelque peu s’attarder lors de sa première partie sur son héroïne, seule, et ses longs trajets en voiture, devant la caméra, c’est tout aussi solide. Jules Willcox, que je ne connaissais pas, s’en sort à merveille dans ce rôle difficile, puisque commençant comme une femme blessée moralement, apeurée, qui devient alors une victime, avant, forcément, le film n’étant pas très original, de prendre son destin en main. Grâce à son jeu, l’évolution du personnage reste crédible, et ses expressions, notamment son regard, amènent de la profondeur au personnage. Que dire du reste du casting ? Marc Menchaca joue les psychopathes moustachus, et le fait très bien. Rien d’original encore une fois, on a déjà vu ce genre de rôles des dizaines de fois, ce personnage hyper dangereux mais qui cache une vie de famille tout ce qu’il y a de plus normal. Notons pour un court rôle l’apparition de Anthony Heald (8MM, Un Cri dans l’Océan, Le Silence des Agneaux), beaucoup plus rare sur le grand écran il me semble depuis quelques années, bien qu’il n’ai que très rarement un rôle principal. En tout cas, Alone a de quoi plaire à l’amateur.

C’est un métrage fait avec grand sérieux, par un réalisateur qui sait ce qu’il fait et qui finalement, semble plutôt content de tenter de nouvelles approches, de nouveaux genres, tant sa mise en scène est ici appliquée, sans esbroufe visuelle, et tant cela va s’avérer payant au fur et à mesure que le film avance, et qui sait diriger des acteurs, peu nombreux à l’écran, et qui se doivent donc d’être crédibles, et, au choix, attachants ou détestables. C’est peut-être dommage que le scénario signé Mattias Olsson (qui signait le scénario du film original déjà) soit si prévisible, ne tente pas de s’éloigner des sentiers maintes fois empruntés par les films de ce genre pour nous surprendre. Mais l’ensemble est efficace, prenant, et en réalité, dès que Jessica est en fuite dans la forêt, le film prend son envol, se fait plutôt bien tendu, et Hyams soigne encore plus son métrage, ses cadrages, il sait jouer sur la tension, la profondeur de champ pour surprendre un peu, non pas dans le déroulement de son scénario, mais dans la composition de ces cadrages. Et puis, comme on s’en doute, Alone doit finir sur une note violente, un affrontement entre ces deux personnages qui se courent après tout le long, et là Alone ne déçoit pas, on y retrouverait par moment presque la patte de John Hyams, dans sa radicalité, son côté sec et expéditif. Et c’est ce qui rend Alone finalement très sympathique, c’est que même si tout est couru d’avance, et bien le film parvient à captiver le spectateur, de plus en plus au fur et à mesure qu’il avance, dés lors que la caméra doit jouer sur la tension, ou la violence. Forcément, ce n’est pas inoubliable, pas surprenant, il y a mieux dans le genre, mais le métrage fait passer un agréable moment pour l’amateur du genre.

Les plus

Des acteurs impliqués
Une mise en scène soignée
La tension s’installe très bien dans la seconde moitié
Un final sec

Les moins

Mise en place un peu longue
Scénario ultra classique et prévisible

En bref : Alone ne révolutionne rien, et se fait d’ailleurs prévisible sur toute la ligne. Mais grâce à des acteurs investis et une mise en scène appliquée, l’ensemble parvient à intéresser et fonctionne.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Very good actors
♥ Visually well done, good job John Hyams
♥ Nice tension in the second part
♥ The final, violent
⊗ Maybe a bit to slow at first
⊗ The script is very predictable
Alone is not revolutionary, it’s predictable even. But thanks to good actors and good camera work from John Hyams, it’s interesting and it works.

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