SOLO : A STAR WARS STORY de Ron Howard (2018)

SOLO : A STAR WARS STORY

Titre original : Solo A Star Wars Story
2018 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 2h15
Réalisation : Ron Howard
Musique : John Powell
Scénario : Lawrence Kasdan et Jonathan Kasdan
Avec Alden Ehrenreich, Emilia Clarke, Woody Harrelson, Donald Glover, Joonas Suotamo, Thandie Newton et Phoebe Waller-Bridge

Synopsis : Sur la planète Corellia, le jeune Han parvient à mettre la main sur une dose de coaxium, un carburant pour vaisseau précieux, et pense ainsi acheter un moyen de fuir l’organisation criminelle « les Vers Blancs » dirigée par Lady Proxima avec sa petite amie, Qi’Ra. Au moment de payer l’agent de la douane de l’Empire, Han et Qi’ra sont repérés et séparés. Décidé à revenir la sauver, Han s’enrôle dans l’armée de l’air de l’Empire. Trois ans plus tard, Han a été expulsé de l’académie des pilotes et a rejoint les rangs de l’Empire. Sur un champ de bataille dans la planète Mimban, il repère le petit groupe de contrebandiers de Tobias Beckett et tente de fuir avec eux

Solo, voilà bien le film Star Wars que je ne voulais pas voir. Pourquoi ? Simple, le passé de Han Solo déjà, je m’en fiche totalement. Il y a bien un truc que je hais, ce sont ces films qui se sentent obligés d’absolument tout nous expliquer, car on le sait, le public n’a aucune imagination pour combler les trous. Et puis Star Wars par Disney, ça a commencé avec un épisode 7 remake déguisé du 4, puis un Rogue One sympathique malgré sa première partie ultra longue, puis un épisode 8 parsemé de quelques éclairs de génie, mais qui avec le recul, était surtout…. Affreusement chiant et creux. Ajoutons à cela que Solo a été jugé comme étant le pire opus de la franchise Star Wars (sachant qu’en réalité, les épisodes 1, 2 et 3 sont déjà bien mauvais à mes yeux), et le premier vrai flop financier de la licence, et la confiance règne. Mais il était tard un soir, j’étais fatigué, je n’étais pas motivé à parcourir toute ma collection pour trouver quoi regarder, et Solo était devant moi. C’est parti donc. Verdict 2h15 plus tard ? Ce n’était en effet pas très bon, mais c’était loin de la catastrophe annoncée également. Je dois même dire qu’avec la sortie au même moment de Jurassic World 2, Solo n’avait pas à rougir tant que ça. Évacuons d’emblée ce qui ne va pas néanmoins, car beaucoup de choses ne vont pas dans Solo. Il y a tout d’abord l’aspect fan service, souvent critiqué depuis que Disney a récupéré Star Wars. Il est ici bel et bien présent. Dans le fond, pas plus que dans les précédents, mais bien plus maladroit et discutable. La Palme revenant bien entendu à « hey, mais pourquoi Han s’appelle Solo ? », et bien, parce qu’il était tout seul pardi ! Un bon moment où la paume de ma main aura violement heurtée mon front, le tout avec un rire jaune nerveux. Car le plus gros souci de Solo, c’est son envie de tout expliquer, via le fan service.

Solo s’appelle Solo car il est seul. Il rencontre Chewbacca de telle manière, puis Lando. On nous montre une bataille car celle-ci était très évoquée de manière épique dans la trilogie originale. Forcément, tout doit finir sur Tatooine même si le film se déroule 15 ans avant l’épisode 4 car il faut faire un lien, comme si rien ne se passait entre les deux métrages. Mais ça ne s’arrête pas là, il faudra bien entendu montrer les premiers pas de Han dans le fameux Faucon Millenium, montrer son « mentor », Chewbacca qui apprend à jouer aux échecs, donner un caméo fan service à un personnage quasi oublié de tous depuis plus de 15 ans, et forcément, comme nous sommes dans un film Américain récent, donner un intérêt amoureux à notre personnage principal, et donner à cette femme un rôle de femme forte, car depuis des années c’est la tendance, et Star Wars en fait de même depuis l’épisode 7. Bref, voilà, en tant que produit issu du fan service, Solo se plante. Heureusement, ça ne fait pas tout le film, mais ce n’est pas le seul élément plutôt malheureux du métrage. Si Ron Howard à la mise en scène est un honnête artisan, ou plutôt un honnête faiseur, il fait un choix très étrange pour un blockbuster au budget de 250 millions de dollars. Là où les blockbusters restent normalement ultra classiques et utilisent surtout une technique simple qui met toujours en avant les acteurs, avec des projecteurs éclairant à la perfection tout le monde, Solo fait un choix provenant plutôt du cinéma indépendant, en n’utilisant uniquement de l’éclairage naturel. Pas de projecteurs ou autres. Ce qui donne un côté parfois ultra sombre à de nombreuses scènes. Oui, c’est un choix. Mais un choix étrange, puisque Solo reste un pur blockbuster commercial. On n’est absolument pas dans un film à la mise en scène inspirée façon Blade Runner 2049, qui se permettait de présenter son personnage principal par un plan flou, où la mise au point était faite sur sa main.

Fan service envahissant et peu subtil, envie de tout expliquer et des éléments parfois radicaux mais étranges puisque ne servant aucun propos ou aucun vrai point de vu, Solo est étrange. Mais pourtant, grâce au reste, pas désagréable. Si la surprise ne viendra pas de son scénario prévisible, ou de son intrigue de base finalement pas si intéressante que ça, il faut avouer que le reste fonctionne. Le casting n’est pas exceptionnel (Alden Ehrenreich ne fera pas oublier Harrisson Ford), mais lui, Emilia Clarke et Woody Harrelson (ce brave tueur né) forment un plutôt bon trio de tête. Donald Glover lui s’en sort très bien dans le rôle de Lando par contre. Et si le scénario est basique et pas toujours des plus passionnants (je trouve son final ouvertement raté), il faut avouer qu’il privilégie souvent l’efficacité à ce qu’il raconte. Du coup, voir Solo est une expérience beaucoup moins ennuyante que de regarder l’épisode 8 et ses deux arcs narratifs totalement inutiles à l’intrigue. Et si je trouvais l’utilisation de l’éclairage naturel moyen et mal pensé pour Solo, pour le reste, Ron Howard prouve qu’il est toujours un honnête faiseur, parsemant son film de références visuelles, à Star Wars bien évidemment, mais également au western, et il parvient à donner un certain dynamisme aux scènes d’action. Mention donc à la scène du train, plutôt réussie. Et bien entendu, mais il est inutile de la préciser vu le budget du métrage, mais tout ce qui concerne les effets spéciaux, les créatures, les décors, les accessoires, ça en met plein la vue et ça fonctionne, nous ramenant donc dans une galaxie lointaine, très lointaine.

Du bon et du beaucoup moins bon donc, mais au final, on reste très loin du film honteux que beaucoup fusillent, du regard ou au blaster. Voilà en fait, Solo, c’est ça. Un divertissement calibré plutôt potable, mais fait avec des intentions discutables. Vu, divertissant sur le moment, puis vite oublié, si bien que l’on pourra retomber dessus dans quelques années et le revoir, ayant absolument tout oublié du métrage, et repasser un bon moment pour un verdict absolument similaire. Cela ne change en tout cas absolument pas le plus gros problème du film. Personne ne voulait voir ce film, personne ne voulait le passé de Han Solo. Car au final, à force de vouloir tout nous dire sur Solo, le film retire toute zone d’ombre, tout le côté mythique du personnage. Et c’est pour ça que Solo attire toute la haine des spectateurs. Il prend trop de temps à tout vouloir nous expliquer plutôt qu’à vouloir construire une histoire intéressante, histoire donc parasitée par cette volonté de tout nous dire. Et malgré tout ça, je n’arrive pas à le détester ce film. À l’opposé de l’épisode 8, que je ne voulais pas détester à sa sortie, et dont la seconde vision des mois plus tard fut pénible. Mais ce Solo, au-delà de son fan service donc, reste un film de science fiction plutôt banal, simpliste, mais pas désagréable pour autant. Et finalement, bien moins mauvais qu’un Jurassic World 2.

Les plus

Rythmé
La direction artistique
Des acteurs pas inoubliables, mais pas mauvais
La scène du train

Les moins

Le fan service
Une histoire pas ultra palpitante
Des choix étranges artistiquement
Un simple film de casse

En bref : Solo est détesté de tous. Je n’ai pas détesté. Ce n’est pas un grand film, il est vrai, son fan service est bien trop envahissant, son intrigue basique, certains choix soulèvent des soucis, mais en soit, le métrage reste divertissant, plutôt rythmé et contient quelques bonnes scènes.

5 réflexions sur « SOLO : A STAR WARS STORY de Ron Howard (2018) »

  1. Pour moi, il n’y aura jamais qu’un Solo, et autant te dire qu’on ne le voit pas dans ce film. Appelons ce truc un remake, un ersatz, une pale imitation, avec une lumière de film indé des beaux décors et une scène de train bien fichue (ce qui constitue l’essentiel voire l’intégralité du « reste ») mais surtout du mauvais et aussi du pas très bon cinéma. En tous cas, pas quelque chose de digne de Star Wars, faut être honnête. Tu t’en prends à juste titre à l’épisode 8 qui se prend une ma Dale sérieuse à la revoyure, mais j’ai peur que cllz de ce film du mediocre Howard (rappelle moi qui a réalisé le DaVinci Code ?) soit redoutable. En terme de rythme, d’epique, de création d’univers, je me demande si « la menace fantôme » n’est pas meilleur.

      1. Par contre promis, je prévois beaucoup mieux dans mes prochaines chroniques, j’ai pu voir quelques petits films Russes sympas récemment, des petits drames Canadiens que personne n’a vu, et un hommage au giallo splendide visuellement et musicalement 😉

    1. Et voilà, le film déchaîne les passions et les fautes de frappe se glissent dans le récit… euh le commentaire 😀
      Non mais je suis tout à fait d’accord, ça n’arrive pas à la cheville des originaux, ni même de la prestation d’Harisson Ford. On peut même dire que c’est un simple blockbuster sans âme, qui n’essaye même pas d’avoir un côté artistique. Mais qui m’aura diverti sur le moment. Par contre oui, le choix de la lumière très typée indé, j’avoue que ça m’a un peu choqué pour ce genre de film, j’ai pas trop compris. Heureusement que je l’ai regardé tard dans le noir sinon j’aurais pu croire que c’était ma TV qui rendait l’âme tellement certains moments paraissent sombres.
      Après on en arrive au gros débat, sur ce qu’est ou pas Star Wars. Finalement pour moi les deux meilleurs sont Le 5 et 6, là où Lucas n’était pas réalisateur, et même pas scénariste d’ailleurs. Quand il a fait ce qu’il voulait, ça a donné les épisodes 1, 2 et 3, pas fameux donc. Maintenant qu’il n’est plus là, c’est le scénariste de L’Empire Contre Attaque qui est de retour depuis le 7, mais ça coince aussi. Compliqué au final, tout le monde a un peu apporté à l’univers, mais on a peut-être simplement fait le tour, je sais pas.
      Pour l’épisode 8 je n’avais pas voulu le descendre trop à sa sortie malgré ma grosse déception (les 2 arcs inutiles, des moments bien WTF), mais la revision à la maison fut assez fatale. Si je devais retoucher ma chronique de l’époque, là il prendrait cher.
      Ron Howard d’ailleurs, je l’ai pas vu beaucoup de choses de lui au final. Dans ma lointaine jeunesse, Splash, Cocoon et Willow, mais je ne suis fan d’aucun, et ça a du vieillir. Backdraft aucun souvenir, Apollo 13 également. Et ces films post 2000, à part ce Solo, j’admets que j’ai fais l’impasse sur tout, souvent par manque d’intérêt (oui, DaVinci Code et ses suites).
      Le seul point où je ne suis au final pas d’accord, c’est le rythme. Malgré un coup de mou sur la fin, je trouve Solo plutôt rythmé, comparé à la prélogie qui se perds dans des débats politiques aussi intéressants que les chaînes du Sénat (oui je suis méchant, mais La Menace Fantôme étant le premier Star Wars vu au cinéma, la déception fut grandiose).

      1. Le précédent Howard que je me suis laissé tenter était Rush, plus ou moins soutenu par de bonnes critiques. Même résultat que Solo : des scènes de course bien faites, mais une conduite du récit assez pauvre. Heureusement, là les acteurs assuraient.
        Dire que Howard a quand même tourné devant la caméra de Don Siegel avec John Wayne, James Stewart et Lauren Bacall!

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