GHOSTED de Dexter Fletcher (2023)

GHOSTED

Titre Original : Ghosted
2023 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h56
Réalisation : Dexter Fletcher
Musique : Lorne Balfe
Scénario : Rhett Reese, Paul Wernick, Chris McKenna et Erik Sommers

Avec Chris Evans, Ana de Armas, Adrien Brody, Mike Moth, Tate Donovan, Amy Sedaris, Lizze Broadway et Mustafa Shakir

Synopsis : Lorsque Cole tombe follement amoureux de la mystérieuse Sadie, il est loin de se douter qu’elle est en réalité un agent secret. Alors que Cole est bien décidé à revoir Sadie, ils sont soudain entraînés dans une aventure pour sauver le monde.

Ghosted n’a pas bonne réputation, mais rien qui ne va m’arrêter, car après tout, déjà l’année dernière, The Gray Man, déjà avec ces espions, son lot d’action et des acteurs en commun n’avait déjà pas bonne réputation. Sans être un grand film, il n’était pas la purge annoncée, juste un produit passe-partout déjà oublié (si ce n’est la moustache et le cabotinage de Chris Evans, qui élevaient le film). Ghosted partait donc, de mon côté, avec l’envie de voir le même genre de « produit », un film vite fait, pas trop mal fait par contre, divertissant, et oubliable quelques temps après. Qu’importe que Dexter Fletcher (Rocketman) réalise, dans ce genre de productions après tout, les réalisateurs ne sont souvent là que pour mener à bien le projet. Pas de bol par contre, car autant dans le monde merveilleux d’Hollywood, un scénariste répond à un cahier de charge de la part du studio sur ce genre de comédies d’action, autant quand ils sont quatre, dont deux avec un style parfaitement reconnaissable et souvent détestable, ça fait déjà plus peur. Oui, je veux bel et bien parler de Rhett Reese et Paul Wernick, deux scénaristes que le grand public ne connait pas car le métier de scénariste n’a que rarement le respect qu’il mérite, mais qui peuvent vite faire grincer des dents, puisque leur spécialité, c’est l’humour souvent bien lourd et vulgaire, et surtout, des concepts forts qui restent au stade de concepts. Pas des mauvais concepts en soit, mais des concepts qui demandent du développement pour briller. Or le développement, ce n’est pas leur tasse de thé, comme le prouve quasiment chacune de leur tentative dans l’humour. Deadpool et son envie de faire un super héros subversif (mais au final lourdingue et chiant), 6 Underground et l’envie d’exploser le côté grand public du cinéma d’action (mais au final chiant à mourir dés que l’action n’est pas là, et l’action on la devait à Michael Bay, pas à eux)… On pourra bien me dire que les Zombieland c’est sympathique et dans le fond, c’est vrai, même si à la revision, ce n’est pas aussi bien que dans mes souvenirs. Reste le film de science-fiction Life, sans doute car dénué d’humour lui !

Bref, ça parfait très mal, et Ghosted, c’est exactement ça. Un concept qui à défaut d’être génial aurait pu être fort plaisant, pour un film bien trop propre sur lui et qui ne fait absolument rien de son concept. Nous retrouvons donc Ana de Armas en agente de la CIA et Chris Evans en fermier. Une romance débute, Chris Evans en gros relou de service va stalker sa bien aimée jusqu’en Angleterre et à force de quiproquo, va se retrouver être la cible d’une organisation criminelle qui croit que c’est lui le super agent de la CIA. Voilà, en soit, un film d’espionnage tout ce qu’il y a de plus classique, sauf que les rôles sont inversés, la femme est forte, sans cœur et défonce des gueules, et le mec est incompétent, peureux et fou amoureux. Des archétypes de personnages que l’on connait bien, mais l’inversion des rôles, si ça ne relève absolument pas du génie, avait au moins le don de nous dire « ah, il y a moyen de faire quelque-chose ». Oui, il y avait moyen, mais Ghosted ne le fera pas, préférant très rapidement rester en pilotage automatique et nous ressortir tous les clichés du genre espionnage, avec le méchant qui raconte son plan au lieu de tuer son adversaire, super arme terroriste, homme de main qui aime la torture, le tout entrecoupé de mercenaires, de coups bas, de courses poursuites et de fusillades. Alors, si l’on n’est pas très regardant sur la qualité, on pourra dire que dans son approche sans originalité mais plutôt honnête, la première heure n’est pas désagréable. Après tout, Ana de Armas a déjà prouvé avec The Gray Man et No Time to Die qu’elle est à l’aise dans les rôles physiques, Chris Evans a déjà prouvé par le passé qu’il pouvait être très bon acteur dans des rôles variés (Snowpiercer), Adrien Brody en méchant il y a bien pire comme casting. Puis l’action, à défaut de se la jouer originale (fusillades dans des tunnels, poursuites en montagne, rien de bien neuf donc), est plutôt fluide et agréable durant cette première partie. On passera sur la mode récente de nous mettre des morceaux connus à chaque scène d’action pour lui donner un air plus cool, ça devient vite gavant, peu importe la qualité des morceaux.

Sauf que Ghosted dure deux heures, et deux heures quand on ne raconte rien de nouveau, qu’on a fait le tour très rapidement et que rien n’évolue vraiment passé la situation initiale une fois les cartes distribuées, ça fait long. Et c’est là que tous les éléments que l’on aurait facilement pardonné dans un petit DTV sans grandes ambitions atteignant difficilement les 1h30 nous sautent à la gueule. Un personnage qui peut se prendre un gros coup de couteau dans le ventre, mais t’inquiètes, l’application d’une plante et 10 minutes après on la verra courir sur la plage et donner des coups de pieds sautés. Le tout bien entendu sans une seule goutte de sang, ni une seule trace de transpiration ni de boue, car il ne faut pas salir les idoles de toute une génération, même si ça vient donner un côté tout lisse au métrage. Car pour être lisse, il l’est. Pour le coup, j’aurais bien aimé voir ce qu’un Michael Bay aurait fait d’un tel projet ironiquement. Car là, on peut vider un chargeur sur un homme de main, ou en balancer un dans un rouage géant censé le couper en deux, mais rien, pas une goutte de sang à l’écran. Le métrage n’est pas aidé par des personnages jamais réellement développés, un méchant jamais vraiment menaçant, ni franchement marquant par son intelligence (tout le monde croit que Chris Evans est un super agent qui fait exprès d’avoir l’air nul). Pire, lorsque le scénario le demande, Chris Evans passe, en l’espace de deux scènes, du mec le plus incompétent de la Terre au mec qui va se fighter à mains nues avec des mercenaires super entrainés, le tout dans un avion avant de sauter en parachute… pour un fermier peureux qui donne son premier coup de poing du film, je n’appelle plus ça de l’évolution de personnage mais adapter une coquille vide aux besoins du scénario. Dommage, ça aurait pu être un divertissement pas prise de tête à défaut d’être bon, mais il y a bien trop de défauts pour qu’il accomplisse même ce simple objectif.

Les plus

Au départ il y a du potentiel
En soit le casting n’est pas dégueu (Evans, De Armas, Brody)
Les premières scènes d’action font illusion

Les moins

Un méchant peu crédible
Un film trop sage, trop clean
Un scénario sans aucun développement
De grosses facilités et incohérences
Un final foiré et peu intéressant

En bref : Ghosted est une comédie d’action passe-partout et surtout pas vraiment bonne. Alors il y a pire évidemment, mais ce n’est ni impressionnant, ni vraiment drôle, en plus de ne jamais jouer véritablement avec son concept.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some hidden potential
♥ The cast is not bad (Evans, De Armas, Brody)
♥ The first action scenes will make you believe in the film
⊗ The bad guy, so hard to believe in him
⊗ The film is too soft, too clean
⊗ No development in the script
⊗ Inconsistencies, all that
⊗ The finale is not good, and not interesting
Ghosted is a very small action comedy, not really good. Of course there is worse, but it’s never impressive, never really funny, and it doesn’t know what to do with its concept.

2 réflexions sur « GHOSTED de Dexter Fletcher (2023) »

    1. Heureux d’avoir pu te faire gagner deux heures de ta vie 😉 Puis je crois que niveau film avec agent de la CIA enrobé dans une comédie d’action, on a déjà eu notre dose.

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