LE VILLAGE DES DAMNÉS (Village of the Damned) de John Carpenter (1995)

LE VILLAGE DES DAMNÉS

Titre Original : Village of the Damned
1995 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h39
Réalisation : John Carpenter
Musique : John Carpenter et Dave Davies
Scénario : David Himmelstein

Avec Christopher Reeve, Kirstie Alley, Linda Kozlowski, Michael Paré, Mark Hamill, John Falk, Karen Kahn, Meredith Salenger, Lindsey Haun et Peter Jason

Synopsis : Une ombre mystérieuse survole le village de Midwich dans le comté de Marin. Cet évènement cause l’évanouissement de tous les êtres vivants dans un territoire aux contours nettement définis. Pendant six heures, Midwich est sans vie. N’arrivant pas à entrer en contact avec les habitants du village, les populations voisines s’inquiètent. Des spécialistes du surnaturel se regroupent et tentent d’élucider ce phénomène. Quelque temps plus tard, dix habitantes de la bourgade dont une jeune femme vierge se retrouvent simultanément enceintes.

Ah les années 90, elles furent compliquées pour John Carpenter. Un premier métrage sur lequel il n’a que peu de contrôle mais qui eu le mérite de lui faire rencontrer Sam Neil, un passage sur le petit écran avec Body Bags, enfin son grand retour avec L’Antre de la Folie en 1994, qui fut pourtant totalement boudé par le public et les critiques à sa sortie, avant trois films qui furent des échecs au box-office et des échecs critiques. Car avant Los Angeles 2013 et Vampires, il y a un film de Carpenter qui est souvent injustement oublié, souvent considéré comme mineur dans sa carrière, je veux bien entendu parler du Village des Damnés. Il faut dire que ce projet que l’on apporte à Carpenter, il est à double tranchant et rappelle un peu ce qu’il s’était passé durant les années 80 avec The Thing. Un projet de remake d’un film considéré comme culte, apporté par le même studio d’ailleurs, la Universal. L’approche de Carpenter est pourtant très différente sur ce projet. Là où sur The Thing, il apposait sa patte, son style, et modernisait l’ensemble, avec Le Village des Damnés, il reste très proche du film original de Wolf Rilla, si ce n’est que le film peut mentionner quelques sujets jugés trop tabou à l’époque (l’avortement), qu’il transpose l’histoire en Amérique et change le sexe du leader des enfants. Le résultat pourtant sera identique à The Thing, le film sera défoncé par les critiques, boudé par le public, et sera un échec au box-office. De quoi décourager tonton John, ce qui sera d’ailleurs le cas, une nouvelle désillusion pour le réalisateur. Le Village des Damnés mérite-t-il tout ça ? Encore aujourd’hui, le film est souvent oublié des amateurs de Big John, où se retrouve tout en bas des classements. Pour ma part, et même s’il est vrai que le film reste assez proche du métrage original tout en lui étant inférieur, j’ai toujours aimé Le Village des Damnés, pour ces scènes chocs, sa musique (en partie signée Big John), son casting réussi, son ambiance.

Sauf que oui, Big John, il a tellement signé de grands films que Le Village des Damnés apparaît bien évidemment comme mineur, pourtant bien supérieur au ratage non contrôlé que fut Les Aventures d’un Homme Invisible, ou contrôlé que fut Ghosts of Mars, et à l’impersonnel The Ward. Le Village des Damnés, tout le monde ou presque en connait l’intrigue. Tout le monde dans une toute petite ville s’endort pendant plusieurs heures de manière étrange et inexplicable, et au réveil, toutes les femmes sont enceintes. Neuf mois plus tard, malgré un incident (un mort-né), voilà 11 bambins, qui semblent tout à fait normaux. Ou presque, puisque le temps passe, et en plus d’afficher une chevelure grise, les enfants semblent liés entre eux, comme s’ils partageaient tous un seul esprit, et semblent doués de télépathie. Malgré son côté prévisible et le fait que le film dévoile très rapidement que oui, ses enfants là sont différents et dangereux, ne laissant donc planer aucun doute sur la menace, on se prend malgré tout au jeu, et Carpenter livre un métrage tout à fait recommandable, soigné visuellement, et bien entendu musicalement puisqu’encore une fois Carpenter touche à la musique, livrant d’ailleurs un très beau thème en ce qui concerne les enfants. Et s’il ne réinvente pas l’histoire ou ne se démarque pas assez du film original, il a su néanmoins s’entourer d’une solide équipe pour rendre son métrage divertissant. On pourra citer par exemple les nombreux méfaits des enfants, évidemment bien plus cruels et visuels que dans la version de 1960, avec des scènes même assez sadiques (la marmite bouillante, la visite chez l’ophtalmo). Sans être un métrage réellement sanglant et sans en faire des tonnes, ça fonctionne bien.

Et puis mine de rien, il y a également le casting, qui amène un plus indéniable, et un gros capital sympathie au métrage. Christopher Reeve (Superman) joue donc le héros, le docteur du village, son dernier rôle avant son malheureux accident. A ses côtés, comment ne pas citer la présence de Kirstie Alley (Star Trek 2), Michael Paré (même si le pauvre tournera tellement souvent pour Uwe Boll) en première victime, Mark Hamill (Star Wars) en prêtre, ainsi que quelques habitués de Carpenter, avec des petits rôles pour Peter Jason ou George Buck Flowers. Et bien entendu, comme ne pas souligner dans un film comme Le Village des Damnés la présence des enfants. C’est bien entendu Mara qui bouffe l’écran dés qu’elle est présente, prenant à l’écran les traits de Lindsey Haun (True Blood), glaçante et extrêmement convaincante en petite garce dénuée d’émotions. Elle est d’ailleurs l’une des réussites du métrage. Et puis, film mineur pour Carpenter, oui évidemment, mais il ne faut pas non plus rabaisser ce film, surtout qu’il s’achève sur un final assez tendu et explosif, qui m’avait marqué lors de la découverte du métrage en vidéo à la location, et qui continue de me fasciner aujourd’hui. Non, vraiment, malgré un manque évident de tension par moment et son côté prévisible, ainsi que son approche trop littérale du remake ce coup-ci, Le Village des Damnés n’est pas un mauvais film.

Les plus

Un bien beau casting
Lindsey Haun, impressionnante
Le final
Classique mais prenant

Les moins

Un remake assez timide
On est d’accord, cela reste un Carpenter mineur
Prévisible et révélant très vite ses cartes

En bref : Œuvre souvent oubliée de maître Carpenter, Le Village des Damnés est certes un remake assez proche de l’original, et surtout un film assez mineur dans sa carrière, mais n’est pas un mauvais film pour autant. Sérieux, visuellement travaillé, porté par un bon casting et quelques scènes chocs, toujours un bon moment.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A great cast (Christopher Reeves, Mark Hamill, Kirstie Alley)
♥ Lindsey Haun, impressive
♥ The finale
♥ Classic, in every aspect, but entertaining
⊗ A shy remake, close to the original
⊗ Yes, it’s a little Carpenter
⊗ Predictable and with no real mysteries
We often forget about this John Carpenter’s flick, Village of the Damned is, yes, a remake very close to the original, and not a great film for Carpenter, but it’s not a bad film. Seriously done, visually interesting, with a great cast and a few shock scenes, it’s a good watch.

8 réflexions sur « LE VILLAGE DES DAMNÉS (Village of the Damned) de John Carpenter (1995) »

    1. Le prêtre est malgré tout très en retrait, mais ça faisait plaisir dans les années 90 de revoir Mark 😉
      De toute manière, en tant que fan de Carpenter, il est à voir. Et comme c’est un autre remake fait pour la Universal, il est intéressant de voir que Carpenter a sans doute été volontairement plus timide que sur THE THING, déjà remake pour la Universal, mais souvenir douloureux pour lui. Le résultat fut le même, échec au box-office, et fin des projets suivants prévus avec le studio.

        1. Non bien évidemment, il y a pas photo, les deux oeuvres ne se valent pas, sur tous les points. Et la vision de « l’horreur » n’est pas la même dans les deux, ni même l’ambiance. Par contre un top 3 Carpenter…… un pote me le sort au moins une fois par an, et je suis toujours incapable de faire un top, tant il y a des films qui sont pour moi parfaits, mais pas tous pour les mêmes raisons, que ce soit ASSAUT, THE THING, PRINCE DES TENEBRES, L’ANTRE DE LA FOLIE. Impossible à départager tout ça. Je peux te faire un flop sans souci par contre 😛

          1. Tu n’as pas tort, j’aime aussi « they live ! », « escape from NY », « Jack Burton », « Starman », « Fog » et « Halloween » évidemment ! Et il n’y aura jamais dans mon flop « Ghosts of Mars », film imparfait certes, mais dont j’adore l’ambiance et les personnages.

            1. Comment ai-je pu oublier THEY LIVE, FOG, STARMAN aussi que j’ai découvert assez tardivement (il ne m’attirais pas, il me faisait même peur, mais un jour, un pote a insisté, il a voulu me le montrer, merci à lui).
              Par contre GHOST OF MARS y sera de mon côté, clairement. Je n’aime justement pas du tout les personnages, je le trouve très répétitif, jamais marquant. Seules vraiment les 25/30 premières minutes me plaisent. Après, Carpenter n’est pas souvent à l’aise avec l’action pure, et comme là, il se lâche avec beaucoup de fusillades, ben…

              1. « Jack Burton » c’est de l’action pure et pourtant ça fonctionne du tonnerre. Bon, c’est vrai que c’est aussi plus humoristique et moins horrifique.
                Je crois que je n’arriverai pas à te convaincre des qualités fondamentales de « Ghosts of Mars », mais pour les autres, nous sommes plutôt d’accord.

              2. En effet oui, Jack Burton est au final un peu à part. L’action de GOM (et aussi dans un sens de ESCAPE FROM LA) est plus ratée à mes yeux, même si j’adore LA. Peut-être aussi car Jack Burton joue plus sur le fantastique, l’imaginaire, a des idées folles, alors que malgré le côté horreur de GOM, c’est plus terre-à-terre dans l’action ? Mais peu de chances que l’on soit d’accord sur celui-ci, chaque vision vu que je retente souvent, mon avis baisse, la vision devient toujours moins intéressante…

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