CHILLERAMA de Adam Rifkin, Tim Sullivan, Adam Green et Joe Lynch (2011)

CHILLERAMA

Titre original : Chillerama
2011 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 2h
Réalisation : Adam Rifkin, Tim Sullivan, Adam Green et Joe Lynch
Musique : Andy Garfield, Patrick Copeland et Bear McCreary
Scénario : Adam Rifkin, Tim Sullivan, Adam Green et Joe Lynch

Avec Adam Rifkin, Sarah Mutch, Ray Wise, Eric Roberts, Sean Paul Lockhart, Anton Troy,  Joel David Moore, Kane Hodder, Richard Riehle, Corey Jones et Kaili Thorne

Synopsis : Quatre sketchs horrifiques. L’histoire d’un spermatozoïde géant dévastant New York, une comédie musicale avec de jeunes gays loups-garous, Hitler tentant de créer un monstre parfait, et la dévastation d’un cinéma par des zombies pervers.

L’association de quatre réalisateurs fans de films d’horreur qui veulent faire un film à sketchs afin de rendre hommage à leur manière du cinéma d’entant, voilà qui met l’eau à la bouche. Quand on se penche sur les réalisateurs, on trouve Adam Rifkin, réalisateur scénariste acteur pas franchement connu, Tim Sullivan, réalisateur du sympathique 2001 Maniacs, Adam Green, bien connu pour ses Hatchet ou le réussi Frozen et pour finir Joe Lynch, réalisateur de Détour Mortel 2. Et devant le produit final, le plus surprenant, c’est de voir que c’est de ceux dont on n’attendait absolument rien que viendra la bonne surprise du métrage, et des autres que viendront… l’envie d’arrêter immédiatement la vision du métrage. Tout commence bien par une courte introduction qui ne présage que du bon. Après une scène débile au possible en noir et blanc dans un cimetière, dans une ambiance rappelant La Nuit des Morts Vivants, ou certains films gothiques de la bonne époque, le film nous présente le drive-in où sera diffusé les courts métrages du film. Voir ce vieux projectionniste nous rend également nostalgique de la pellicule, à une époque où tout se numérise. Et sans plus attendre, le premier court métrage, nommé Wadzilla commence ! Réalisé par Adam Rifkin (qui joue aussi le rôle principal), ce court rend hommage aux films de monstres des années 50, et le fait de bien belle manière. Ray Wise (Twin Peaks) joue un docteur qui prescrit un médicament expérimental à un patient pour augmenter sa production de sperme. À la place, il développera un spermatozoïde géant qui va dévaster New York. Humour débile passant plutôt bien, maquettes et effets de mises en scène comme à l’époque, et même avec Eric Roberts faisant une courte apparition, ce premier court métrage dont on n’attendait rien s’avère au final la bonne surprise de l’ensemble de Chillerama.

Car dès la fin du sketch, quand on enchaîne sur le second, I Was a Teenage Werebear, c’est la fin ! Parodie de films comme Génération Perdue ou Grease, et se moquant ouvertement de Twilight, ce sketch, réalisé par Tim Sullivan, enterre immédiatement le métrage sous un festival de mauvais goût énervant et chantant. Les ours garous sont là, ils chantent, et ils sont gays. L’humour se fait très lourd et surtout très insistant et pas drôle un seul instant, le rythme est plutôt laborieux, les effets spéciaux sont très rudimentaires, volontairement kitch, et la vision devient pénible. Très pénible. Si bien que lorsque le sketch se termine, après une heure de métrage, on hésite limite à arrêter la vision de Chillerama. Pour un sketch amusant et sympathique, voilà un sketch qui est tout l’opposé. Le troisième sketch ne viendra pourtant pas relever la barre, loin de là. Intitulé The Diary of Anne Frankenstein, il est réalisé par Adam Green, qui semble (Frozen à part) un peu trop rester dans son optique de rendre hommage au cinéma d’horreur des années 70 et 80. Après Hatchet qui rendait hommage aux bons vieux slashers, il tourne ici un film en noir et blanc et engage encore une fois Kane Hodder pour jouer le monstre, créé par Hitler, tandis qu’Hitler est joué par Joel Moore. Peu crédible dans le rôle, cela permet d’ajouter de l’humour de situation à un sketch qui malheureusement, passé sa scène d’ouverture rigolote, se voit plombé par un rythme mal géré et une histoire très, voir trop classique. Pas non plus désagréable, le sketch ne laisse aucun grand souvenir, et Chillerama s’embarque minute après minute dans le mauvais film de genre après un bon début.

Pour le dernier sketch, il ne reste que trente minutes au compteur, et c’est Joe Lynch qui s’y colle avec Zom-B-Movie, se moquant ouvertement des films de zombies des années 70 et 80, en les faisant saigner du sang bleu fluo et en les rendant pervers. Ainsi, sexe et gore fait bon ménage dans ce dernier sketch qui ne perd pas une seconde pour nous en mettre plein la vue. Imparfait sur bien des points (son humour pervers au raz des pâquerettes est parfois bien énervant), il offre néanmoins un déluge d’effets sanglants qui vient réveiller le spectateur, et surtout des dialogues qui nous brossent dans le sens du poil en nous ressortant les répliques cultes de ses films d’action bien bourrins et des films cultes des années 80, comme Die Hard ou Scarface. Le sketch se permet quelques plans sympathiques bien que sentant bon le DTV (comme dans son Détour Mortel 2), mais permet au moins de rattraper l’ennui et le mauvais niveau des deux sketchs précédents. Mais ça ne suffit pas, loin de là, à faire de Chillerama ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire un bon film.

Les plus

Le premier sketch amusant

Quelques bons moments dans le dernier sketch

Les moins

Le sketch de Tim Sullivan, affreux

Le sketch de Adam Green, peu passionnant

Finalement, pas terrible tout court

En bref : Chillerama commence bien avant de sombrer, c’est uniquement une grosse déception, parfois bien mauvaise.

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