Silent Hill Downpour (2012 – Survival Horror – Playstation 3)

SILENT HILL : DOWNPOUR

2012
Studio : Vatra
Editeur : Konami
Genre : Survival Horror
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3
Existe sur : Playstation 3, XBox 360

Synopsis : Murphy Pendleton se réveille au milieu de nulle part après un accident de bus. Prisonnier, il était transféré vers un autre pénitencier lorsque l’accident s’est produit, tuant les autres passagers du véhicule. Désormais en cavale, il atterrit dans la ville de Silent Hill…

En 2012, Silent Hill revenait sur les consoles nouvelles générations après un Homecoming assez décevant et qui n’apportait rien de bien neuf, tout en restant sympathique. Depuis Silent Hill 4, Konami propose toujours à de nouveaux studios de développer les nouveaux opus d’une de ses plus grandes sagas. On aura eu droit à Climax pour Origins et Shattered Memories, puis à Double Helix pour le fameux Homecoming, premier opus des consoles nouvelle génération. À présent, c’est au tour des studios Vatra de s’occuper de Silent Hill et de donner sa vision de la ville et de ses horreurs. Et un peu partout, Silent Hill Downpour se sera fait descendre. Scénario bancal et peu intéressant, technique à la ramasse, quelques bugs, combats hasardeux, bestiaires décevant, musique trop différente, jeu trop court. On aura un peu tout entendu sur ce huitième opus. Et à tout ça, je répond tout simplement que Silent Hill Downpour est probablement malgré ces nombreux défauts l’épisode le plus intéressant de la saga depuis longtemps, en fait, depuis probablement Silent Hill 4, ou dans une moindre mesure Shattered Memories. Alors oui, ces critiques n’ont pas toujours tort sur certains aspects du jeu, mais à côté de ça, Downpour tente enfin d’innover, et surtout de retourner aux bases de la saga, après un Homecoming plus bourrin que d’habitude et aux énigmes ridicules.

Commençons par le commencement. Ici, on incarne donc Murphy, un prisonnier. Voilà qui a le don de changer. La différence, c’est qu’un peu à la manière de Silent Hill 3, on commence le jeu en ne sachant rien de lui, et cela va continuer pendant deux bonnes heures. On ne sait rien de son passé, que l’on va découvrir au fur et à mesure, et on avance, avec comme seul but de s’échapper de l’endroit où l’on se trouve. Comme pour Silent Hill premier du nom, Murphy est victime d’un accident, de bus cette fois-ci. Des hommages comme cela et des clins d’oeil, il y en aura des tas (comme des chansons des premiers opus passant à la radio), mais au-delà de ça, Vatra tente véritablement de réinventer l’univers de Silent Hill et de ne pas refaire encore et toujours ce qui a été fait. C’est tout à leur honneur. Première constatation en commençant le jeu: ce n’est pas le jeu le plus beau du monde, loin de là. Si la direction artistique fait toujours un sans faute, on aurait apprécié un travail beaucoup plus fin et détaillé sur les textures et autres. Mais après tout, il faut bien se rappeler que Silent Hill, le tout premier, était moche à sa sortie, et que le précédent opus n’était pas au top pour un jeu PS3 déjà. Alors oui, Downpour n’est pas exceptionnellement beau, mais il tient la route, est cohérent, varié, et c’est bien là le principal. Malheureusement, pour continuer sur l’aspect technique, du moins sur PS3, on pourra grogner contre certains ralentissements, notamment en extérieur, lorsque le moteur du jeu a beaucoup d’éléments à afficher.

Même cas de figure lorsque le jeu sauvegarde. Heureusement, il suffit parfois de s’arrêter de marcher un instant et tout repart. Si ce genre de bug est parfois énervant, on s’y habitue et cela ne gâche pas le plaisir pour autant. Bon, visuellement, c’est fait, maintenant parler un peu du côté artistique et ambiance pure. Premier grand changement, qui n’en est pas vraiment un puisque la moitié de Silent Hill 3 ne se déroulait pas dans la ville, Downpour nous fait évoluer pendant deux bonnes heures aux alentours de la ville, en traversant une forêt, des grottes, et même une mine. Un changement qui fait du bien, même si déambuler dans ces lieux sans but précis si ce n’est survivre et s’échapper n’aura pas plu à tous les joueurs apparemment. Mais ce sont loin d’être les seuls changements artistiques ou en terme d’ambiance, ou même de gameplay tiens. Ici, pas de son de sirène ou de Silent Hill altéré tout en métal où l’on doit refaire des niveaux mais en encore plus glauque, non. Si la brume est toujours présente dans les rues de la ville, cette fois-ci, le Silent Hill altéré prend une autre vision, puisque le thème du jeu est l’eau. Quand Silent Hill devient un monde cauchemardesque, les pièces se remplissent d’eau, et parfois une étrange source d’énergie nous poursuit et va nous forcer à courir dans de longs couloirs, ou à faire des chutes vertigineuses dans des cascades d’eau.

Des changements de ce genre, il y en a des tas. Des excellents, et des moins bons. Car en terme de mise en scène et d’idées, Downpour fait fort, que ce soit dans l’univers altéré ou dans Silent Hill même. De nombreux ajouts sont de la partie, comme par exemple une lampe qui fait aussi lampe UV qui permet de trouver de nouveaux indices, la possibilité de marcher en équilibre sur des planches, ou encore le fait que tous les éléments trouvés peuvent servir d’arme: bières, couteau, hache, bout de bois, chaise, marteau. Bien entendu, certaines armes seront indispensables à certains moments, comme la hache pour casser des planches ou la lance pour faire descendre les échelles, tandis que les armes en bois peuvent se briser après quelques coups. Malheureusement, il y aura aussi de moins bonnes idées. Les combats par exemple, fonctionnent avec un nouveau système. Après l’esquive du précédent opus, on se retrouve avec un système de blocage peu pratique. Heureusement, les ennemis sont moins nombreux et on peut parfois (souvent) les fuir, pour économiser nos munitions par exemple, rares. Les monstres quand à eux sont tous de nouvelles créations. Certaines excellentes, d’autres beaucoup moins. En réalité, la majorité du bestiaire est assez décevante, optant pour un design assez quelconque. Seules les « poupées » vivantes et invisibles à l’œil nu (il faudra la lampe UV, ou détruire l’origine du mal) sont une trouvaille intéressante et parfois flippante. Mais les monstres ne sont pas le cœur du récit, heureusement. Le jeu ajoute également des nouveautés en terme d’histoire, puisque le jeu sera en monde ouvert (on pourra visiter quelques lieux qui ne sont pas importants pour l’histoire de base), on pourra se déplacer dans les souterrains, ou même faire des quêtes secondaires, malheureusement assez inutiles voir malvenues dans un survival horror.

L’intrigue de Downpour, bien que se révélant très doucement et par petits bouts, se veut plus psychologique qu’autre chose, à l’image d’un Silent Hill 2, ou Silent Hill 4, et si on n’atteindra jamais le même niveau émotionnel que le second opus, Murphy était moins intéressant que James Sutherland, l’effort reste à saluer, ce qui permet une horreur donc plus psychologique que visuelle. Jusque là, malgré des faux pas (les monstres, les quêtes secondaires, les ralentissements), Downpour surprend dans le bon sens du terme. Mais comme tout le monde le sait, Yamaoka Akira quitte le navire, et Downpour est le premier jeu de la saga dont la musique n’est pas composée par le maître, qui était pour beaucoup dans la réussite de chaque épisode. C’est à Daniel Licht que revient la tâche de composer la musique de Downpour, et le bonhomme est plus connu pour son travail sur la série Dexter (car oui, qui se souvient qu’il a composé la musique des Enfants du Maïs 2 et 3, ou de Hellraiser 4…). Et il livre une partition plus que correcte, mélangeant parfois des sonorités typiques de cet univers avec des thèmes plus personnels qui lui ressemble. Travail plus qu’honorable, moins « métallique », mais convenant à l’ambiance de Downpour.

Oui, sur toute la ligne, Downpour tient la route malgré de gros défauts. Le scénario, s’il reste très intéressant, aura quelques baisses de régime, et malheureusement l’aventure se termine très rapidement (entre 7 et 8 heures environ). Notons d’ailleurs à ce niveau le retour du choix de la difficulté pour les énigmes en plus des combats, choix délaissé après Silent hill 3. Par ces choix, Downpour retourner à une ambiance plus survival que action, et de par ces ajouts, il réussit a innover dans une saga qui n’apportait pas grand-chose avec son précédent opus. Certes, la peur n’est pas vraiment au rendez-vous, même si une certaine tension s’installe par moment, mais Downpour est l’épisode le plus ambitieux et osé depuis Shattered Memories, et cela fait du bien. Honnête, imparfait, parfois bancal, parfois original et prenant, l’aventure de Murphy mérite le coup d’œil de la part des fans.

14

Les plus

Des nouveautés qui font plaisir
Bonne ambiance
Daniel Licht reprend la musique avec honneur
Enfin un retour au survival

Les moins

Des nouveautés moins intéressantes
Des bugs et ralentissements

En bref : Downpour tente d’innover, se fait ambitieux, et s’il se plante par certains aspects comme les combats (peu nombreux) et posséde des bugs gênants, il n’en est pas moins un jeu qui ne refait pas encore la même chose. L’aventure de ce dernier Silent Hill se fait prenante et intéressante.

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