ANOKO WA DAARE? (あのコはだぁれ?) de Shimizu Takashi (2024)

ANOKO WA DAARE?

Titre Original : Anoko wa Daare – あのコはだぁれ?
2024 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h47
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Kobayashi Utena et Minakata Yurie
Scénario : Shimizu Takashi et Kakuta Rumi

Avec Shibuya Nagisa, Hayase Ikoi, Santoki Soma, Araki Towa, Aoi Shun, Inamori Maya, Hoshi Tomoko, Sometani Shota, Matsuo Satoru et Makita Sports

Synopsis : Durant les vacances d’été, cinq jeunes étudiants prennent des cours supplémentaires. Mais dans cette classe, une élève n’est pas supposée être là.

Avant même de parler du film, de ses qualités et défauts, il y a un point très étrange qu’il faudrait aborder. Car Anoko wa Daare, bien que le titre ne le laisse pas présager, ni son synopsis, c’est une suite d’un des deux métrages de Shimizu de l’année 2023. Heureusement, c’est une suite du bon métrage de 2023, à savoir Minna no Uta, et non pas Immersion. Du coup, une question s’impose, car mine de rien, Minna no Uta, c’est avant tout un succès d’estime, et avec son exclusivité sur Unext au Japon, ça a dû encore plus limiter les potentiels spectateurs passé sa sortie cinéma. Du coup, avec cette suite, on s’interroge. Demande de producteurs suite au succès surprise et aux bons avis sur le précédent Shimizu pour surfer sur la vague ? Si tel est le cas, l’exclu Unext encore une fois laisse songeur pour toucher un plus large public. Ou alors, la plate-forme cartonne, et vu la taille de son catalogue, allez savoir. Ou alors serait-ce Shimizu lui-même qui aurait eu l’idée de lancer cette suite, à peine un an après la sortie du précédent, en espérant, peut-être, recréer un jour quelque chose de l’ampleur de Ju-On, sa première œuvre qui fut déclinée avec les années à toutes les sauces, avec parfois un métrage par an. Vu qu’il est déjà plus difficile de trouver des informations concrètes sur le cinéma Japonais et encore plus le petit cinéma de genre, tout cela restera en suspense, mais reste, dans les faits, intéressant. Ce qui est moins intéressant par contre, c’est le résultat final, car si Minna no Uta était très sympathique, voire vraiment très bon, et montrait un Shimizu qui en retournant vers une intrigue classique, se faisait plus efficace après quelques égarements (sa trilogie Mura sur les villages maudits, Immersion et la VR), sa suite elle peine à convaincre. Déjà car nous n’en avions absolument pas besoin, mais bon, c’est le cas au final de quasiment toutes les suites.

Pourtant, Anoko wa Daare ne débute pas si mal que ça. En réalité, il débute même bien, et même si au fur et à mesure, ça perd en impact et en qualité, les 45 premières minutes m’auront intéressées. Il y a toujours un petit truc auquel je pouvais me raccrocher. Une scène percutante (l’ouverture), une petite idée de mise en scène (le fantôme dans le reflet). D’ailleurs, et sur ça, je ne lui ai jamais jeté la pierre, mais la mise en scène de Shimizu est tout à fait solide, déborde d’idées et de bonnes intentions. Il y a toujours ce petit plan qui fonctionne, la petite idée qui fait plaisir, cette idée de montage qui fonctionne aussi, même lorsqu’il évolue dans un genre qu’il a aidé à codifier et n’ose aujourd’hui quasi plus en sortir (volontairement, ou pas, là est la question, un peu comme Nakata revenant toujours à l’horreur, mais lui ne s’applique même plus en mise en scène). Ceci dit là aussi, visuellement, si c’est souvent solide, ce n’est pas parfait pour autant, notamment dans une de ses scènes finales, où Shimizu filme ses esprits frontalement et surtout, en plein jour, en extérieur, à la lumière du soleil donc. Et ça ne fonctionne juste pas du tout. De même, les idées de mise en scène, et d’ambiance pure, elles fonctionnent plutôt bien malgré le côté classique durant la première heure, mais beaucoup moins durant la seconde, moins marquée, moins « impliquée ». Ou alternant tout simplement l’idée sympathique (la machine à pince) et les idées qui se terminent sur un meeeh (le photomaton). Mais si tout fonctionne moins durant la seconde moitié du métrage, ce n’est pas seulement à cause d’idées moins marquantes ou efficaces.

C’est tout simplement car Shimizu n’a pas su gérer son récit. Surtout qu’à la manière de Ju-On (on y revient toujours), Shimizu utilise énormément de décors, de lieux, d’éléments entiers provenant du film précédent, de Minna no Uta, sans pour autant parvenir à rendre son nouveau récit intéressant. J’avais déjà eu, très tôt dans la saga, cette impression de redite totale sur la saga Ju-On, pour cela que même si techniquement plus bancal, j’avais préféré The Grudge 2 au premier, car il tentait plus de nouvelles choses (je parle bien de l’opus cinéma Japonais, pas des remakes Américains). Ici, ça arrive déjà, et avec une structure narrative plus simple et directe, forcément, ça coince bien plus rapidement, quand la nouvelle intrigue et les nouveaux personnages ne passionnent jamais véritablement. Le filon s’épuise très vite, et toute la dernière partie du récit se fait alors plutôt ennuyeuse et redondante. Il faut aussi dire qu’à part la présence de Sometani Shôta, le reste du casting est assez transparent et peu marquant, et n’aide donc pas à se sentir concerné par des personnages déjà pas forcément très intéressants à la base. Et pour enfoncer le clou, ça ne dure pas loin de deux heures, ce qui est trop, mais ça aussi, récemment, Shimizu nous y avait habitué, pour le meilleur, et surtout pour le pire. Sans doute qu’avec un meilleur casting et 25 minutes de moins, Anoko wa Daare aurait gagné au change. Là, il n’est qu’une suite très moyenne.

Les plus

Toujours une bonne mise en scène de Shimizu
Quelques bonnes idées éparpillées
La première heure pas désagréable

Les moins

Un casting oubliable
Une intrigue pas toujours passionnante
Trop long
Des personnages peu intéressants

En bref : Minna no Uta ne demandait pas de suite, mais la voilà avec Anoko wa Daare. Et si le premier était un très sympathique tardif représentant du genre, sa suite elle se fait plus opportuniste et moins intéressante. Pas dénuée de qualités techniques et de quelques moments qui marchent, mais pas toujours intéressant à suivre, en plus de durer presque deux heures.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Always good direction from Shimizu
♥ A few nice ideas here and there
♥ The first hour is not torture
⊗ The cast, not that good
⊗ The story is not always interesting
⊗ Too long
⊗ Not interesting characters
Minna no Uta didn’t need a sequel, but here comes Anoko wa Daare. If the first was a very nice film for the genre, even if a late entry, this one is way less interesting. With some technical qualities of course, and a few nice moments, but not always interesting to follow, and it’s almost 2 hours.

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