KIKI’S DELIVERY SERVICE (魔女の宅急便) de Shimizu Takashi (2014)

KIKI’S DELIVERY SERVICE

Titre Original : Majo No Takkyûbin – 魔女の宅急便
2014 – Japon
Genre : Aventures
Durée : 1h48
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Iwashiro Tarô
Scénario : Okudera Satoko et Shimizu Takashi

Avec Koshiba Fûka, Ono Machiko, Yamamoto Hiroshi, Miyazawa Rie, Kotobuki Minako et Asano Tadanobu

Synopsis : Pour ses 13 ans, la jeune sorcière Kiki doit partir pendant une année vivre seule afin de valider ses pouvoirs. Elle s’arrête dans une communauté et décide de lancer un service de livraison en se servant de son balai pour livrer les colis par les airs.

Si je vous dis Kiki la Petite Sorcière, comme tout bon spectateur Européen qui se respecte, vous allez me parler de Miyazaki. Bon, ce qu’il faut savoir, c’est qu’à la base, il y a un roman, et surtout que ce roman a eu 5 suites, plus deux livres un peu à part. Comme partout, quand succès il y a, les suites débarquent, et pas qu’au cinéma. Ce qui est plus étonnant, c’est de voir que le monde du cinéma n’a pas forcément poussé plus loin l’exploration du succès passé le métrage d’animation de Miyazaki. Puis vint l’année 2014, où la Toei décide de lancer une nouvelle adaptation du premier roman, mais en film live. Les films live, ce n’est jamais une vraie bonne idée au Japon, mais qu’importe, la Toei est décidée, et pour mettre toutes les chances de son côté pour adapter ce récit tout public sur une sorcière de 13 ans qui va livrer des paquets en volant dans les airs, ils font appel au réalisateur… Shimizu Takashi, surtout connu hors du Japon pour les différents opus de la saga Ju-On (The Grudge) mais à la carrière un peu plus vaste, bien que restant majoritairement, à 90°%, dans le cinéma horrifique. Et le bougre s’est investi, puisqu’en plus de réaliser, il coécrit le scénario. Bon à ses côtés, Okudera Satoko, pas un inconnu puisqu’il a écrit les films d’animation La Traversée du Temps, Summer Wars ou encore Les Enfants Loups. Maintenant, est-ce que prendre un scénariste habitué des films d’animation pour signer un film live Japonais, c’était une bonne idée ? Chacun se fera sa petite idée, mais pour ma part, c’est difficile, puisque bon, déjà, la transcription animation – film réel, c’est limite passer d’un medium à un autre.

Bon, on ne va pas se mentir, Kiki’s Delivery Service, version live de 2014, c’est avant tout un film pour les enfants. Il y a peu de magie pour les adultes. C’est mignon, gentillet, pleins de bons sentiments. Un peu de douceur dans ce monde de brute certains me diront. Il est vrai. Car malgré bien des défauts, une histoire pas toujours ultra passionnante, et bien cette version live n’est pas si désagréable que ça. Ça se regarde. On a presque de la sympathie d’ailleurs pour un métrage qui ne part qu’avec de mauvaises cartes en main. Mais Shimizu semble y croire, et a su s’entourer d’une partie de l’équipe qui y croit fortement aussi. C’est le cas de l’actrice jouant Kiki, Koshiba Fûka, qui y croit à 200%, et qui rayonne à l’écran, crédible dans son rôle, toujours souriante, toujours investie quoi qu’il arrive. Sans aucun doute le plus gros point fort du métrage, si bien qu’à ses côtés, la plupart des personnages secondaires, que ce soit sa famille ou bien le couple chez qui elle va s’installer et tenant une boulangerie, ils paraissent tous un peu fade, peu exploités, juste là pour servir de moteur à l’intrigue principale et ne rien y ajouter d’autres. On aura bien évidemment les personnages qui sont là pour relancer l’aventure, donner du courage à Kiki, et ceux qui seront là pour lui mettre des bâtons dans les roues, même si niveau justification, c’est très limité, notamment en ce qui concerne les personnages du zoo, surtout un, qui décide de détester Kiki et qu’elle est forcément une méchante sorcière, sans raison. Du coup forcément, la haine que les habitants vont porter mi-parcours à notre héroïne, allant jusqu’à lui faire perdre ses pouvoirs semble un peu sortir d’on ne sait où.

Des facilités, il y en a, mais encore une fois pourtant, l’ensemble se laisse suivre avec un certain plaisir, tant l’actrice principale dégage une énergie positive. Donc, le métrage réussi son pari ? Plus ou moins au final, même si je ne suis pas le public visé. Mais il y a un autre élément qui chie dans la colle, outre son histoire qui a des facilités et ses personnages secondaires. Je veux bien entendu parler des CGI. Trop enfantins et ultra voyants lorsqu’il s’agît d’animaux, notamment le chat Jiji qui suit Kiki partout, et le hippopotame sur la fin, ignoble, ou tout simplement peu naturels lorsqu’il s’agît de faire voler Kiki sur son balai. Et pour un film dont le pouvoir de son personnage principal est aussi important et fait limite partie intégrante de ses caractéristiques, voler étant la seule magie que Kiki sait utiliser, c’est bien dommage. Ce qui démontre encore une fois le public visé, le public enfant, sans doute moins regardant sur la qualité générale des CGI, ou sur le développement des personnages tant que l’ensemble parvient à les émerveiller. Et je pense que c’était sans doute le cas ici. Dommage que les adultes sont un peu laissés sur le carreau à ce niveau là. Tout comme il est dommage de voir un acteur aussi talentueux que Asano Tadanobu rejoindre le casting pour n’avoir finalement qu’un rôle ne tenant que 2 minutes à l’écran pour 3 phrases de dialogues vite emballées. Dommage oui.

Les plus

Koshiba Fûka pétillante
Une aventure légère et familiale
Ça se suit bien

Les moins

Des personnages secondaires pas exploités
Des facilités
Les CGI, discutables au mieux

En bref : Une nouvelle adaptation, en film live, pour les enfants, mais réalisé par Shimizu Takashi, un des rois de la J-horror, voilà qui est surprenant. Au final, il s’agît clairement d’un film pour enfants. Pas franchement mauvais, mais pas franchement bon non plus. Divertissant.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Koshiba Fuka, smiling and full of energy
♥ A light and family adventure’s flick
♥ It’s neither great or bad, you can watch it
⊗ Many secondary characters with no development
⊗ A simplistic story
⊗ The CGI, not that great and lacking a natural look
Another live adaptation for kids, but directed by Shimizu Takashi, one of the king of J-Horror, it’s surprising on paper. Sadly, it’s just clearly a film for kids. Not really bad, but not really good either.

13 réflexions sur « KIKI’S DELIVERY SERVICE (魔女の宅急便) de Shimizu Takashi (2014) »

  1. Alors là, je tombe de mon balai. Je découvre.
    Les photos font quand très feuilleton pour enfant mais quand même : Shimizu et le scénariste de Hosoda !
    Film je suppose introuvable chez nous.

    1. Oui, ce film, quasi personne ne connait, et donc quasi personne n’en parle, pour ça que j’ai décidé évidemment de lui donner sa chance, de le voir, et d’en parler 😉
      J’avoue surtout que voir Shimizu, entre deux films de J-Horror, se lancer dans l’adaptation familiale d’un dessin animé très connu à l’international, c’est ça qui m’a motivé. On ne peut pas considérer ça comme une erreur de parcours, mais clairement comme une anomalie de carrière.
      Et évidemment oui, introuvable chez nous, à part les rares films pour festivals (Drive my Car, qui est excellent certes), la France boude le cinéma Japonais depuis des années, là où la Corée a droit à ses sorties cinéma et Hong Kong a encore droit à l’éditeur Spectrum Films (qui ceci dit, va se lâcher en cinéma Japonais l’année prochaine, dont deux très bons Miike inédits chez nous de prévus).

        1. Beaucoup plus qu’il y a 20 ans oui. Même si la Corée s’en sort bien (dés que Park Chan-Wook, Bong Joon-Ho ou Kim Jee-Woon, ça sort sans trop de retard), Hong Kong a quelques éditeurs presque dédiés (HKvideo, Spectrum), et l’Inde commence à percer en 2022 même si je serais beaucoup, beaucoup moins enthousiaste que certains sur leur cinéma. Le Japon, 90% du temps, je dois me tourner vers l’import… ce qui me fait penser que vient de sortir en Angleterre un magnifique coffret 4 films d’Obayashi, et qu’il va me le falloir avant qu’il ne soit épuisé ! Et pour toi, Spectrum Films sort SEVEN SWORDS de Tsui Hark en Novembre en Blu-Ray avec livre et tout 😉

            1. Je me doutais que tu n’étais pas au courant, vu que petit éditeur qui ne vends quasiment que sur leur site ou quelques boutiques à part comme Metaluna 😉
              Je te met le lien : https://www.spectrumfilms.fr/prochainement/108-product-3770015571563.html

              Pour le fan, ça a l’air assez garni, avec une interview inédite d’une heure, une BD, un livre. Connaissant Spectrum, ce sera sans doute une belle édition, mais pas assez fan du film perso pour que je ne courre après (même si édition limitée, donc tentation malgré tout, ça coûtera un bras dans un an, ou un rein). Je suis sûr que THE BLADE finira bien par avoir droit au même traitement. Ils préparent aussi un autre Tsui Hark qui a été annoncé, SHANGHAI BLUES, ce qui me rappelle que j’avais trouvé le dvd pas cher il y a quelques années… et toujours pas vu ! Il faudra que je parle bientôt sur le site de mes Hark préférés. GREEN SNAKE c’est déjà fait depuis des années, mais il reste THE LOVERS !

              1. Je m’en veut presque d’avoir tendu une perche aussi énorme sans m’en être rendu compte, mais vraiment… On dira que c’est la fatigue !

                Et de rien pour le lien. Je commence à avoir pas mal de leurs éditions, c’est d’ailleurs lors de ma première commande totalement par hasard chez eux que j’ai pris un film au pif et que j’ai découvert Moon Lee 😉 Un éditeur de goût, même si pour une petite structure, ils annoncent tellement de films que c’est parfois frustrant quand tu es collectionneur comme moi (genre un film avec Simon Yam a été retardé d’un an, bon ben, je l’attendais énormément, je l’ai pris ailleurs). Mais ouais, belles éditions, et beau catalogue en général, tu as du Tsui Hark, du cinéma HK culte du début 80 et même plus ancien (donc je connais pas du tout), des films plus populaires, même du Sono Sion (et son premier succès commercial, SUICIDE CLUB, de prévu pour Février je crois), du Kim Ki-Duk avec leur très belle édition de THE ISLE. Faut d’ailleurs que je passe commande chez eux, que je me procure BURNING PARADISE de Ringo Lam sorti en début d’année, avant qu’il ne soit épuisé et que le marché de l’ocaz le fasse monter à 80 euros comme c’est déjà le cas pour certains titres épuisés…

              2. Malheureusement je leur ai directement posé la question pour SUICIDE CLUB, savoir si comme pour l’ancienne édition DVD, leur édition contiendrait en bonus la « fausse suite » NORIKO’S DINNER TABLE, pour moi pas loin du chef d’oeuvre et meilleure que le film original, mais non, juste le premier. Mais je ne crache pas dessus. Et autant Tsui Hark que Sono Sion et tous les autres, je me rends compte que c’est eux qui commencent à dépoussiérer ces filmographies intéressantes et à nous les offrir en HD. Car Sono, à part TOKYO TRIBE chez Wild Side dont je suis pas fan et son grand film LOVE EXPOSURE chez Metropolitan/HK Video (oui bon, et le Nic Cage), on le boude toujours un peu. A quand ses meilleurs chez nous en HD comme COLD FISH, HIMIZU et j’en passe !!!!! Voilà c’était le moment où je me plains !

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