GRIM de Paul Matthews (1995)

GRIM

1995 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h26
Réalisation : Paul Matthews
Musique : Dennis Michael Tenney
Scénario : Paul Matthews

Avec Emmanuel Xuereb, Jack Chancer, Peter Tregloan, David Kennedy et Ian James

Synopsis: Une équipe de spéléologues explorent les caves d’une petite ville Américaine. Ils finissent par tomber sur une créature agressive…

Grrrrrrr. Voilà en gros un petit mot qui résume parfaitement l’intérêt du film. Grim est donc un film de monstre, une banale série B comme le cinéma en a produit des tonnes dans les années 80. Le principal souci, c’est que Grim ne date pas des années 80, mais de 1995. Une décennie, autant le dire, très pauvre en film d’horreur. Grim tente tout de même de s’imposer, proposant les mêmes ingrédients que The Descent, mais 10 ans plus tôt : une cave, une équipe de spéléologues, et un monstre. Un budget de, attention, un million de dollars est confié au réalisateur, et le résultat, peu connu, est à présent sous nos yeux. Mais ce fameux résultat aurait mieux fait de rester dans les oubliettes. Quoi qu’il en soit, autant saluer tout de même la démarche de l’éditeur américain de donner envie aux spectateurs de voir le film en mettant une photo plus accrocheuse du monstre en premier plan, comme ce fut le cas quelques années plus tôt avec Rawhead Rex. Mais le même cas de figure que Rawhead Rex se produit, le film n’est pas, mais pas du tout à la hauteur du peu d’espérance que l’on pouvait placer en lui. Le film commence par une petite séance de spiritisme, où le réalisateur s’en donne à cœur joie pour mettre des hommages (ratés) à quelques films cultes, comme Evil Dead pour ne citer que lui. Le réalisateur, vu l’époque du film, s’en donnera à cœur joie pour autre chose. 1995, le grand début du numérique, pas cher, et surtout, très moche ! Les divers effets qui parcourront le film, seront, oui, totalement ratés, les incrustations, vilaines, le seront encore plus. Cette introduction ne met pas vraiment l’eau à la bouche, et le réalisateur décide alors d’entrer très vite dans le vif de son sujet.

Rapide présentation des six personnages principaux, puis tout ce bon monde, aussi inintéressants les uns que les autres, vont partir jouer les explorateurs dans une grotte. Grotte à l’aspect hyper réaliste, budget oblige, les décors font un peu carton patte, mini grotte du pauvre trouvée dans la forêt du coin, dans laquelle chaque mur a du servir pour une cinquantaine de plans différents. Alors qu’on rentrait rapidement dans le vif du sujet… plus rien, le vide. Il ne se passe plus rien. Pendant une demi-heure, les situations les plus ridicules vont s’accumuler, faisant ressortir tous les défauts déjà présents dans l’œuvre : effets numériques ratés, faux décors, acteurs embauchés sans doute le jour du tournage, scénario vide de sens et surtout, vide tout court. Le réalisme et l’intérêt qui aurait pu se dégager d’un film sur la spéléologie (The Descent n’était pas encore là) ne fonctionne pas du tout, tant les acteurs, peu concernés, avancent dans la grotte, à la corde, comme si ils faisaient ça tous les jours. Le spectateur, voulant toujours croire au miracle, se dit qu’il pourra se rattraper sur les maquillages du monstre, et donc, des futures victimes, à la vue de la pochette alléchante. Mais il n’en est rien, puisque le maquillage du monstre, qui sera très souvent montré, va varier d’un plan à l’autre, passant du passable au très très mauvais. Mais pour le spectateur ne se souciant pas de cela, et voulant uniquement voir le monstre, il sera heureux. Le monstre, Grim, apparaitra régulièrement devant la caméra, passant juste faire coucou, faire « Grrrr » devant ses victimes, mais par contre, pour ce qui est de les tuer, c’est une autre histoire, puisqu’il prendra tout son temps. Des fous rires pourront être déclenchés, involontairement, durant certaines scènes. Il sera ainsi courant de voir le monstre arriver devant une de ses victimes, attachées, la regarder, faire « Grrrrrrrr » et repartir. Consternant !

En plus du monstre, grotte oblige, le réalisateur se sent l’âme de confier à son équipe des effets spéciaux la création de chauves souries numériques. Et le résultat fait plutôt peine à voir. Mal animées, une seconde elles sont là, la seconde d’après, plus là ! Mais la magie du film ne s’arrête point là, puisque le réalisateur s’est entouré d’une vraie équipe de choc. Ainsi, le créateur des effets sonores s’est beaucoup amusé à créer les bruits de pas du monstre. Il est juste regrettable qu’il oublie parfois de les mettre un pas sur deux ! En ce qui concerne la musique, il n’y avait sans doute plus assez d’argent pour le payer, donc, le même thème tournera en boucle pendant pratiquement tout le film. Voilà de quoi faire monter la tension de façon inattendue ! Voyant que le spectateur tient toujours le coup, le réalisateur se décide à mettre les bouchées doubles au niveau du scénario et des effets. Un des personnages, Trish, meurt (enfin) et les autres partent à sa recherche. Ils finissent par tomber sur une chaise, et l’éclairent. Que vont-ils s’écrier ? La réponse : « Trish ? ». A partir de là, le scénario, déjà minimaliste, va redoubler de diversité au niveau des dialogues, alternant les « On doit trouver Trish » et les « Grrrrrrrrr ». Il est alors certains que beaucoup de spectateurs auront lâchés prise, et ils auront bien raison, mais ce serait se priver de la dernière demi-heure, riche en émotions, ou vous pourrez voir le monstre avec un hachoir, un champ magnétique protégeant les personnages, et attention, l’arme suprême pour terroriser le monstre : une lampe torche ! Bref, on nous promettait un monstre, et il est bel et bien là. Mais le reste est absent.

Les plus
……
Les moins
Le film, le monstre, les acteurs, le réalisateur, le distributeur, le dvd aaaaaaaah

En bref : Du très lourd ce Grim….. Grrrrrrrr.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading