VAMPIRES EN TOUTE INTIMITÉ (What We Do in the Shadows) de Jemaine Clement et Taika Waititi (2014)

VAMPIRES EN TOUTE INTIMITÉ

Titre original : What We Do in the Shadows
2014 – Nouvelle Zélande / Etats Unis
Genre : Faux Documentaire Vampirique
Durée : 1h25
Réalisation : Jemaine Clement et Taika Waititi
Musique : Plan 9
Scénario : Jemaine Clement et Taika Waititi
Avec Jemaine Clement, Taika Waititi, Jonny Brugh, Cori Gonzales-Macuer, Stu Rutherford, Ben Fransham et Jackie van Beek

Synopsis : Comment fait-on quand on est vampires depuis des siècles et qu’on doit discrètement vivre en coloc en 2015 dans la banlieue de Wellington ? C’est ce que nous propose de découvrir une équipe de documentaire, en partageant l’intimité d’une bande de potes suceurs de sang ! Vladislav, Viago, Deacon et Petyr nous ouvrent les portes de leur cœur et celle de leur quotidien un tout petit peu complexe.

Vampires en Toute Intimité, bien avant sa sortie française avec des doubleurs comiques bien connus (Testot, Astier, Salomone, Bruno), est un film que l’on m’avait conseillé de son titre original, What We Do in the Shadows. Petite production Néo Zélandaise tout ce qu’il y a de plus banale sur le papier, le genre du faux documentaire était bien popularisé depuis des années, le métrage parvient pourtant à tirer son épingle du jeu pour fournir un divertissement qui fait du bien. Pourtant oui sur le papier, le propos est simple : un documenteur comme on aime les appeler nous parlant d’une colocation. Une colocation de vampires, allant de Vladislav qui n’a que 379 ans ou Deacon le petit jeunot (183 ans), à bien entendu Petyr, qui a plus de 8000 ans. Sur le papier, on peut avoir peur, sachant que le genre du faux documentaire est épuisé jusqu’à la moelle depuis des années, et que les bons films de vampires, c’est un peu comme les bons films de loups-garous, ça ne court pas les rues. Mais grâce à son point de départ simple, à savoir une colocation, le film tire son épingle du jeu, parvenant à être aisément l’un des meilleurs représentants des deux genres qu’il aborde grâce à un humour hyper bien trouvé. En effet, quiconque a déjà été en colocation connaît déjà les petits tracas, les petites embrouilles, les tours pour faire la vaisselle ou passer l’aspirateur, ou encore les petites tensions face à des modes de vie pas forcément identiques entre les différents colocataires. La bonne idée, en faisant des différents personnages des vampires, c’est qu’on se marre devant des situations que l’on connaît si bien, mais à la sauce vampirique.

Voir nos créatures de la nuit se foutre sur la gueule car l’un d’eux n’a pas fait la vaisselle depuis 2 ans et que les couverts sont tous couverts de sang, c’est amusant. Alors quand en plus, on a droit à 4 vampires totalement différents vu leur âge, et donc aux coutumes différentes, c’est la porte ouverte à tous les délires. Petyr du haut de ses 8000 ans est le Nosferatu de la bande, qui dort dans la cave, aborde un look flippant, ne parle pas. Vladislav bien entendu est le Dracula plus classique de la légende, qui aime la torture et les esclaves. Et comme toute l’histoire se déroule en 2015, forcément, l’humour tourne en dérision leurs modes de vie. Voir ces vampires super âgés essayer d’être dans le coup et s’habiller « à la mode » pour sortir, devoir être cordialement invités à rentrer pour pouvoir entrer en boite de nuit, c’est forcément tordant. Le film n’oublie aucun cliché du genre vampirique pour le tourner en dérision. On aura donc bien entendu la peur de la lumière du jour, la sensibilité à l’argent, le fait que les vampires n’ont pas de reflets dans le miroir et j’en passe. Et malgré la multitude d’éléments du genre qu’il y a à traiter, les sorties, la vie de tous les jours, le métrage fait dans la simplicité pour ne pas surcharger son récit. Pas de twists de ouf comme le faux documentaire veut nous abreuver, pas de jumpscares vu que cela reste avant tout une comédie, et pas de situation qui se veut comique et qui est beaucoup trop appuyée. C’est dans sa simplicité que le métrage fonctionne du tonnerre.

Fait plus étonnant, le film parviendra même à ajouter par moment quelques moments plus sobres et touchants, notamment avec l’un des vampires, souhaitant retrouver sa bien aimée qu’il a perdu il y a des années, la faute à une erreur d’étiquetage sur son cercueil qui aura transformé son voyage en bateau en voyage de 18 mois… On aura bien entendu le personnage de l’esclave, obéissant aux ordres dans l’espoir de se faire changer en vampire plus tard, ou même le gang de loups-garous traînant dans le coin. Certains moments sont clairement à mourir de rire tant nos 4 vampires sont de vrais bras cassés, si bien qu’on se demande comment certains d’entre eux ont fait pour être encore en vie de nos jours. Oui, quand notre vampire est un maniaque de la propreté mais qu’il vise par accident la jugulaire de sa victime, il peut dire au revoir à la propreté de son salon. Du haut de ses 1h26, Vampires en Toute Intimité fait clairement passer un excellent moment. Les acteurs tout simplement excellents, les rôles plus qu’amusants (surtout Vladislav et Viago), l’écriture évite toujours les lourdeurs, la mise en scène est posée et évite presque toujours de trembler dans tous les sens (à un ou deux moments près, volontaires). Malgré un final sans doute un poil moins drôle que le reste, le métrage reste une petite pépite, où chaque scène renferme une trouvaille d’humour qui relance la machine.

Les plus

Franchement très drôle
Toutes les trouvailles
Les personnages
Une écriture appliquée

Les moins

Sans doute un peu moins drôle sur la fin

En bref : Voilà une excellente comédie, qui a l’intelligence de ne jamais partir dans l’humour lourd pour être savoureux, tout en nous faisant aimer les personnages.

4 réflexions sur « VAMPIRES EN TOUTE INTIMITÉ (What We Do in the Shadows) de Jemaine Clement et Taika Waititi (2014) »

  1. Un interview avec des vampires par le mec de Ragnarok, c’est forcément quelque chose à voir. Je me mets ça au garde-manger pour une nuit sans sommeil, tu m’as donné envie. ça sent aussi un peu le frappadingue des Terres du réalisateur du légendaire « Bad taste », je me trompe ?

    1. Pas vu le Ragnarok, mais n’étant pas potes avec les amis les super héros, je fais volontairement l’impasse sur chaque nouvel opus 😉
      C’est beaucoup plus pro qu’un Bad Taste quand même, et très peu sanglant à quelques scènes près ^^ (d’ailleurs, Bad Taste fait parti des quelques films cultes que je déteste au plus haut point).

      1. Ah mince, je pensais que le délire de Jackson était dans tes cordes. Après, je ne t’en veux pas, le gore potache n’est franchement très digeste.

        1. Je trouve Braindead sympathique, mais alors Bad Taste, je l’ai découvert dans les années 90, et j’ai jamais pu, j’aime mais alors pas du tout. Sur 1h30, un gag m’a fait sourire et c’est tout, rien à faire. Je l’avais retenté à une soirée car un ami voulait le montrer aux autres, ça a fait un bide et j’ai encore moins aimé haha.

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