THE LAST SHOWING de Phil Hawkins (2014)

THE LAST SHOWING

Titre original : The Last Showing
2014 – Angleterre
Genre : Suspense
Durée : 1h29
Réalisation : Phil Hawkins
Musique : Richard Bodgers
Scénario : Phil Hawkins

Avec Robert Englund, Finn Jones, Emily Berrington, Keith Allen et Malachi Kirby

Synopsis : Stuart est un projectionniste forcé de travailler au stand des bonbons suite à la modernisation des projecteurs. Il méprise le monde du cinéma actuel, le trouvant vulgaire et cheap. Un soir, alors qu’il n’y a que Martin et Allie dans la salle pour voir La Colline a des Yeux 2, Stuart va s’amuser à un petit jeu en se servant du système de caméra du cinéma pour faire son propre film.

De nos jours, il faut bien avouer que l’on n’attend plus grand-chose de la carrière de Robert Englund tant celui-ci s’est engouffré dés les années 90 dans des navets sans nom (Night Terrors, The Mangler pour ne citer que ceux là). Mais une certaine curiosité nous pousse à tenter certains métrages. Et parfois, ceux-ci ne sont pas aussi catastrophiques que l’on veut bien en dire. Fear Clinic, bien que bancal, n’était au final pas mauvais. Pour ce The Last Showing, petite production Anglaise au budget de 2 millions de dollars, on me l’avait fortement déconseillé. Curiosité oblige, je me suis lancé malgré tout dans la vision, pour au final ne pas la regretter, car si The Last Showing n’est pas parfait et souffre notamment d’un final allant dans la simplicité extrême, disons que ce petit thriller à suspense fonctionne très bien, se fait rythmé, et propose en plus quelques thèmes intéressants. Et puis Robert Englund récupère ici un rôle enfin intéressant. Il y joue donc un projectionniste à l’heure où le numérique débarque et monopolise les salles de cinéma. En ce sens, le film est même une déclaration d’amour au cinéma, et surtout au format pellicule, qui disparaît petit à petit, doucement mais sûrement. Pourquoi se trimbaler avec d’énormes bobines en 12 parties alors qu’un film pourrait tenir sur un disque dur ? Pourquoi embaucher des projectionnistes pour se servir d’un matériel couteux, complexe et surtout qu’il faut entretenir et surveiller non stop, alors que l’on pourrait tout lancer d’un seul click et ainsi demander au dit projectionniste d’occuper d’autres postes ? Oui, le numérique aura amené beaucoup de changements dans l’industrie, au niveau des coûts, du matériel, mais également du personnel.

Et je sais de quoi je parle, puisque j’ai travaillé de nombreuses années dans un cinéma. C’est dans ce milieu et cette ambiance que Robert Englund incarne un projectionniste dégoûté par l’époque dans lequel il vit, dégoûté par ce que devient l’industrie du spectacle, le cinéma. Son patron le prend pour un moins que rien et ne le respecte pas, alors qu’il sait au final moins de choses que lui. Les clients sont grossiers et n’ont aucun respect pour les autres clients ou le personnel du cinéma. Pas étonnant que Stuart, après des années de bons et loyaux services, pètent un câble, attache son patron, kidnappe les deux seuls clients présents pour la projection d’un film d’horreur et décide de jouer à un jeu avec eux en les manipulant. Il va donc sur une petite nuit mettre en scène les moindres mouvements de ces captifs, afin de pouvoir s’amuser et mettre en image le film de ses rêves, utilisant les caméras de surveillance du cinéma pour filmer le tout. Et The Last Showing ne veut pas faire comme les autres thrillers horrifiques actuels, Saw en premier, et va donc ne pas chercher à tout prix l’effet choc, mais préférer à la place se concentrer sur l’évolution de son intrigue et de son jeu de manipulation.

Et la plupart du temps ça marche malgré quelques ficelles un peu trop grosses par moment, on se prend au jeu, Robert Englund campe plutôt bien son personnage, l’ensemble est rythmé et on a bien envie de savoir comment tout cela va se terminer, de savoir si notre projectionniste va réussir ou non à faire le film de ses rêves, quitte à tuer certains de ses personnages en cours de route pour faire avancer son intrigue. Malheureusement, c’est là qu’arrive le plus grand défaut du film, à savoir son dénouement totalement tiré par les cheveux qui nous faire croire que les personnages sont en fait des crétins finit ! Si l’on sent clairement certains événements venir, ce sera bel et bien les derniers instants du métrage qui vont nous achever, tant l’ensemble paraît peu crédible voir un peu téléphoné. Et c’est dommage car le dénouement surtout pour un film à suspense est primordial, et The Last Showing se plante majoritairement sur cet élément, alors qu’il parvient à maintenir son suspense pour le reste. Le film reste agréable à suivre bien entendu, et Robert Englund aura fait bien pire par le passé. Et dans le genre, The Last Showing ne joue pas la facilité de la surenchère visuelle, ce qui est également appréciable.

Les plus

Sujet intéressant
Robert Englund
Un suspense plutôt prenant

Les moins

Le final clairement raté

 
En bref : Un petit thriller horrifique sympathique malgré ses facilités et son final raté. L’ensemble est court, prenant, le constat sur l’industrie également vrai. Divertissant.

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