THE CHILDE (귀공자) de Park Hoon-Jung (2023)

THE CHILDE

Titre Original : 귀공자
2023 – Corée du Sud
Genre : Polar
Durée : 1h58
Réalisation : Park Hoon-Jung
Musique : Mowg
Scénario : Park Hoon-Jung

Avec Kim Seon-Ho, Kang Tae-Joo, Kim Kang-Woo, Go Ara, Lee Ki-Young, Heo Joon-Seok, Justin Harvey, Jeong Ra-El et Choi Jung-Woo

Synopsis : Marco, un jeune homme rêvant de devenir boxeur part à la recherche de son père et se retrouve confronté à des crapules.

Bien que ça tourne en rond, et que le grand public également commence à trouver que le cinéma Coréen, notamment leurs polars, tournent en rond, ça continue de débarquer. Un des derniers en date en 2023 ? The Childe. Un peu moins de deux heures au compteur, et un réalisateur loin d’être un incapable, Park Hoon-Jung, qui d’ailleurs aura surtout commencé comme scénariste, et il se sera fait remarquer avec I Saw the Devil, film généralement adoré (plot twist, je trouve ça bien trop long pour être efficace sur la durée). Pour autant, dès qu’il est passé réalisateur, j’ai trouvé sa carrière beaucoup plus intéressante, bien qu’imparfaite. Son New World en 2013 par exemple était bien tendu et ses quelques retournements de situations bien vus lors du final en faisait une bonne surprise. On pourrait parler également de The Witch Part 1, film réussi, parfois très violent, et qui sait quand jouer ses cartes… avant l’arrivée malheureusement d’une Part 2 ratée. Du coup, en 2023, retour au polar pur et dur ici. Pour un résultat loin d’être mauvais, mais en demi-teinte, la faute à une première partie pas toujours palpitante se déroulant en Thaïlande où l’on fait la connaissance de notre héros, Marco, un Kopino (enfant d’un père Coréen et d’une mère Thaïlandaise, délaissé par le père, un coup d’un soir et on oublie quoi) qui n’a pas de bol, mais est doué pour la boxe, et qui cherche la trace de son père, alors que sa mère est gravement malade. Une première partie qui peine à convaincre malgré quelques pistes intéressantes, et des sujets qui le sont tout autant, et qui ne sont pas toujours abordés par le cinéma Sud-Coréen. Mais ça s’éternise un peu trop. À côté, le film ne perd pas forcément de temps, présentant en réalité dès son introduction l’un des principaux antagonistes du métrage, tueur doué qui ne fait pas dans la dentelle malgré son sourire permanent.

Scène d’ouverture violente mais un brin over the top (le coup du rideau de fer, tout de même), qui nous fait nous demander vers quels horizons le film navigue, puisque la frontière entre tueur doué et surhomme donnant dans une violence comic book est mince. Je ne vais pas mentir, sans être désagréable, la première demi-heure de The Childe ne mettait absolument pas en confiance. Son contenu, sa violence, son côté polar, sa pluie en Corée, tout ça, on connait, un peu trop. C’est en réalité dès l’arrivée du personnage en Corée que ça se bouge enfin, et que le film se transforme en gigantesque course poursuite entre notre héros qui n’a pas de bol, son possible frère qui lui court après, quelques tueurs dont notre homme au sourire freedent. Là, le métrage, malgré son côté déjà-vu, interpelle déjà bien plus. Déjà car l’on n’a pas le temps de s’ennuyer une seule seconde, tant tout s’enchaîne sans temps morts, ce qui nous fait en réalité oublier un élément crucial, qui ironiquement nous reviendra en pleine face lors du final, mais nous n’y sommes pas encore. Car avant son final, The Childe accumule donc courses poursuites, fusillades, et mises à morts expéditives, le tout avec comme souvent un grand soin apporté au visuel. Mais si ce n’était pas le cas, l’on pourrait presque dire que le métrage n’était pas Coréen. C’est donc fluide, bien filmé, bien monté, la photographie agréable à l’œil, et ça fait clairement le job. Mieux, notre tueur souriant, il vole la vedette à notre héros qui lui, ne fait que fuir finalement et en prendre pleine la gueule pendant quasi deux heures. C’est d’ailleurs au final ça l’un des plus grands défauts du métrage, même lorsqu’il délivre la marchandise.

Car des carnages, il y en aura, dont certains purement jouissifs, même si encore une fois, la frontière est très mince entre tueur doué et surhomme, mais le tout est exécuté avec assez de talent et de sérieux pour que tout passe comme une lettre à la poste, sans que l’on ne se pose trop de questions. Jusqu’à ce que le métrage, comme souvent en Corée, ne se décide à nous fournir quelques petits twists pour venir remettre en cause scénaristiquement quelques points d’intrigues. Alors, parfois, ça fonctionne, parfois c’est de trop, parfois la Corée en fait trop, et dans le cas de The Childe, c’est un peu différent, et ça renforce malheureusement le côté passif de Marco, notre héros. Car en réalité, passé son but premier de retrouver son père, qui disparaît assez rapidement au profit de l’action, Marco ne fera que courir, même lorsqu’il pourrait mettre un terme à tout ce bordel en deux secondes (un moment, il donne une droite, et au lieu de continuer ou de retourner les cartes à son avantage, il prend la fuite). Si bien que finalement, il n’apparaît que comme un personnage vide et là pour courir, autour duquel gravite des tueurs, des hommes d’affaires peu scrupuleux, et encore des tueurs. Et lorsque le film nous donne quelques twists à la fin, ils ne font que renforcer l’incapacité, la passivité et surtout le côté vide et inutile de notre héros. Pas de bol ça. Niveau écriture donc, ce n’est clairement pas glorieux. Niveau mise en scène et action, c’est immédiatement beaucoup plus solide. Venant du réalisateur, si ce n’est pas aussi mauvais que The Witch Part 2, ça reste malgré tout bien moins bon que The Witch 1, ou New World. Efficace certes, mais loin d’être mémorable.

Les plus

Action de haute volée
Visuellement bon, comme d’habitude
Le personnage du tueur, fun

Les moins

Une première partie peu engageante
Des facilités
Un héros passif, vide, un peu inutile

En bref : The Childe, c’est sympathique, surtout lorsqu’il se transforme en simple course poursuite et s’assume. Son scénario, il a de grosses failles, et surtout, son héros, trop passif, peu bavard, il laisse de marbre, surtout face aux autres.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The action is great
♥ Visually, it’s good, as usual
♥ The main killer, fun
⊗ The first part is not great
⊗ The script takes the easy way sometimes
⊗ The hero, empty, useless
The Childe, it’s nice, especially when it becomes a giant pursuit and nothing else. The script, it has many flaws, especially the hero, not likeable, not talkative, not useful, especially when in front of him, you are charismatic killers.

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