FOU A TUER (Crawlspace) de David Schmoeller (1986)

FOU A TUER

Titre Original : Crawlspace
1986 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h20
Réalisation : David Schmoeller
Musique : Pino Donaggio
Scénario : David Schmoeller

Avec Klaus Kinski, Talia Balsam, Barbara Whinnery, Kenneth Robert Shippy, Carole Francis, Tane McClure et Sally Brown

Synopsis : Karl Guenther, fils d’un médecin nazi, est un propriétaire consciencieux qui ne loue ses appartements qu’à de jeunes et attrayantes femmes. Jessica, héroïne de téléromans, Harriet secrétaire sensuelle et vivace, Sophie, pianiste accomplie et Lori, jeune étudiante qui vient d’emménager, tous habitent dans des appartements de Karl. La seule discorde qui trouble leur quiétude est un « tap, tap, tap » provenant du vide sanitaire du-dessus de leurs chambres. Karl leur dit que c’est sûrement des rats, mais en réalité, c’est lui-même qui les espionne. Une par une, ses locataires, ainsi que Josef Steiner, un chasseur de nazis, deviennent ses victimes qu’il torture lentement jusqu’à la mort. Lori est la dernière survivante et entre dans le vide sanitaire. Elle est maintenant seule avec un fou capable de tout.

Fou à Tuer, c’est le film qui a hanté toute ma jeunesse, sans jamais que je ne puisse le voir. Gamin, ma mère et moi avions les VHS de The Thing, Hidden et Aliens le Retour dans une collection appelée « collection frissons ». Oui, des détails anodins me marquent durablement. Et avant les films, quelques bandes annonces étaient là, dont celle de Fou à Tuer, Crawlspace de son titre original, à ne pas confondre avec les facile 15 autres films du même nom. Fou à Tuer donc, j’ai vu la bande annonce un nombre incalculable de fois, je savais que Klaus Kinski y jouait un fou (habile titre VF), ça me vendait du rêve, de la tension, des poursuites haletantes, des meurtres. Puis maintenant, j’ai vu le film, et j’en sors déçu. Non pas que c’était totalement mauvais, loin de là, mais j’en attendais clairement trop, et ce que j’attendais du film, il le livre très rarement, en fait, seulement dans ses dix dernières minutes, Fou à Tuer abordant un rythme relativement lent. La majeure partie du temps, c’est Klaus Kinski avec un regard d’halluciné qui regarde ses locataires, caché dans les conduits de ventilation, et puis de temps en temps oui, il tue, quand même, car c’est Klaus Kinski, c’est un fils de nazi, et il regarde dans son grenier des vidéos d’Hitler. Aucun suspense ici, tout nous est dévoilé dés les premiers instants, toutes les passions du personnage, entre l’écriture de son journal intime, des parties humaines (langues, yeux) gardées dans des bocaux, et une femme a la langue coupée qu’il garde dans une cage. Un propriétaire qui nous fera relativiser sur nos propriétaires, quand leur seule préoccupation est que l’on paye le loyer dans les temps.

Fait surprenant lors de cette découverte, le film est écrit et réalisé par David Schmoeller, dont j’avais bien apprécié deux autres métrages, à savoir le tout premier Puppet Master et Tourist Trap, son premier métrage. Charles Band est encore à la production, et autre fait amusant, on trouve à la production un certain Ron Underwood, futur réalisateur de Tremors. Quant à la musique, et bien nous voilà avec Pino Donaggio. Après tout, le film a été tourné en Italie, et une bonne partie de l’équipe était Italienne. Voilà qui promet et donne directement un certain cachet au métrage. Car la mise en scène fait le boulot à défaut d’être renversante, la photographie est propre à défaut d’être stylisée et ambitieuse, la musique est mélodieuse et agréable, bien que loin d’autres compositions de Donaggio. Et puis oui, il y a Klaus Kinski. Si tout ce bon monde pour un si petit film peut paraître étonnant, ce qui l’est beaucoup moins, c’est de savoir l’ambiance exécrable qu’il y avait sur le plateau, avec une équipe prête à tuer la star du film, un réalisateur prêt à le virer, mais un studio qui refuse car ben, c’est la star, le nom connu au casting qui pourra attirer le public. Ce genre d’histoires vis-à-vis de Kinski, c’est loin d’être nouveau, mais c’est toujours amusant de voir que peu importe avec qui il bosse, ça coince. Pourtant, on peut clairement le dire, il est l’un des atouts du film, puisque dés qu’il apparaît, avec son regard halluciné, son maquillage abusé, ses dialogues subtils (la barrière entre la vie et la mort, tout ça), c’est du tout bon pour le métrage. De toute façon, embaucher Kinski pour jouer un personnage qui doit faire flipper, c’est tout bénef pour le film dés le départ. Ce qui est d’autant plus dommage que le film prenne alors autant son temps, comme s’il tentait de bâtir un suspense qui en réalité n’a pas vraiment de raison d’être.

Vous savez, ce suspense en mode il observe sa proie, il a des pulsions, va-t-il passer à l’acte ou non ? Va-t-il dépasser les limites ? Va-t-il se faire prendre ? Ce suspense n’a pas vraiment de raison d’être puisque dés l’ouverture du film, il passe pour un grand détraqué qui a déjà dépassé beaucoup trop de limites, tue ses locataires, en tient une captive, et joue à la roulette russe tout seul de temps en temps pour savoir s’il doit continuer ses activités, ou mourir. Mais oui, du coup, pendant toute la première heure, je fus déçu, surtout que pour tuer ses locataires, notre bon vieux Klaus, il utilise des pièges, parfois un peu grotesques et tirés par les cheveux, mais pas assez pour que l’on puisse considérer tout ça comme drôle. C’est vraiment dans ses vingt dernières minutes (sur 1h20), quand le métrage change et se transforme en traque pouvant par moment penser à Halloween, notamment dans la découverte de plusieurs corps par notre Final Girl que le métrage passe, parfois maladroitement, mais avec générosité, à la vitesse supérieure, et parvient alors à se hausser du côté des films sympathiques mais vite oubliés, alors qu’il était juste là une petite série B de luxe pas du tout folichonne. Et finalement, vu le nombre d’avis mitigés que le film se paye un peu partout, je me dis que ce n’est pas moi qui avais trop d’attentes avec le film, mais juste qu’il est ainsi, trop bancal, bien trop sage aussi.

Les plus

Klaus Kinski pour jouer un fou, parfait
La dernière partie qui se bouge

Les moins

Beaucoup trop sage
Une première partie trop lente

En bref : Fou à Tuer m’avait longtemps fait rêver. Au final, c’est juste une toute petite série B qui s’en sort grâce à son acteur insupportable et son final, et qui serait sinon tombé dans l’oubli.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Klaus Kinski as a madman, perfect
♥ The last part
⊗ Far too soft
⊗ The first part is too slow
Crawlspace was a dream for a long time. Now, I’ve seen it, and I’m disappointed, it’s just a little B movie, a nice one thanks to its leading actor and its finale.

4 réflexions sur « FOU A TUER (Crawlspace) de David Schmoeller (1986) »

  1. Un pur film fantasme. Personnellement, je n’ai jamais franchi le pas en le visionnant. Visiblement je ne rate rien. De Schmoeller, j’ai vu « Tourist trap », sympa mais pas dingue non plus. Avec Kinski, il avait clairement un atout de plus.

    1. Ah, donc toi aussi depuis des années ce fut un petit film fantasme ?
      Schmoeller n’est pas mauvais en soit, je veux dire, tous les films de lui que j’ai vu on l’air d’avoir eu des productions chaotiques, entre celui-ci tourné en Italie avec un Kinski ingérable, le premier Puppet Master pour Charles Band qui s’est un peu approprié les origines de la saga (Band aurait refusé que Schmoeller participe aux bonus du BR du premier film en l’écartant totalement de la paternité du film). Tourist Trap oui c’est pas exceptionnel, mais ça reste un petit B sympa, un peu typique de son époque, bien qu’un peu trop gentillet de mémoire (vu il y a des années).

      1. « Tourist trap », pareil, vu il y a pas mal de temps. Peu de souvenirs. J’ai dû écrire une micro chronique dessus, ça pourrait être bien que j’y revienne (à la base c’était fait pour ça 😉).
        Charles était une sorte de Corman en moins sympa avec ses ouailles. Tu m’étonnes qu’il y a eu des frictions.

        1. En général, quand on en a peu de souvenirs, tout est dit, c’est que sans être forcément mauvais, c’est parfaitement oubliable.

          Et oui, même si Charles, dans les années 80, aura tout de même aidé à lancer les carrières de Stuart Gordon et Brian Yuzna, en finançant RE-ANIMATOR, FROM BEYOND et DOLLS. Bon, le reste du catalogue de ses boites, bien moins glorieux à l’exception des trois premiers PUPPET MASTER dont je garde un souvenir tendre et amusant.

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