THE CRIMES THAT BIND (祈りの幕が下りる時) de Fukuzawa Katsuo (2018)

THE CRIMES THAT BIND

Titre Original : Inori No Maku Ga Oriru Toki – 祈りの幕が下りる時
2018 – Japon
Genre : Policier
Durée : 1h59
Réalisation : Fukuzawa Katsuo
Musique : Kanno Yûgo
Scénario : Lee Jeong-Mi d’après le roman de Higashino Keigo

Avec Abe Hiroshi, Mizobata Junpei, Tanaka Rena, Yamazaki Tsutomu, Itô Ran, Kohinata Fumiyo, Matsushima Nanako, Itoyo Marie, Karasuma Setsuko et Kimura Midoriko

Synopsis : Oshitani Michiko est retrouvée morte dans son appartement à Tokyo, étranglée. Le propriétaire de l’appartement lui disparait. Les détectives Matsumiya Yuhei et Kaga Kyoichiro sont sur l’enquête, et vont rapidement trouver des liens entre cet incident, le meurtre d’un homme brûlé vif le long d’un fleuve, et le propre passé de Kaga.

Sorti en Janvier 2018 au Japon, The Crimes That Bind est un métrage qui s’inscrit dans une œuvre bien plus vaste, mais qui peut néanmoins être vu comme un film unique se suffisant à lui seul. Adaptation d’un livre du même nom publié en 2013 et écrit par Higashino Keigo, The Crimes That Bind est en effet, dans un sens, la cinquième œuvre mettant en avant l’inspecteur Kaga Kyoichiro, et dont la première serait la série Shinzanmono, diffusée sur TBS en 2010 et elle-même donc adaptée d’un roman du même nom paru en 2009. A chaque fois, si je ne dis pas de bêtises, une enquête différente pour notre inspecteur, qui a donc eu droit à plusieurs séries ou épisodes spéciaux, et déjà à un long métrage en 2012, nommé à l’international The Wings of the Kirin. Et heureusement pour TBS et la Toho qui distribue les longs métrages, notre inspecteur Kaga est interprété depuis 2010 par le génial Abe Hiroshi, bien trop rare, mais enfin donc un peu plus connu du grand public, lui qui avait débuté dans les années 90 et au début des années 2000 avec des rôles parfois barrés, dans des films assez risqués (Crazy Lips, Hasami Otoko, Survive Style 5+). Un acteur que j’apprécie tout particulièrement. Pour ce dernier métrage en date donc, Kaga va se retrouver sur une enquête intimement liée à son propre passé, ce qui fait du film, en plus de nous offrir une enquête qui peut se voir sans aucune connaissance des séries et films précédents, un métrage développant bien plus son personnage principal. Bon point. Est-ce que The Crimes That Bind m’a conquis ? Pas à 100%, mais pour un thriller se voulant assez grand public dans son approche, il fait clairement le boulot et permet de passer deux heures fort plaisantes à tenter de trouver qui est le coupable, tout en poussant par moment assez loin la touche dramatique pour faire pleurer le grand public.

Vous savez, en déversant toute la misère du monde sur pellicule ! Et ça ne marche pas trop mal en réalité. Déjà car même s’il n’est sans doute pas le meilleur auteur au monde, Higashino Keigo est un écrivain très solide, très souvent adapté, et ça a souvent donné des thrillers intéressants, comme Platinum Data (par le réalisateur de Kenshin) ou encore Lakeside Murder Case. Bon, et parfois moins intéressants, comme lorsqu’un Miike en petite forme adapte un de ses romans jugés les plus faibles en 2018 avec Laplace’s Witch. Ensuite car si Fukuzawa Katsuo est très rare sur les grands écrans Japonais, avec seulement trois longs métrages, et qu’il œuvre surtout à la télévision depuis plus de 20 ans, il parvient, lors de certaines scènes, à avoir quelques éclairs de génie, ou du moins, durant certaines scènes, il laisse son récit respirer et n’a pas peur de filmer certains événements frontalement. Que ce soit des meurtres violents, des cadavres en décomposition, ou tout simplement la misère humaine, car The Crimes That Bind parle en premier lieu de la famille, et de ce que l’on est capable de faire et d’endurer, pour ses enfants d’un côté, et pour ses parents de l’autre. Forcément du coup, tout cela a un lien très étroit avec le passé de notre inspecteur, avec sa propre famille qu’il connait finalement peu, sa mère ayant quitté le foyer familial lorsqu’il était jeune. Mais si le métrage y va parfois à fond, je n’ai jamais ressenti cette impression de trop. Le métrage n’a d’ailleurs pas peur, à plusieurs reprises, de virer plus vers le drame que le simple film policier. Pourquoi pas, et dans sa dernière ligne droite, ça fonctionne même très bien. Car oui, le film est aussi aidé par un casting plutôt solide.

Abe Hiroshi donc comme déjà signalé, mais pas que, car on retrouve quelques surprises au casting, comme Matsushima Nanako dans un rôle important, elle qui avait été découverte dans les deux premiers films Ringu de Nakata en 1998 et 1999, avant de se faire plus discrète au cinéma (malgré un détour chez Miike en 2013 dans le moyen Shield of Straw). Bref, le casting est solide, autant pour les premiers rôles que les secondaires, et au final, si The Crimes That Bind me laisse cette étrange sensation parfois de semi réussite, c’est tout simplement à cause de sa première partie, qui enchaîne les informations à un rythme monstrueux. Non pas que le spectateur soit perdu (quoi que, ceux qui regarderont leur téléphone en même temps…), mais que l’on a l’impression que le film expédie certains éléments comme pour parvenir à condenser tout le roman qu’il adapte au sein d’un film ne devant absolument pas dépasser les deux heures. Du coup, au départ, ça va très vite, entre les dialogues, les pistes, les textes à l’écran, les flashbacks, avant qu’une fois tous les enjeux et personnages posés, la caméra et le montage se calment enfin pour laisser le récit respirer, et se concentrer alors sur l’émotion. C’est en tout cas le principal reproche que l’on pourrait faire au métrage, en plus d’une poignée de scènes moins inspirées et au cachet plus télévisuel. Mais dans l’ensemble, l’émotion fonctionne, le film se suit bien, le mystère reste entier jusqu’au final, et c’est déjà bien.

Les plus

Un très bon casting
Une poignée de scènes frontales dans leur contenu
L’émotion de la dernière partie qui ne fait pas forcée
Un récit qui se suit bien

Les moins

Un début où les informations fusent
Quelques scènes moins inspirées

En bref : Nouvelle adaptation d’Higashino Keigo mettant en scène l’inspecteur Kaga (Hiroshi Abe), The Crimes That Bind, passé un début un peu brouillon, fonctionne très bien et parvient à faire fonctionner l’émotion au cœur de son récit.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A very good cast
♥ Some scenes are surprising for this kind of film
♥ The emotion of the last part, it works
♥ A well constructed story
⊗ At first, too many information
⊗ Some scenes, less inspired
Last adaptation for the detective Kaga (Hiroshi Abe), The Crimes That Binds, after a start with too much information (and too fast), works very well and managed to make the emotion at the heart of its story work as well.

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