LES CICATRICES DE DRACULA (Scars of Dracula) de Roy Ward Baker (1970)

LES CICATRICES DE DRACULA

Titre original : Scars of Dracula
1970 – Angleterre
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Roy Ward Baker
Musique : James Bernard
Scénario : Anthony Hinds

Avec Christopher Lee, Dennis Waterman, Jenny Hanley, Patrick Troughton, Michael Ripper et Michael Gwynn

Synopsis : Après que Dracula a été ramené à la vie par une chauve-souris, une jeune villageoise est retrouvée morte. Les hommes du village tentent de détruire Dracula en incendiant son château, mais à leur retour ils découvrent que toutes les femmes, qui s’étaient regroupées dans l’église du village, ont été massacrées par une nuée de chauves-souris commandées par Dracula. En ville, un jeune séducteur nommé Paul Carson a été surpris par le bourgmestre en compagnie de sa fille Alice ; il échappe de justesse à deux policiers lancés à ses trousses en se jetant par une fenêtre sur un fiacre dont les chevaux, épouvantés, le mènent à proximité du château de Dracula. Il y est accueilli par le comte, son serviteur Klove et sa captive Tania.

En sérieuse perte de vitesse, la Hammer enchaîne les projets sur le comte Dracula. Christopher Lee, peu fier des sccénarios qu’on lui propose depuis Dracula Prince des Ténèbres en 1966, revient une énième fois par amitié envers les producteurs. Il est d’ailleurs étonnant de remarquer que Christopher Lee jouera trois fois le comte en 1970 : dans les deux films de la Hammer, Une Messe pour Dracula et Les Cicatrices de Dracula, mais également dans Les Nuits de Dracula de Jess Franco. Malheureusement, Les Cicatrices de Dracula est un film assez faible malgré quelques bonnes idées et un spectacle qui se veut généreux, et est surtout très représentatif de l’état de santé de la Hammer en 1970 : ça va mal ! D’ailleurs, Anthony Hinds, le scénariste sur les Dracula depuis Dracula et les Femmes, ne se casse pas franchement la tête, et fait revenir Dracula dès la scène d’ouverture de la manière la plus simple qui soit. Oui, une vieille chauve-souris en plastique déverse du sang sur la tombe du comte, et Christopher Lee revient… C’est tout ? C’est tout ! La preuve que le studio voulait uniquement un nouvel opus, un opus parmi tant d’autres. Malheureusement, cet aspect ressort du métrage quasiment à chaque instant. Et ce n’est pas un nouveau changement de réalisateur qui va venir changer la donne, puisque Roy Ward Baker livre une mise en scène en soit assez académique.

Là où Les Cicatrices de Dracula se montre assez généreux, c’est dans la manière dont la Hammer décide d’incorporer de nouveaux éléments afin d’attirer le spectateur. Jamais un Dracula ne se sera fait aussi érotique et sanglant. Et pourtant, ce n’est pas tant car la nudité est fort présente à l’écran (juste une fille nue de dos), mais la bande respire l’érotisme à chaque instant. Le nouveau personnage principal est un don juan, embrassant chaque femme passant dans son radar, un peu comme Dracula souhaitant boire le sang de chaque femme qu’il croise. De plus, le réalisateur semble aimer les costumes avec de grands décolletés, puisque ce sera un festival. Dès qu’une femme sera à l’écran, la mise en scène appuiera cet effet, faisant abaisser les yeux du spectateur masculin (ou féminin aussi après tout !). Au niveau de la violence par contre, il faut avouer qu’elle se fait beaucoup plus présente qu’auparavant. Dracula n’hésitera pas à tuer une femme violemment, le sang coule pas mal, et le début du métrage nous montre carrément un carnage dans une église. Certains plans n’hésiteront d’ailleurs pas à s’attarder sur des effets sanglants fort réussis. Mais cela ne suffit pas à faire du métrage un film convaincant, malgré quelques passages inspirés directement du roman de Bram Stoker.

Car au final, Les Cicatrices de Dracula, malgré son aspect débridé (la résurrection de Dracula en elle-même, les décolletés, les plans sanglants), se montre assez absurde, mal foutu, n’en faisant qu’une série B parfois amusante, mais décevante en pensant à la fois à son potentiel, et au passé de la Hammer encore quelques années plus tard. Voir Dracula revenir à la vie ou encore se tenir droit devant une chauve-souris en plastique lui « parlant », en la voyant bêtement s’agiter devant lui, ça fait mal ! Très mal. Là n’est pas le seul élément raté du métrage, puisque l’esclave du maître, Klove, le trahira à plusieurs reprises juste à cause d’un portrait. Assez limite comme élément de scénario. Scénario qui ne se fait pas hyper emballant non plus, puisqu’à l’exception de certains éléments beaucoup plus poussés qu’auparavant, il ne livre rien de véritablement neuf, innovant, ou même intéressant. Christopher Lee dans le rôle de Dracula par contre apparaît toujours avec classe, et se montre bien plus sadique qu’avant. En plus de vouloir mordre les femmes, il n’hésite pas à tuer, voir même à torturer son esclave lorsqu’il désobéit. Une orientation plus noire pour le personnage, mais tout le reste du métrage ne suit pas. En résulte une série B qui pourra parfois amuser, mais qui n’est pas bonne pour autant, malgré quelques beaux moments encore une fois. Non, je ne parle pas là du final et de ses effets ratés !

Les plus

Un Dracula plus noir
La Hammer met plus d’érotisme et de sang

Les moins

La scène d’ouverture ridicule
Un côté fauché bien voyant
Une tentative de modernité ratée

En bref : La Hammer persiste et réutilise Dracula. Malheureusement, ce n’est qu’un épisode de plus, pas forcément réussi et un brin racoleur.

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