SADAKO (貞子) de Nakata Hideo (2019)

SADAKO

Titre original : Sadako – 貞子
2019 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h39
Réalisation : Nakata Hideo
Musique : –
Scénario : Sugihara Noriaki

Avec Ikeda Elaiza, Kiriyama Ren, Shimizu Hiroya, Tomosaka Rie, Tsukamoto Takashi et Himejima Himeka

Synopsis : Akigawa Mayu est une jeune femme travaillant comme conseillère psy dans un hôpital. Confrontée à un étrange incident, à l’arrivée d’une amnésique au sein de son service et à une malédiction déclenchée par son frère, un vidéaste à la recherche d’évènements paranormaux, celle-ci devra trouver un moyen de lever le sort auquel elle fait face avant qu’il ne soit trop tard.

Ringu, c’était déjà en 1998. 1998 oui, 22 ans que Nakata Hideo a créé un véritable phénomène, qui a fait exploser un genre au Japon, et même ailleurs, dans de nombreux pays d’Asie, allant jusqu’en Amérique pour des remakes. La suite fut moins glorieuse, avec un Ringu 2 que je n’avais pas du tout aimé à l’époque, puis un Ringu 0 signé Tsuruta Norio, aussi sympathique que finalement inutile. Après un passage en Amérique pour des remakes, avec Le Cercle 1 et 2, Sadako, le fantôme du film était au chômage. Pas pour bien longtemps, car comme pour la saga Ju-On (The Grudge), le mal ne meurt jamais, et revient toujours. Autant pour le coup au Japon qu’aux Etats Unis. Le Japon s’y mit en premier, avec les très mauvais Sadako 3D en 2012 et 2014. Encore au Japon, Sadako rencontre Kayako, le fantôme de Ju-On en 2016, avec Sadako VS Kayako de Shiraishi Kôji, versus finalement bien sympathique. Non contents, les Etats Unis lancent alors un nouvel opus, intitulé Rings en 2017, avec un côté plus moderne. Et ce fut une catastrophe totale. Pire que Sadako 3D et sa suite, il fallait le faire. Du coup, Sadako va mal, et voilà qu’un nouvel opus voit le jour en 2019. La bonne nouvelle ? Nakata Hideo revient à la mise en scène, et même si sa carrière est totalement inégale, alternant grands films et purges infâmes, c’était malgré tout une bonne idée de voir le créateur revenir. Malheureusement, il revient seul, sans le scénariste original. Car si Sadako version 2019 adapte encore une fois un roman de Suzuki Kôji, c’est Sugihara Noriaki qui écrit le scénario. La mauvaise nouvelle ? Il s’agissait du scénariste de Sadako 3D 2. Bon, la modernité, ce n’est pas franchement nouveau dans la saga, les opus Sadako 3D au Japon mais également Rings en Amérique modernisait déjà le concept. Car les VHS, c’est has been, et les plus jeunes ne savent même pas ce que c’est je suis sûr. Du coup, on échange la vidéo maudite en VHS par des vidéos youtube, filmées en mode found footage. Voilà, ça c’est actuel.

Alors pourquoi pas, il faut savoir évoluer avec son temps, et il y a bien moyen ici de mettre une petite critique justement de ce procédé, de ces nouveaux réseaux, ces nouvelles façons de filmer, et du coup, de ces produits imbuvables finalement que le public réclame. Hélas, oh grand hélas, Sadako nage dans les défauts. Pire, il coule jusqu’à atteindre le fond du puits ! Des clichés, des moments ridicules, un scénario sans queue ni tête, aucune idée de vraiment développée ou exploitée. Alors en gros ici, on a une petite fille inquiétante que la mère tente de tuer et qui semble avoir des pouvoirs car elle serait la réincarnation de Sadako, une conseillère dans un hôpital qui s’occupe de la gamine, et son frère youtubeur qui cherche à faire de l’audience en filmant un peu tout et n’importe quoi quitte à se ridiculiser. Lorsqu’il ira filmer dans l’appartement de la petite fille, il disparaît, et sa sœur va tenter de le retrouver, tout en tentant d’aider la mystérieuse gamine. Premier souci, le scénario ne sait jamais où aller. Youtube, internet ? Oui oui, enfin, en arrière plan. La malédiction de Sadako ? Oui mais pourquoi ? Comment tout cela s’emboite dans l’ensemble car là je n’ai pas tout compris ! Cette petite fille qui semble avoir des pouvoirs ? Assez rapidement laissé en arrière plan, pour ne mener nul part. Le scénario est totalement brouillon, allant d’un élément à un autre sans trop se soucier de la cohérence. Pire, même la présence de Sadako, qui pourrait encore avoir une présence à l’écran, semble anecdotique tant on peine à comprendre comment tout cela fonctionne ! Beaucoup de gens peuvent voir le fantôme sur une vidéo, mais celle-ci ne s’en prendra qu’à notre héroïne, héroïne typique de la J-horror.

Le pire dans ce scénario qui ne sait pas où aller et fait un peu n’importe quoi, c’est finalement sa lenteur, sa lourdeur. C’est chiant à mourir, plombé le plus souvent par d’interminables dialogues, le plus souvent bien trop longs et inutiles surtout. On peut facilement pioncer devant Sadako. Sans mentir, j’aurais du m’accrocher, et même regarder le film en deux fois pour venir au bout de l’aventure. Alors oui, le scénario ne fait pas tout, mais le reste ne va pas non plus. La réalisation de Nakata alterne le bon avec quelques beaux plans, une ou deux apparitions réussies, et même une excellente courte scène sur un pont, et le pathétique, avec des moments censés être horrifiques mais qui font rires, des dialogues filmés de manière soporifiques. Même niveau photographie, si le métrage ne baigne pas dans une lumière honteuse, elle est assez passe partout, sans personnalité, et parfois même trop lumineuse. Quand à la fameuse vidéo youtube, celle qui est « censée » tout déclencher (censé hein, car niveau scénario, je n’ai pas tout compris), on dirait bel et bien du found footage de basse qualité comme on pourrait en trouver un peu partout sur la toile. Rien à voir avec l’étrangeté de la vidéo du film original. La musique elle se fait soit anecdotique et donc oubliable, soit totalement ratée et surlignant un peu trop les effets, déjà appuyés par la mise en scène. Même si dans chaque domaine, on peut bien trouver un ou deux petits éléments à sauver, c’est souvent le négatif qui l’emporte tant Sadako ne parvient absolument jamais à passionner, et ne sait jamais où il va.

Les plus

Quelques rares scènes sympathiques

Les moins

Sans queue ni tête
Inintéressant au possible
Jamais effrayant
Parfois risible

En bref : Je crois qu’après autant de mauvais, voire même de catastrophiques opus, on peut clairement annoncer le décès clinique de Sadako. RIP.

4 réflexions sur « SADAKO (貞子) de Nakata Hideo (2019) »

    1. Peut-être que vu l’accueil glacial, c’est vraiment la fin de Ring pour plusieurs longues années. C’est le seul après passage en festival qui n’a été acheté par aucun pays je crois, donc toujours une exclu Japon. Même les Sadako 3D il y a eu des sorties aux States peu de temps après le Japon.

    1. C’est triste pour Nakata oui, car même si sa carrière est loin d’être parfaite et irréprochable, ces essais de revenir à la Jhorror pure et dure dans les années 2010 avec THE COMPLEX et GHOST THEATER, c’était bien sympa. Mais là non, on tombe dans les travers de ces pires métrages. (et non, inutile de me demander une copie du film, je m’en suis débarrassé à la seconde même où j’ai terminé les captures 😀 )

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